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Wolfgang Windgassen

Wolfgang Windgassen, né le à Annemasse (Haute-Savoie) et mort le à Stuttgart, est un ténor allemand.

Wolfgang Windgassen
Naissance
Annemasse (Haute-Savoie)
Drapeau de la France France
Décès
Stuttgart
Allemagne de l'Ouest Allemagne de l'Ouest
Activité principale Artiste lyrique
TĂ©nor

Biographie

Son père, Fritz Windgassen (Hambourg, 1883 - Murnau, 1963) était un ténor réputé ; sa mère, Vali von der Osten (1882–1923) était une soprano colorature, tout comme sa tante, Eva von der Osten (Heligoland, 1881 – Dresde, 1936). Wolfgang Windgassen étudie le chant auprès de son père, puis suit des cours à Stuttgart, avant de débuter à Pforzheim en 1939 (Alvaro dans La forza del destino). En 1945 il devient membre de l'Opéra de Stuttgart (dont il sera nommé directeur en 1972). Il se spécialise d'abord dans un répertoire léger, avant d'aborder (à partir de 1946) les rôles semi-héroïques du répertoire romantique allemand : Florestan dans Fidelio, Max dans Der Freischütz.

En 1951, Wieland Wagner le recrute pour le Festival de Bayreuth, qui vient de rouvrir sous sa direction et avec une Ă©quipe de chanteurs totalement renouvelĂ©e. Windgassen va alors devenir le plus grand Heldentenor de son Ă©poque[1] et le tĂ©nor wagnĂ©rien emblĂ©matique du Neues Bayreuth (« Nouveau Bayreuth) Â», le fidèle d'entre les fidèles de la troupe, Wieland Wagner dĂ©clarant Ă  son sujet : « Sans lui, il faudrait fermer Bayreuth[2] Â». En effet, Ă  l'exception de Rienzi (qu'il chante toutefois Ă  Stuttgart), du Parsifal de la rĂ©ouverture (1951, sous la direction de Hans Knappertsbusch, avec Martha Mödl, Ludwig Weber et George London) Ă  ses derniers Tristan[3] en 1970, il chante tous les rĂ´les de tĂ©nor du rĂ©pertoire du festival, incarnant Froh (L'Or du Rhin) en 1951, Siegfried[4] et Lohengrin dès 1953, Tannhäuser et Erik (Le Vaisseau fantĂ´me) dès 1955, Walther von Stolzing et Siegmund en 1956, Tristan en 1957 et Loge en 1965. Il reprend la plupart de ces rĂ´les un peu partout dans le monde : au Metropolitan Opera (1954), Ă  Covent-Garden (1955), Ă  Vienne, Milan, Paris (Tristan et Isolde en 1966-68).

Au répertoire wagnérien, il ajoute aussi les rôles d'Otello, Don José, l'Empereur de La Femme sans ombre, Radamès dans Aida, Eisenstein dans La Chauve-Souris, Florestan dans Fidelio. À partir de 1969, il s'essaie également à la mise en scène, et il dirige l'opéra de Stuttgart de 1972 à 1974. Épuisé par des années de chant sans relâche, il meurt d'une crise cardiaque à Stuttgart en 1974 à l'âge de 60 ans.

Il laisse une discographie impressionnante, essentiellement wagnérienne[5], qu'il s'agisse des innombrables live captés à Bayreuth ou du premier Ring de studio dirigé par Georg Solti pour Decca (1958-1965). À noter qu'il existe un enregistrement vidéo, parmi quelques autres, permettant de le voir dans Tristan et Isolde, sous la direction de Pierre Boulez, avec Birgit Nilsson et Hans Hotter à Osaka en 1967 (production de Wieland Wagner).

MalgrĂ© une stature physique impressionnante, sa voix n'Ă©tait pas très puissante (pour un tĂ©nor hĂ©roĂŻque), mais ce dĂ©savantage Ă©tait compensĂ© par « une endurance Ă  toute Ă©preuve[5] Â», une diction parfaite, une technique impeccable et une mĂ©moire infaillible, ainsi que par un authentique talent d'acteur, procurant aux auditeurs « un enthousiasme communicatif, souvent Ă©lectrisant Â»[6].

Discographie sélective

Notes et références

  1. Le Nouveau Dictionnaire des interprètes, sous la direction de Alain Pâris, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2015, p. 1026.
  2. L’Univers de l’opéra. Œuvres, scènes, compositeurs, interprètes, sous la direction de Bertrand Dermoncourt, Paris, Robert Laffont, collection « Bouquins », 2012, p. 1175.
  3. Tristan demeure un de ses plus grands rôles, qu'il enregistra en 1966, sous la direction de Karl Böhm, avec Birgit Nilsson, sa partenaire à de nombreuses reprises.
  4. RĂ´le dont « il restera le champion incontestĂ© durant les annĂ©es 1950 et 1960 Â», et qu'il a le plus enregistrĂ©, Dictionnaire encyclopĂ©dique Wagner, sous la direction de TimothĂ©e Picard, Arles, Actes Sud / Paris, CitĂ© de la musique, 2010, p. 2281.
  5. Dictionnaire encyclopédique Wagner, p. 2281.
  6. L’Univers de l’opéra. Œuvres, scènes, compositeurs, interprètes, p. 1176.

Voir aussi

Sources

  • (de) W. Bernd Wessling, Wolfgang Windgassen, BrĂŞme, SchĂĽnemann, 1967.
  • Guide des opĂ©ras de Wagner. Livrets — Analyses — Discographies, sous la direction de Michel Pazdro, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », 1998.
  • Dictionnaire encyclopĂ©dique Wagner, sous la direction de TimothĂ©e Picard, Arles, Actes Sud / Paris, CitĂ© de la musique, 2010.
  • L’Univers de l’opĂ©ra. Ĺ’uvres, scènes, compositeurs, interprètes, sous la direction de Bertrand Dermoncourt, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2012.
  • Le Nouveau Dictionnaire des interprètes, sous la direction de Alain Pâris, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2015.
  • Les grands chanteurs du XXe siècle, Richard Martet, Paris, Buchet-Chastel, 2012, p. 102-106.

Liens externes

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