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Yves Lelong

Yves Lelong, né le à Paris 12e et mort le à Paris 10e[1], est un écrivain français, auteur de récits à tendance autobiographique et d’essais littéraires – notamment sur Marcel Proust.

Yves Lelong

Biographie 

Yves Lelong naît le à Paris et passe son enfance et son adolescence à Levallois-Perret aux côtés de son père, polytechnicien, et de sa mère, femme au foyer. Il a un frère jumeau et une sœur aînée.

Il fait l’ensemble de ses classes de secondaire au Lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine et obtient le baccalauréat section C (scientifique) en 1970.

Ă€ la rentrĂ©e 1970-1971, il intègre la classe d’Hypokhâgne du LycĂ©e Pasteur, oĂą François FĂ©dier est le professeur de philosophie. L’annĂ©e suivante, il s’inscrit en philosophie Ă  l’universitĂ© Paris X-Nanterre, oĂą il obtient une maĂ®trise en 1974. Il change ensuite deux fois de cursus : en 1977, il obtient une licence de sociologie Ă  Nanterre, puis, en 1983, un DEA de psychanalyse Ă  l’universitĂ© de Jussieu.

Parallèlement Ă  ses Ă©tudes, il commence dès 1976 Ă  enseigner la philosophie et la sociologie dans plusieurs Ă©tablissements privĂ©s de la rĂ©gion parisienne. De 1986 Ă  1992, il est professeur de français Ă  l’ESIG (École supĂ©rieure d’informatique, de commerce et de gestion), rue des Francs-Bourgeois Ă  Paris. Ă€ partir de 1991 et jusqu’en 1995, il est aussi professeur de culture gĂ©nĂ©rale Ă  l’ISEEC-NADAUD, rue des Francs-Bourgeois Ă  Paris ; il occupera ce poste jusqu’en 1995. N’ayant pas cherchĂ© Ă  passer les concours de l’Éducation nationale, il se dĂ©finissait lui-mĂŞme comme « enseignant marginal Â».

Ses premières publications sont des Ă©tudes littĂ©raires ou philosophiques qui paraissent dans des revues spĂ©cialisĂ©es : « Marcel Proust : Roture et mĂ©taphore Â», PoĂ©tique, 1981, aux Éditions du Seuil ; « Nietzsche et les puritains Â», LibertĂ© de l’Esprit, 1987, aux Éditions Balland ; « L’Heure très sĂ©vère de Boris VildĂ© », LibertĂ© de l’Esprit, 1987, aux Éditions La Manufacture[2].

En 1987, paraĂ®t le premier essai d’Yves Lelong : Proust la santĂ© du malheur, Ă©ditĂ©e par la Librairie SĂ©guier. Cet essai, associant approche littĂ©raire et approche psychanalytique, envisage le travail de crĂ©ation de Proust comme un « travail de rĂ©paration psychique interne Â»[3] : « Ă‰crire pour lui c’était tout autant Ă©laborer une Ĺ“uvre que tâcher de s’ouvrir Ă  lui-mĂŞme. Â»[3]

En 1988, Yves Lelong publie son premier roman Sortilèges d’amour[4], qui paraĂ®t aux Éditions SĂ©guier. Empruntant Ă  la fois Ă  l’autofiction et au registre de la littĂ©rature Ă©rotique occidentale, ce roman raconte une histoire d’amour malheureuse, celle de la jeune Florence et du narrateur qui se prĂ©sente comme l’auteur du rĂ©cit, dans un double jeu d’identification et de distanciation ironique. Ce roman, qui « dĂ©voile tout ce que peut Ă©prouver un homme en proie Ă  une passion qui le submerge Â»[5], se prĂ©sente comme une confession de l’amant abandonnĂ©, cherchant Ă  la fois Ă  revivre les moments heureux de sa passion, Ă  analyser les rouages de l’échec de la passion et finalement, Ă  guĂ©rir : « J’ai besoin de te faire revivre pour exister encore un peu. Â»[5] L’influence de Proust sur le style et le travail narratologique est essentielle dans Sortilèges d’amour, comme l’écrit Georges Anex, critique littĂ©raire dans sa chronique parue au Journal de Genève en  : « On ne s’étonne pas qu’Yves Lelong soit Ă©galement l’auteur, l’an dernier, d’un essai sur Proust intitulĂ© : Proust, la SantĂ© du malheur. L’essai semble une prĂ©paration du roman, comme le style de La Recherche imprègne l’écriture de Sortilèges, par un effet de mimĂ©tisme qui est encore un jeu. Et il faut reconnaĂ®tre qu’Yves Lelong sort vainqueur, sinon indemne, d’un exercice aussi pĂ©rilleux. Proust, si l’on veut, mais dans un alliage et sur un ton nouveaux. Â»[6]

