Yoshio Kodama
Yoshio Kodama (ć ç èȘ棫怫, Kodama Yoshio), nĂ© le , dĂ©cĂ©dĂ© le , Ă©tait une figure importante du crime organisĂ© au Japon. Il Ă©tait actif dans la scĂšne politique autant que dans le monde du crime des annĂ©es 1950 aux annĂ©es 1970.
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(Ă 72 ans) Tokyo |
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çèȘ棫怫 |
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Biographie
Ses débuts dans le « milieu » : l'ultranationalisme
NĂ© Ă Nihonmatsu au Japon dans une famille pauvre, il a grandi en CorĂ©e, alors occupĂ©e. DĂšs son plus jeune Ăąge, Kodama montre beaucoup dâintĂ©rĂȘt pour la politique et, Ă la fin des annĂ©es 1920, Ă lâĂąge de 19 ans, il entre dans la sociĂ©tĂ© de l'OcĂ©an noir (Genyosa). FondĂ©e en 1881 par TĆyama Mitsuru et dâaspiration ultranationaliste, la SociĂ©tĂ© de lâOcĂ©an noir protĂ©geait les intĂ©rĂȘts de certains consortiums miniers et industriels, en leur affectant des briseurs de grĂšve ou encore des gardes du corps, pour la plupart des yakuza, dont Toyama Ă©tait le parrain. La Genyosa avait Ă©galement des objectifs dâordre politique : en premier lieu, la restauration des valeurs traditionnelles incarnĂ©es par lâempereur et, dâautre part, la militarisation du Japon. Toyama luttait pour la suprĂ©matie de son pays sur toute l'Asie (Genyosa, « lâocĂ©an noir » dĂ©signe les trois passages unissant le Japon, la Chine et la CorĂ©e). Le groupe avait aussi pour objectif l'assassinat de plusieurs politiciens japonais, câest la raison pour laquelle Yoshio Kodama fut finalement arrĂȘtĂ© et condamnĂ© Ă 3 ans et demi de prison.
Il sâest enrichi Ă Shanghai avec ses espions et ses hommes, Tokyo lui a confiĂ© lâexploitation de mines en CorĂ©e[1].
Tournant de la Seconde Guerre mondiale
Quand il eut fini de purger sa peine, le gouvernement japonais le contacta, afin dâaider Ă lâacheminement des approvisionnements pour lâeffort de guerre en dehors de lâAsie orientale, et dans le Japon. Il rĂ©ussit cette mission, grĂące au rĂ©seau dâalliĂ©s quâil sâĂ©tait tissĂ© dans sa jeunesse, en CorĂ©e. GrĂące Ă cette couverture, Kodama pille les ressources chinoises, sâinvestit dans le trafic de lâopium et le trafic dâarmes[2]. GrĂące Ă ce vaste rĂ©seau, Kodama gagna une fortune (plus de 175 millions de dollars, ce qui faisait de lui un des hommes les plus riches dâAsie).
Ă la fin de la seconde Guerre mondiale, il fut arrĂȘtĂ© par les Ătats-Unis, en tant que criminel de guerre. Il fut retenu dans la prison de Sugamo avec Ryoichi Sasakawa, avec lequel il se lia dâamitiĂ©. Il Ă©crivit I Was Defeated (une autobiographie).
Les Ătats-Unis lâont plus tard libĂ©rĂ©, en Ă©change de son aide dans le combat contre le communisme en Asie. Il conclut un pacte avec les forces G-2 (une section des renseignements des forces d'occupation en 1950), et travailla pour la CIA comme lien avec les yakuza. Kodama, Ă©tant un ultranationaliste de droite, accepta, et utilisa sa fortune et son rĂ©seau des contacts pour apaiser les conflits, dĂ©raciner les sympathisants communistes, et combattre la prĂ©sence socialiste au Japon.
Kodama souhaitait Ă©galement que les diffĂ©rents gangs se rallient et ne forment plus quâun. AprĂšs plusieurs annĂ©es de luttes, il parvint Ă une entente entre diffĂ©rentes familles, en organisant des trĂȘves, entre le Yamaguchi-gumi et le Tosei-kai notamment, dirigĂ©s par son collĂšgue Hisayuki Machii. Câest pour cela quâil est aujourdâhui considĂ©rĂ© comme Ă©tant le premier parrain de la pĂšgre japonaise.
Kodama a Ă©tĂ© Ă©galement impliquĂ© dans un certain nombre de scandales dans lâaprĂšs-guerre. Le plus important dâentre eux est le scandale Lockheed des annĂ©es 1970, qui mit au grand jour les liens unissant Kodama et la CIA.
La rĂ©putation de Kodama est anĂ©antie par cette affaire et, pour la premiĂšre fois depuis cinquante ans, il doit sâexpliquer devant la justice de son pays. Il se rĂ©fugie dans sa rĂ©sidence privĂ©e Ă la suite d'une sĂ©rie dâattaques, et parce quâil est la cible des mĂ©dias. Il est victime dâun attentat kamikaze, un avion pilotĂ© par Mitsuyasu Maeno, acteur X et ultranationaliste dĂ©sillusionnĂ©, qui tente de le tuer en sâĂ©crasant sur sa maison Ă Tokyo, mais Kodama en rĂ©chappera.
Il meurt le dans son lit.
Notes et références
Bibliographie
- Yakuza, la mafia japonaise, David Kaplan et Alec Dubro, Picquier Poche, 2001