Yeshwant Rao Holkar II
Yeshwant Rao II Holkar XIV Bahadur [1] ( Ă Indore - Ă Bombay) est un maharaja d'Indore appartenant Ă la dynastie marathe des Holkar.
Maharaja (en) |
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Biographie
Il fait ses études en Angleterre à Cheam School, à Charterhouse School et à Christ Church (Oxford). Il succède à son père Tukojirao Holkar III (en), qui abdique en sa faveur le à la suite d'un scandale où l'amant d'une de ses favorites est tué[2]. Il est installé sur le trône le sous la tutelle d'un Conseil de régence puis exerce les pleins pouvoir à partir de sa vingtième année (). Il est fait chevalier de l'Ordre de l'Empire des Indes (GCIE) le . Il met en place à Indore un Conseil législatif ainsi qu'un gouvernement composé d'un Premier ministre et de trois ministres.
Yeshwant Rao signe l'acte d'union d'Indore à l'Inde le . L'État d'Indore est rattaché à l'Union du Madhya Bharat le , nouvel État dans lequel il exerce les fonctions de second Rajpramukh (gouverneur) jusqu'au . Puis il travaille pour les Nations unies.
En 1924, Yeshwant Rao épouse la Maharani Shrimant Akhand Sahib Soubhagyavati Sanyogita Bai Holkar, alors âgée de 9 ans et qui a droit, chose rare pour l'époque, à une éducation en Angleterre. En 1937, de retour du couronnement du roi anglais Georges VI, elle tombe malade et meurt à l'âge de 21 ans. À 29 ans, il se fait construire une maison au sud de Los Angeles et se remarie avec la nurse de sa fille, Margaret Lawler, citoyenne américaine et divorcée. Ils se séparent en et il se remarie avec Euphemia Crâne, avec qui il a un fils[2].
Grand fumeur, Yeshwant Rao meurt d'un cancer dans un hôpital de Bombay le , laissant un fils, Richard Shivaji Rao Holkar Maharajkumar Shrimant Bahadur (né en 1944[2], exclu de la succession du fait du mariage irrégulier de ses parents) et une fille, Rani Maharanidhiraja Rajeshwar Sawai Shrimant Usha Devi Maharaj Sahib Akhand Soubhagyavati Holkar, né le à Paris[3], qui hérite de ses titres[1].
Doté d'une immense fortune (il possède de somptueux bijoux, comme les « poires d'Indore » ou le collier dit « de l'Inquisition »), Yeshwant Rao voyage et séjourne longuement en Europe[4] et particulièrement en France où il possède deux propriétés (à Villefranche-sur-Mer et près de Fontainebleau). Guidé par son ami Henri-Pierre Roché, avec lequel il fait partie dans l'entre-deux-guerres de la vie mondaine parisienne (voyageant également, à bord de luxueuses voitures à Cannes, Cuba, Los Angeles, New York ou au Pérou), il s’intéresse à l'art moderniste et fait construire à Indore un palais, Manik Bagh (Jardin des rubis), conçu par l'architecte allemand Eckart Muthesius et meublé par Ruhlmann, Sognot, Gray, Le Corbusier, Herbst, Da Silva Bruhns et Puiforcat. Le maharaja achète également une version en marbre noir de l'Oiseau de Brancusi[5] - [2]. En 1928, il achète le château d'Hennemont à Saint-Germain-en-Laye, où vit son père, et l'appelle le château Holkar.
Le peintre Bernard Boutet de Monvel a réalisé son portrait en 1929 et en 1933, ainsi que deux de sa première épouse. Il a aussi posé pour le photographe Man Ray[2].
Il parlait couramment l'hindi, le Marathi, l'anglais et le français[2].
Titres
- 1908-1926 : Prince héritier Shrimant Yeshwantrao Holkar Bahadur, Prince d'Indore
- 1926-1935 : Son Altesse le Maharajadhiraj Raj Rajeshwar Sawai Shri Yeshwantrao II Holkar XIV Bahadur, Maharaja d'Indore
- 1935-1946 : Son Altesse le Maharajadhiraj Raj Rajeshwar Sawai Shri Sir Yeshwantrao II Holkar XIV Bahadur, Maharaja d'Indore, Ordre de l'Empire des Indes (GCIE)
- 1946-1961 : Major-General Son Altesse le Maharajadhiraj Raj Rajeshwar Sawai Shri Sir Yeshwantrao II Holkar XIV Bahadur, Maharaja d'Indore, GCIE[1]
Bibliographie
Moderne Maharajah. Un mécène des années 1930, sous la direction de Raphaèle Billé et Louise Curtis, cat. exp. Paris, musée des Arts décoratifs, Paris, MAD, 2019.
Références
- (en) « The Holkar Dynasty », Royal Ark (consulté le )
- Pierre Groppo, « À la recherche du maharaja perdu », Vanity Fair n°61, septembre 2018, p. 134-135.
- The Great Holkars
- Moderne Maharajah. Un mécène des années 1930
- Chez le Maharadja d’Indore, Elisabeth Védrenne sur lejournaldesarts.fr, novembre 2000