Wladyslaw Znorko
WĆadysĆaw Znorko, nĂ© Ă Roubaix le et mort le dans le 15e arrondissement de Marseille[1], est un auteur et metteur en scĂšne de thĂ©Ăątre français dâorigine polonaise.
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(Ă 54 ans) 15e arrondissement de Marseille |
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Biographie
NĂ© en 1958 d'un pĂšre polonais originaire de Vilnius, WĆadysĆaw Znorko passe son enfance Ă Roubaix, dans le Nord de la France. Il vit non loin de la gare de Croix - Wasquehal, lieu auquel il puise une part de son imaginaire, que lâon retrouve sous forme de rails, trains et locomotives dans plusieurs de ses spectacles, ou encore qui lui dicte dâinvestir des gares pour des performances Ă©tranges et poĂ©tiques.
Dans les annĂ©es 1980, il sâinstalle Ă Lyon oĂč il fonde sa compagnie, le Cosmos Kolej. La presse le compare Ă Tadeusz Kantor[2].
Au dĂ©but des annĂ©es 1990, il part vivre face aux Ăźles Blasket, Ă Dunquin, la ville la plus Ă lâouest dâIrlande, oĂč il restera pendant sept ans. Puis en 2001, il revient sâinstaller en France, Ă Marseille, dans un lieu quâil nomme la Gare franche â encore une gare â, ensemble composĂ© dâune maison, dâun jardin et dâune usine dĂ©saffectĂ©e[3], dans le quartier de Saint-Antoine, quartier nord du 15e arrondissement de la citĂ© phocĂ©enne. Le lieu est Ă lâimage de lâhomme, poĂ©tique, artistique et social : « dĂ©fiant toutes les catĂ©gories : thĂ©Ăątre et potager, basse-cour et action culturelle, rĂ©pĂ©titions et libations »[4].
En plus d'une trentaine d'annĂ©es, Znorko et le Cosmos Kolej ont fait route â chemin ou compagnie â avec entre autres Bruno Boeglin, AngĂ©lique Ionatos[5], Emiliano Suarez[6], Denis Lavant[7] ou encore, parmi les fidĂšles, Irina Vavilova, Florence Masure, Jean-Pierre Hollebecq, David Bursztein, Wilma LĂ©vy ou Philippe Vincenot[8]. Et les interprĂštes des spectacles de Znorko se font Ă la fois acteurs, musiciens, danseurs, acrobates[9].
AprĂšs des alertes de santĂ© rĂ©pĂ©tĂ©es depuis plusieurs annĂ©es, WĆadysĆaw Znorko meurt dâune crise cardiaque dans la nuit du 4 au Ă Marseille[10] - [11].
Le Cosmos Kolej
WĆadysĆaw Znorko fonde le Cosmos Kolej â « dĂ©couverte de lâunivers[12] » â en 1981 Ă Lyon, aux cĂŽtĂ©s de Silvi Bronsart et Jean-Pierre Hollebecq. Les performances et les spectacles du Cosmos Kolej mettent en scĂšne un bric-Ă -brac dâobjets hĂ©tĂ©roclites, appareillages de bric et de broc, dans des lieux aux marges du monde (des non-lieux, des u-topies au sens Ă©tymologique d'Îżáœ-ÏÏÏÎżÏ), des dĂ©cors expressionnistes[13], emplis de fumĂ©e, qui Ă©voquent un « onirisme de la survie entre art brut et art forain »[14]. Les comĂ©diens sây expriment parfois Ă travers un gromelot Ă consonances slaves, la bande sonore est omniprĂ©sente, la musique est jouĂ©e en direct, sur scĂšne par les acteurs. Le spectateur est chaque fois conviĂ© Ă une sorte dâ« expĂ©dition-spectacle », comme lâĂ©crit Thibaudat Ă propos de La Maison du gĂ©omĂštre[15].
LâemblĂšme du Cosmos Kolej est une roue de vĂ©lo, trace laissĂ©e au pochoir sur les murs de toutes les villes dâEurope traversĂ©es par la troupe. Il symbolise des cycles de crĂ©ation : « voyage en littĂ©rature » (Les Saisons, Un Grand-Meaulnes, ChvĂ©ĂŻk au terminus du monde) ; « racines en Europe centrale et orientale » (L'Attrapeur de rats, TĂ©lescopes, Le TraitĂ© des mannequins, lâopĂ©ra De la maison des morts, Alpenstock) ; « Irlando ailleurs » (Ulysse Ă l'envers, La Vie d'un clou, Corrida) ; et un cycle « plus personnel ancrĂ© dans lâenfance [de Znorko] » (La CitĂ© Cornu, La Maison du gĂ©omĂštre, Ă la Gare du coucou Suisse, Boucherie chevaline)[16].
