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Yves Michaud (Québec)

Yves Michaud (né le à Saint-Hyacinthe) est un homme politique et un journaliste québécois. Au Québec, il est surtout connu pour ses prises de position tranchées à propos de la défense du fait français et son implication dans l'affaire Michaud. Les médias l'ont également surnommé le « Robin des banques » d'après ses actions comme président fondateur du Mouvement d'éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC).

Yves Michaud
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Biographie

Après une formation en journalisme, Yves Michaud devient rédacteur en chef et directeur du journal le Clairon maskoutain à Saint-Hyacinthe de 1954 à 1962.

En 1959, il reçoit une bourse du Conseil des Arts du Canada pour étudier en journalisme à l'Université de Strasbourg.

De 1962 à 1966, il est rédacteur en chef et directeur du journal La Patrie.

Le fonds d’archives de Yves Michaud (P962)[1] est conservé au centre BAnQ Vieux-Montréal de Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

Mandat à l'Assemblée nationale

Il est élu député du Parti libéral du Québec à l'élection de 1966 dans la circonscription de Gouin. Trois ans plus tard, il se joint à un groupe de députés pour s'opposer au projet de loi 63[note 1], déposé le par Jean-Guy Cardinal, alors ministre de l'Éducation dans le gouvernement Jean-Jacques Bertrand. En désaccord avec son parti sur ce projet de loi, Yves Michaud quitte le Parti libéral et siège comme député indépendant à compter du . La loi 63, Loi pour promouvoir la langue française au Québec, est adoptée le suivant.

Carrière gouvernementale

De 1970 à 1973, il est Haut-commissaire à la Coopération au ministère des Affaires intergouvernementales du Québec. De 1973 à 1976, il est fondateur, rédacteur en chef et directeur du journal Le Jour.

Par la suite, il occupe différents postes au sein du Gouvernement du Québec. De 1979 à 1984, il est Délégué général du Québec en France. Il sera fait Commandeur de la Légion d'honneur française. Il devient directeur du Palais des congrès de Montréal, puis représentant en vins.

MÉDAC

En 1993, il perd de grosses sommes d'argent à la suite du rachat d'une banque en faillite. Cela l'incitera à fonder, en 1995, l'Association de protection des épargnants et investisseurs du Québec (ancêtre du MÉDAC). À diverses occasions, il défend les intérêts des actionnaires minoritaires aux différentes assemblées des actionnaires des banques. Ainsi, par exemple, il réclame des règlements de régie interne qui rendent les dirigeants de banque plus responsables envers les actionnaires minoritaires. Ses gestes lui vaudront le surnom de « Robin des banques »[4] - [5].

Affaire Michaud

Le , Yves Michaud se présente comme candidat à l'investiture du Parti québécois dans la circonscription de Mercier pour l'élection partielle[6]. Le lendemain, , lors des états généraux du français tenus à Montréal, il fait une déclaration appelant les Québécois à suivre l'exemple du peuple juif dans leur attitude de survivance. Ses propos entraînent l'adoption unanime d'une motion de blâme[7] à l'Assemblée nationale du Québec le . Les députés ont voté cette motion sans avoir pris connaissance des propos présumés antisémites de Michaud et sans que celui-ci ne soit entendu[8]. Depuis, plusieurs élus du temps se sont ensuite excusés pour avoir voté cette motion de blâme sans avoir pris connaissance des propos de Michaud[9] - [10] - [11] - [12] - [13].

En 2011, en lien avec cette affaire, il refuse d'être reçu dans l'Ordre national du Québec[14].

Poursuite en diffamation

Au dĂ©but du mois d’avril 2001, Yves Michaud intente une poursuite en diffamation au montant de 15000$ en dommanges et intĂ©rĂŞts, plus 3000$ Ă  titre punitif[15], Ă  l’endroit de Marc Angenot, qu’il accuse d’avoir « insinuĂ© faussement et intentionnellement sur les ondes de Radio-Canada que le requĂ©rant [Michaud] avait tenu des propos antisĂ©mites. » Michaud ajoute que dans ses dĂ©clarations aux Ă©tats gĂ©nĂ©raux « en aucune circonstance [lui, Michaud] n’a tenu de propos antisĂ©mites ou Ă  connotation antisĂ©mite. »[16] Angenot avait dĂ©clarĂ© le 8 fĂ©vrier 2001, Ă  l’émission Maisonneuve Ă  l’écoute, animĂ©e par Pierre Maisonneuve Ă  RDI: « M. Michaud avait le droit de tenir des propos antisĂ©mites, j’ai le droit de les trouver abjects. »[15]

La cause fĂ»t entendue le 9 janvier 2002.  Yves Michaud y dĂ©clara s’être senti « sali, souillĂ©, couvert de crachats et de vomissures » par les dĂ©clarations d’Angenot. Angenot, de son cĂ´tĂ©, prĂ©sentait une dĂ©fense dite de « commentaire loyal, » concept de Common Law protĂ©geant la libertĂ© d’expression.   Angenot ajouta que selon lui, la poursuite Ă©tait d’abord et avant tout une attaque personnelle dirigĂ©e contre lui par Michaud parce qu’il Ă©tait un militant antinationaliste[15].