En 1989, toujours chez SĂ©guier, paraissent les Lettres Ă  CĂ©cile, ouvrage nominĂ© pour le Prix Novembre de 1989. Lelong mĂŞle genre Ă©pistolaire et autobiographie, abordant tous azimuts ses lectures, ses amours, sa psychanalyse, son enfance… L’ouvrage est remarquĂ© par la critique littĂ©raire, qui se montre enthousiaste. Ainsi, Claude Habib dans Esprit, qualifie Les Lettres Ă  CĂ©cile de livre « si vif et si drĂ´le Â»[7] et n’hĂ©site pas Ă  parler de « gĂ©nie Â»[7]. Bernard Frank, dans Le Nouvel Observateur en , affirme que la lecture des Lettres Ă  CĂ©cile marque la naissance d’un vĂ©ritable Ă©crivain « avec armes et bagages Â»[8]. Dans la revue Lignes, Gilles Tordjman parle de « chef-d’œuvre Â» et dĂ©crit l’ouvrage comme « un hymne Ă  la libertĂ© absolue, d’une beautĂ© monstre Â»[9].

En 1997, paraĂ®t aux Belles-Lettres Petit Ă©loge de l’infantilisme, essai sur l’orgueil dans la sociĂ©tĂ© contemporaine, tenant Ă  la fois de la sociologie, de la psychologie, de la satire. Le texte, oĂą l’influence de Nietzsche est palpable, s’en prend Ă  toutes les figures dites de pouvoir, et imagine un homme dont l’orgueil serait « bien placĂ© Â», « naturel Â»[10], homme qui serait alors « proche de l’enfant ou de l’artiste Â»[10].

Yves Lelong se donne la mort le , laissant deux manuscrits complets non publiés intitulés Portrait de l’artiste et Paranoïa mon amour, ainsi que plusieurs manuscrits inachevés. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris.

Articles et ouvrages

  • « Marcel Proust : Roture et mĂ©taphore Â», PoĂ©tique, n° 46, .
  • « Nietzsche et les puritains Â», LibertĂ© de l’Esprit, 1987, Paris, Balland.
  • « L’Heure très sĂ©vère de Boris VildĂ© Â», LibertĂ© de l’Esprit. Visages de la rĂ©sistance, n° 16, automne 1987, Paris, La Manufacture.
  • Proust, la santĂ© du malheur, Paris, SĂ©guier, 1987, 237 p.
  • Sortilèges d’amour, Paris, SĂ©guier, 1988, 253 p.
  • Lettres Ă  CĂ©cile, Paris, SĂ©guier, 1989, 305 p.
  • Petit Ă©loge de l’infantilisme, Paris, Les Belles-Lettres/Archimbaud, 1997, 164 p.

Notes et références

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. Yves Lelong, « L’heure très sévère de Boris Vildé », Liberté de l’Esprit, Paris, la Manufacture « Visages de la Résistance », no 16,‎ (lire en ligne).
  3. Yves Lelong, Proust la santé du malheur, Paris, Librairie Séguier, 1987, Quatrième de couverture
  4. Sortilèges d’amour
  5. Yves Lelong, Sortilèges d'amour, Paris, Séguier, 1988, Quatrième de couverture
  6. Georges Anex, "Chronique du roman. Le temps retrouvé. Yves Lelong: Sortilèges d'amour (Librairie Séguier)", Le Journal de Genève, août 1988
  7. Claude Habib, « Yves Lelong : Lettres à Cécile », Esprit, n° 158, janvier 1990
  8. Bernard Frank, "Chronique. III. - Lettres Ă  CĂ©cile", Le Nouvel Observateur, octobre 1989
  9. Gilles Tordjman, Lignes, n° 9, 1990 / 1, pp. 185-187
  10. Yves Lelong, Petit éloge de l'infantilisme, Paris, Les Belles Lettres / Archimbaud, 1997, Quatrième de couverture

Liens externes

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