AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Yoshio Kodama

Yoshio Kodama (慐玉 èȘ‰ćŁ«ć€«, Kodama Yoshio), nĂ© le , dĂ©cĂ©dĂ© le , Ă©tait une figure importante du crime organisĂ© au Japon. Il Ă©tait actif dans la scĂšne politique autant que dans le monde du crime des annĂ©es 1950 aux annĂ©es 1970.

Yoshio Kodama
Yoshio Kodama Ă  la prison de Sugamo le 26 mars 1946
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  72 ans)
Tokyo
Nom dans la langue maternelle
慐玉èȘ‰ćŁ«ć€«
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
Condamné pour

Biographie

Ses débuts dans le « milieu » : l'ultranationalisme

Toyoma Mitsuru (au centre), Yoshio Kodama (premier rang deuxiĂšme par la droite) lors d'une rĂ©union de la SociĂ©tĂ© de l’OcĂ©an noir (Genyosa) en 1929

NĂ© Ă  Nihonmatsu au Japon dans une famille pauvre, il a grandi en CorĂ©e, alors occupĂ©e. DĂšs son plus jeune Ăąge, Kodama montre beaucoup d’intĂ©rĂȘt pour la politique et, Ă  la fin des annĂ©es 1920, Ă  l’ñge de 19 ans, il entre dans la sociĂ©tĂ© de l'OcĂ©an noir (Genyosa). FondĂ©e en 1881 par Tƍyama Mitsuru et d’aspiration ultranationaliste, la SociĂ©tĂ© de l’OcĂ©an noir protĂ©geait les intĂ©rĂȘts de certains consortiums miniers et industriels, en leur affectant des briseurs de grĂšve ou encore des gardes du corps, pour la plupart des yakuza, dont Toyama Ă©tait le parrain. La Genyosa avait Ă©galement des objectifs d’ordre politique : en premier lieu, la restauration des valeurs traditionnelles incarnĂ©es par l’empereur et, d’autre part, la militarisation du Japon. Toyama luttait pour la suprĂ©matie de son pays sur toute l'Asie (Genyosa, « l’ocĂ©an noir » dĂ©signe les trois passages unissant le Japon, la Chine et la CorĂ©e). Le groupe avait aussi pour objectif l'assassinat de plusieurs politiciens japonais, c’est la raison pour laquelle Yoshio Kodama fut finalement arrĂȘtĂ© et condamnĂ© Ă  3 ans et demi de prison.

Il s’est enrichi Ă  Shanghai avec ses espions et ses hommes, Tokyo lui a confiĂ© l’exploitation de mines en CorĂ©e[1].

Tournant de la Seconde Guerre mondiale

Quand il eut fini de purger sa peine, le gouvernement japonais le contacta, afin d’aider Ă  l’acheminement des approvisionnements pour l’effort de guerre en dehors de l’Asie orientale, et dans le Japon. Il rĂ©ussit cette mission, grĂące au rĂ©seau d’alliĂ©s qu’il s’était tissĂ© dans sa jeunesse, en CorĂ©e. GrĂące Ă  cette couverture, Kodama pille les ressources chinoises, s’investit dans le trafic de l’opium et le trafic d’armes[2]. GrĂące Ă  ce vaste rĂ©seau, Kodama gagna une fortune (plus de 175 millions de dollars, ce qui faisait de lui un des hommes les plus riches d’Asie).

À la fin de la seconde Guerre mondiale, il fut arrĂȘtĂ© par les États-Unis, en tant que criminel de guerre. Il fut retenu dans la prison de Sugamo avec Ryoichi Sasakawa, avec lequel il se lia d’amitiĂ©. Il Ă©crivit I Was Defeated (une autobiographie).

Les États-Unis l’ont plus tard libĂ©rĂ©, en Ă©change de son aide dans le combat contre le communisme en Asie. Il conclut un pacte avec les forces G-2 (une section des renseignements des forces d'occupation en 1950), et travailla pour la CIA comme lien avec les yakuza. Kodama, Ă©tant un ultranationaliste de droite, accepta, et utilisa sa fortune et son rĂ©seau des contacts pour apaiser les conflits, dĂ©raciner les sympathisants communistes, et combattre la prĂ©sence socialiste au Japon.

Kodama souhaitait Ă©galement que les diffĂ©rents gangs se rallient et ne forment plus qu’un. AprĂšs plusieurs annĂ©es de luttes, il parvint Ă  une entente entre diffĂ©rentes familles, en organisant des trĂȘves, entre le Yamaguchi-gumi et le Tosei-kai notamment, dirigĂ©s par son collĂšgue Hisayuki Machii. C’est pour cela qu’il est aujourd’hui considĂ©rĂ© comme Ă©tant le premier parrain de la pĂšgre japonaise.

Kodama a Ă©tĂ© Ă©galement impliquĂ© dans un certain nombre de scandales dans l’aprĂšs-guerre. Le plus important d’entre eux est le scandale Lockheed des annĂ©es 1970, qui mit au grand jour les liens unissant Kodama et la CIA.

La rĂ©putation de Kodama est anĂ©antie par cette affaire et, pour la premiĂšre fois depuis cinquante ans, il doit s’expliquer devant la justice de son pays. Il se rĂ©fugie dans sa rĂ©sidence privĂ©e Ă  la suite d'une sĂ©rie d’attaques, et parce qu’il est la cible des mĂ©dias. Il est victime d’un attentat kamikaze, un avion pilotĂ© par Mitsuyasu Maeno, acteur X et ultranationaliste dĂ©sillusionnĂ©, qui tente de le tuer en s’écrasant sur sa maison Ă  Tokyo, mais Kodama en rĂ©chappera.

Il meurt le dans son lit.

Notes et références

  1. Philippe Pons, CorĂ©e du Nord, un État-guĂ©rilla en mutation, Paris, Gallimard, coll. « La Suite des temps », , 720 p. (ISBN 978-2-07-014249-1), page 306
  2. Peggy et Sterling Seagrave, Gold warriors : American’s secret recovery of Yamashita’s gold, Verso Ă©d., 2003.

Bibliographie

  • Yakuza, la mafia japonaise, David Kaplan et Alec Dubro, Picquier Poche, 2001

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.