Yahya Sinwar
Yahya Sinwar (en arabe : يحيى السنوار) (né en 1962) est un chef militaire palestinien dans les brigades Izz al-Din al-Qassam, la branche armée du Hamas dans la bande de Gaza. En , il y est élu leader du Hamas et dirigeant de facto, prenant le relais d'Ismaïl Haniyeh[1] - [2]. Il a été l'un des cofondateurs de l'appareil de sécurité du Hamas[3] Il est le deuxième plus puissant personnage au sein du Hamas[4].
Yahya Sinwar يحيى السنوار | |
Yahya Sinwar en 2013. | |
Fonctions | |
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Chef du bureau politique du Hamas de Gaza Dirigeant de facto de la Bande de Gaza | |
En fonction depuis le (6 ans, 4 mois et 17 jours) |
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Prédécesseur | Ismaël Haniyeh |
Biographie | |
Nom de naissance | Yahya Ibrahim Hassan Sinwar |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Khan Younès |
Nationalité | Palestinienne |
Parti politique | Hamas |
Diplômé de | Université islamique de Gaza |
Carrière
Yahya Ibrahim Hassan Sinwar est né en 1962, dans un camp de réfugiés de Khan Yunis, où il a passé ses premières années. Il est diplômé de l'école secondaire de garçons de Khan Younès puis il est allé à l'Université islamique de Gaza, où il a obtenu une licence en études arabes (bachelor in Arabic studies)[5]
Sinwar a été arrêté une première fois en 1982 pour des activités subversives et il a passé plusieurs mois en prison, où il a rencontré d'autres militants palestiniens, y compris Salah Shehade. Il se consacre à la cause palestinienne. Il est arrêté de nouveau en 1985, puis lors de sa libération, à la demande de cheikh Ahmed Yassine[3], il cofonde avec Rawhi Mushtaha le Munazzamat al Jihad w al-Dawa (Majd) l'organisation de la sécurité, qui vise à identifier les espions israéliens dans le mouvement palestinien, et qui, en 1987, est devenu la « police » du Hamas. Les « unités du djihad et de la prédication » qu'il dirige brûlent débits de boissons et stocks de revues pornographiques et sont aussi accusés de torturer et d'éliminer les traîtres[3].
En 1988, soupçonné de l'exécution de douze « collaborateurs », il est arrêté, reconnu coupable de quatre meurtres et condamné à 30 ans de réclusion[3]. Il a tenté de s'échapper à plusieurs reprises, mais a toujours été repris[6].
Sinwar avait purgé 22 ans de sa peine avant d'être libéré en 2011 lors de l'échange de prisonniers pour le soldat israélien Gilad Shalit. Il est alors accueilli en héros à Gaza et appelle aussitôt les brigades Izz al-Din al-Qassam à commettre d'autres enlèvements d'Israéliens pour obtenir d'autres libérations de prisonniers[3].
En , Sinwar a été déclarée « terroriste » par le gouvernement des États-Unis[7].
En , Yahya Sinwar, qui selon le Guardian « rejette toute réconciliation avec Israël »[8], est élu à la tête du bureau politique du Hamas, et devient dirigeant de facto de la Bande de Gaza[3].
Dès le premier jour de la Marche du retour, le , Yahya Sinwar se rend sur le lieu des manifestations et y annonce que des manifestations similaires se dérouleront chaque vendredi « jusqu'à ce que la frontière disparaisse [...] et jusqu’à ce que les Palestiniens reviennent sur ces terres dont ils ont été expulsés il y a 70 ans »[9] et « jusqu'à ce que la frontière disparaisse »[10]. Le , il annonce être prêt à mourir avec d'autres chefs du Hamas pour mettre fin au blocage de la frontière[11] et le lendemain, il déclare : « Mais dites-moi, quel est le problème si des centaines de milliers de personnes franchissent ces barbelés qui ne sont même pas une frontière reconnue ? Cette clôture, ce n’est pas une vache sacrée ou un tabou qu’on n’a pas le droit de toucher. »[12].
Plus d'un mois après le début de la Marche du retour, il accorde une interview à une journaliste italienne travaillant pour le quotidien israélien Yediot Aharonot — il affirmera plus tard qu'il ne savait pas que son interlocuteur travaillait pour un journal israélien — dans laquelle il déclare « Une nouvelle guerre n’est dans l’intérêt de personne, certainement pas dans notre intérêt. Qui voudrait se confronter à une puissance nucléaire avec seulement quatre frondes ? La guerre ne mène à rien »[13].
En mars 2021, il est réélu pour un mandat de quatre ans à la tête du bureau politique du Hamas à Gaza[5].
Lors de la vague terroriste de 2022, Yahya Sinwar, déclare après l'attentat d'El'ad qui a fait trois morts : « Que chacun prépare chez lui son fusil ! Et s’il n’en a pas, qu’il prépare sa hache ou son couteau ! »[14].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Yahya Sinwar » (voir la liste des auteurs).
- (en) Peter Beaumont, « Election of new Hamas Gaza Strip leader increases fears of confrontation », The Guardian, (lire en ligne)
- (en) Balousha, « Hamas names hard-liner as its new political leader in Gaza », The Washington Post, (lire en ligne)
- Cyrille Louis (Le Figaro), « Yahya Sinwar, un faucon à la tête du Hamas à Gaza », sur Le Figaro, ,copie disponible sur Elnet
- (en) « The Palestinians try to reconcile », The Economist, (lire en ligne)
- « Yahya Sinwar », sur Jewish Virtual Library,
- « Le leader du Hamas, Yahia al-Senwar, avait prévu de fuir plus d'une fois et a été puni d'isolement », Maan News Agency, , traduction en ligne
- (en) « Terrorist Designations of Yahya Sinwar, Rawhi Mushtaha, and Muhammed Deif », sur Archive wikiwix, United States Department of State,
- (en) « Election of new Hamas Gaza Strip leader increases fears of confrontation », sur The Guardian,
- « Sinwar: Les manifestations à Gaza continueront jusqu’à la mort de la frontière », sur The Times of Israel,
- « «Jour de la Terre» à Gaza: plusieurs Palestiniens tués par l'armée israélienne », sur RFI,
- (en) « Hamas terror chief hopes to see hundreds of thousands storm Israel-Gaza fence », sur The Times of Israel,
- français "Libération" du 12 mai 2018 : Pour le hamas, la frontière israelienne n'est pas-(...)-un-tabou
- « Une interview de Sinwar présélectionnée pour le Prix de la presse européenne », sur The Times of Israel,
- Martine Gozlan, « Israël : le Hamas demande aux Palestiniens de "sortir haches et fusils" », sur Marianne,