Ă€ la mi-mai 2002, le juge Antonio De Michele rendit un verdict dĂ©favorable Ă  Michaud.  Selon lui, les phrases de Michaud mises ensemble « suscitent des sentiments dĂ©favorables et dĂ©plaisants Ă  l’égard de la communautĂ© juive du QuĂ©bec. » La phrase de Michaud de dĂ©cembre 2000 fut « la goutte qui a fait dĂ©border le vase… qui constitue la fin de la tolĂ©rance des divers propos que tient Michaud depuis un certain temps. » Le juge retint la dĂ©fense de « commentaire loyal » prĂ©sentĂ©e par Angenot[17].

Michaud porta le jugement en appel, mais fut dĂ©boutĂ© Ă  nouveau par la Cour d’appel du QuĂ©bec le 10 septembre 2003. Les trois juges (Jacques Delisle, Louise Mailhot et Pierre J.  Dalphond) qui entendaient l’appel le rejetèrent sans dĂ©libĂ©rĂ©. Le tribunal « devait se demander si une personne raisonnable aurait pu percevoir M. Michaud comme un antisĂ©mite compte tenu de ses dĂ©clarations antĂ©rieures et du contexte de l’époque. La rĂ©ponse est oui. »[18]

Agences de vins, bières et spiritueux

En 2006, il est président de l'Association québécoise des agences de vins, bières et spiritueux (AQAVBS).

Blogueur

De juin à , il tient un blogue hébergé par le magazine L'Actualité[19].

Bibliographie

Honneurs

Notes

  1. Le groupe, composé des députés Antonio Flamand (Union nationale, puis député indépendant dans Rouyn-Noranda), Jérôme Proulx (Union nationale, puis député indépendant dans Saint-Jean), Gaston Tremblay (Union nationale, puis député indépendant dans Montmorency) et René Lévesque (Parti libéral, puis député indépendant, Laurier) et Yves Michaud (Parti libéral, puis député indépendant dans Gouin), avaient tenté un filibuster[2] que Yves Michaud avait baptisé l’« opposition circonstantielle » au projet de loi 63, la Loi pour promouvoir la langue française au Québec, adoptée le 20 novembre 1969[3].
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Fernand Grenier » (voir la liste des auteurs).

Références

  1. « Fonds Yves Michaud (P962) - Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) », sur Pistard - Bibliothèque et Archives nationales du Québec (consulté le )
  2. Filibuster
  3. « Opposition circonstantielle », sur Encyclopédie du parlementarisme québécois (consulté le )
  4. Jacques Beauchamp et Gisèle Lalande, « Yves Michaud, le Robin des banques », Les Actualités, Première Chaîne de la Société Radio-Canada, , 11 minutes 25 secondes
  5. Jean-François Cloutier, « Le Médac hésite, Yves Michaud agit », sur http://argent.canoe.ca, Argent, Quebecor Media,
  6. Michel David, « Honteux anniversaire », Le Devoir,‎ (lire en ligne).
  7. Motion de blâme
  8. « vigile.net/Il-y-a-10-ans-Yves-… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  9. « vigile.net/Claude-Lachance-Dep… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  10. « vigile.net/Normand-Jutras-Ex-d… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  11. « vigile.net/Solange-Charest-Dep… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  12. Yves Michaud, « Motion de blâme contre Yves Michaud - Souvenir d'un cirque honteux à l'Assemblée nationale », Le Devoir,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. Victor Teboul, « L'affaire Michaud et les Juifs : les indépendantistes apprendront-ils de leurs erreurs ? », Le Huffington Post,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. « Lettres - Qu'ils aillent au diable! », sur Le Devoir (consulté le ).
  15. Brian Myles, « Yves Michaud s’est senti «souillé» », Le Devoir,‎ , A3
  16. « Michaud poursuit pour 15 000 $ », La Presse,‎ , A10
  17. Christiane Desjardins, « Yves Michaud est débouté en Cour du Québec », La Presse,‎ , A2
  18. Brian Myles, « Yves Michaud est débouté en Cour d’appel », Le Devoir,‎ , A3
  19. Yves Michaud, « Le blogue d'Yves Michaud », sur www2.lactualité.com, L'actualité,

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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