Xabier Zumalde
Xavier Zumalde a été un dirigeant historique de l'organisation séparatiste Euskadi ta Askatasuna (ETA), premier chef militaire de celle-ci entre 1965 et 1976. Sa femme, Sabine, avec laquelle il s'est marié le dans le sanctuaire d'Arantzazu, a aussi fait partie de plusieurs commandos.
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Biographie
Fils de républicains (son père était sculpteur et marbrier), Zumalde est né en pleine Guerre Civile. De dix frères qu'il a eu, il en a connus seulement deux, parce que les autres sont morts de faim pendant la lutte fratricide. Il a commencé à travailler à l'âge de 12 ans. Avec la persécution franquiste son père est passé d'artiste reconnu à simple marbrier de cimetières. À 15 ans, en échange de 4 pesetas, il est entré dans une usine de métallurgie Izar comme apprenti; un petit pain valait alors 1 peseta. Là il a pris contact avec le monde ouvrier.
Dans l'usine il a déjà commencé à démontrer ses dons inventifs : pour tuer le temps il a fabriqué, pièce à pièce, une Winchester à répétition que des années plus tard la Garde Civile lui confisquera. À ses 18 ans, il est entré comme volontaire dans le Troisième Régiment de Chasseurs Alpins de Huesca (Aragon), où il est devenu expert dans les armes. Chez lui on n'a jamais parlé de politique; et, encore moins, de nationalisme. C'est une règle d'existence qu'aujourd'hui encore la famille Zumalde maintient avec ses deux fils, adultes ; Xavier Zumalde reprend : "Ils sont patriotes, abertzales romantiques, comme moi".
Premier contact avec ETA
La première fois que Zumalde a eu un contact avec ETA cela été dû à une détention dans un commissariat : ils l'avaient frappé traité d'abertzale sans qu'il comprenne la signification du mot. Comme lui-même le dit, « Dans cette situation j'ai eu connaissance qu'il existait une organisation nationaliste et radicale très différente du romantique PNB, dont la principale activité alors était de rappeler de vieux exploits, de célébrer des funérailles, comilonas et l'Aberri Eguna ».
Après cette expérience Xavier Zumalde, avec ses 22 ans, se présente devant le prêtre d'Amorebieta, Pedro Berrio Ategortua, alias Petrus, un prêtre progressiste de l'époque, lequel a pris un rendez-vous avec l'organisation ETA.
Dans ce rendez-vous, comme il le rappelle, est apparu un jeune sympathique, avec davantage l'aspect d'un intellectuel que de guérilléro. Il lui a posé des questions, et il l'a dit : "Bon, tu es déjà un plus". Pour cette époque, 1965, ETA comptait à peine une cinquantaine de membres dont l'action la plus héroïque consistait à peindre Gora ETA (Vive ETA) la nuit dans un mur éloigné des regards. Zumalde rappelle que les gens, plaisantaient ironiquement sur les graffitis, en faisant des commentaires comme : "Que veulent vendre ceux-ci ?".
En peu de temps, son agent de liaison, El Pájaro Azul (l'Oiseau Bleu), a livré une mitraillette Sten MKII, un Luger P08 de l'Armée allemande, un Star de nouvelle longueur et deux bombes de main qu'il a dissimulés dans un local de l'église d'Amorebieta.
En , El Pájaro Azul lui a proposé d'assister à la IVe Assemblée d'ETA. Elle se situe dans le Sanctuaire de Loyola, à Azkoitia, auquel assistent une trentaine de personnes. Dans cette assemblée Patxi Iturrioz le nomme, sans même le connaître, comme chef du Front Militaire, récemment créé.
Zumalde prends l'alias El Cabra. À l'origine avec six volontaires seulement disposés à intégrer le front Militaire et à commencer la lutte armée réunis dans la Vallée de l'Atxarte. Depuis les montagnes, il s'est converti en instructeur et le père de la guérilla psychologique etarre. Parmi leurs actions, ils se sont retrouvés à faire des graffitis, placer des Ikurriñas, fugaces des invasions militaires de petits villages, des sabotages de compagnies électriques ou de communications… Sa capacité en tant que chef militaire était faite d'éloges par la majorité de ses hommes, qu'il avait recrutés durant les premières années en Biscaye et avec lesquels, après avoir traversé la frontière (muga en euskara) en 68 en plein état d'exception et avec toute son organisation de guérillas démantelée. ils ont servi sous ses ordres en Iparralde (Pays basque français).
Il était encore loin le premier sang etarre versé, celui du garde civil José Pardines, mort abattu à Villabona le . Zumalde prétend que lui n'a jamais tué personne ; comme il dit : "La mort ne sert à rien".
Durant ses 11 années de militantisme Zumalde a gagné en prestige, cessant d'être El Cabra pour devenir El Brujo (le Sorcier).
L'après ETA
Après la mort du dictateur Francisco Franco, Zumalde abandonne ETA en 1976, car comme il soutient : "Quand parlent les urnes, les armes se taisent".
Après l'amnistie, décrétée le , ETA prend de nouveau contact avec lui.
Il dédaigne aujourd'hui la lutte armée; il ne se repent pas, mais déplore les leçons sur l'art de tuer qu'ont tant employées ses héritiers.
Interview
Voici ce qu'il répond au journaliste D. Fernández:
ETA est fini ?
Oui. ETA sont quatre types et un tambour pour faire beaucoup de bruit. ETA n'a pas de doctrine, seulement de la haine. L'ETA que nous avons fondé croyait dans un idéal et dans une patrie. Notre doctrine était Euskadi [...][1].
Ouvrages
Remarque
Le Club d'Inventeurs espagnols a récompensé Xavier Zumalde, ex dirigeant d'ETA durant les années 60 et connu comme El Cabra, par son brevet d'un dispositif qui permet aux personnes à mobilité réduite d'entrer et sortir de la baignoire et s'assoir et se lever dans la baignoire[4].
Notes et références
- (es) Xavier Zumalde: "La banda hoy no tiene doctrina, son 4 tíos y un tambor", 20 minutos D. FERNÁNDEZ, Édition du : 04-10-2007, consulté le : 15 mai 2010.
- (en) Open library.
- (en) Open library.
- (es) Un ex etarra metido a científico
Voir aussi
Sources et bibliographie
- (es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Xabier Zumalde » (voir la liste des auteurs).
- (fr) Jean Chalvidant, ETA : L'enquête, éd. Cheminements, coll. « Part de Vérité », , 426 p. (ISBN 978-2-84478-229-8)
- (es) José María Benegas, Diccionario de Terrorismo, Madrid, Espasa Calpe, coll. « Diccionario Espasa », , 920 p. (ISBN 978-84-670-1609-3)
- (fr) Jacques Massey, ETA : Histoire secrète d'une guerre de cent ans, Paris, Flammarion, coll. « EnQuête », , 386 p. (ISBN 978-2-08-120845-2)
Liens externes
- (es) Entrevue dans El Mundo.
- (es) Declarations a 20 minutos.