Mises en scĂšne
- 1982 : Berline Ballet
- 1983 : White Spirit
- 1983 : Performing VĂ©randa
- 1983 : Premier éphéméride de la performance sauvage
- 1984 : Malaria, « Spectacle de guenilles et de mygales »
- 1984 : Der Zug, « PiÚce pour locomotives à vapeur et petites gares »
- 1985 : Expédition polaire (négative météo)
- 1985-1987 : La Petite Wonder, « Spectacle fétiche en hommage à Paul Delvaux »
- 1986 : Partie de golf, « Parcours dâun songe du lit au pot de chambre »
- 1987 : Cantal - Oural
- 1987 : Les Saisons dâaprĂšs Maurice Pons, au Centre culturel de Feyzin
- 1987-1988 : TĂ©lĂ©scopes dâaprĂšs Bruno Schulz
- 1989 : La Gare de Pavlosk (Human Holography), « Performance en site industriel »
- 1989 : L'Attrapeur de rat, de W. Znorko, « CĂ©rĂ©monie tordue sans flĂ»te », inspirĂ© dâĂ©crit d'Alexandre Grine et Alexandre Vialatte, Ă la Maison de la Culture de Grenoble, et au ThĂ©Ăątre de la Bastille
- 1990 : La CitĂ© Cornu, ou la disparition de Pinocchio de W. Znorko, inspirĂ© de Pinocchio, au Festival dâAvignon et au ThĂ©Ăątre de la Bastille
- 1991 : La Maison du géomÚtre : voyage plastique et cinglé, à Brest
- 1992 : Un Grand-Meaulnes, « Cinq ou six visions des Ă©tranges paradis dâAugustin Meaulnes et dâAlain-Fournier », dâaprĂšs Alain-Fournier, au ThĂ©Ăątre des CĂ©lestins (Lyon)
- 1992 : Le Traité des mannequins, « Instantané de théùtre en hommage aux cent ans de Bruno Schulz », d'aprÚs Bruno Schulz, à Oullins
- 1993 : ChvĂ©ĂŻk au terminus du monde, « Fin possible au roman de Jaroslav HaĆĄek », de * 1993 : W. Znorko, au Festival dâAvignon
- 1993 : Vive Le ProgrÚs !, « Hommage ferroviaire à Alexandre Vialatte »
- 1994 : Ulysse Ă lâenvers de W. Znorko, « Conte musical des Ăles Blasket », au Centre culturel de Saint-Priest, au ThĂ©Ăątre de Gennevilliers et au Festival dâAvignon
- 1995 : LâExcentrique Triangulaire, « Hommage aux frĂšres LumiĂšre de Roberto Tricarri »
- 1996 : De la maison des morts, opĂ©ra de LeoĆĄ JanĂĄÄek
- 1997 : La Vie dâun clou de W. Znorko, « Un voyage plus long que le lit », Ă Namur et LiĂšge (Belgique) et au ThĂ©Ăątre du Point-du-Jour (Lyon)
- 1997-1998 : Le Traité des mannequins, « Hommage à Bruno Schulz »
- 1998 : Alpenstock de W. Znorko, au Théùtre de la Ville
- 1999 : Corrida, « tragĂ©die grecque, comĂ©die mexicaine », du Cosmos Kolej, (textes en espagnol et textes en grec), au Festival dâAvignon
- 1999-2000 : à la gare du coucou suisse, à Lille, Vannes, Brest (repris en 2002 au Théùtre de l'Est parisien)
- 2002 : Les Saisons dâaprĂšs Maurice Pons, au ThĂ©Ăątre Firmin GĂ©mier / La Piscine (ChĂątenay-Malabry)
- 2004 : Koursk de W. Znorko, musique de Phil Spectrum, Théùtre Massalia (Marseille)
- 2004 : Le Traité des mannequins, d'aprÚs Bruno Schulz, au Glob Théùtre (Bordeaux) et au Théùtre de la Cité internationale
- 2005 : Les Boutiques de cannelle, aux Subsistances (Lyon) et au Théùtre de la Cité internationale
- 2008 : Boucherie chevaline de W. Znorko, au Prato (Lille)
- 2009 : Mon Golem de W. Znorko, au Théùtre Toursky (Marseille)
- 2010-2011 : Le Passage du cap Horn, Ă Clermont-Ferrand
Publications
Filmographie
- Dans mon jardin la mer
- Le Vietnam dans mon jardin
- Koursk
Notes et références
- Ătat civil sur le fichier des personnes dĂ©cĂ©dĂ©es en France depuis 1970
- Edith Rappoport, « Znorko mon amour, 4 mars 2013 », Journaldebordduneaccro, 5 mars 2013.
- CommuniquĂ© dâAurĂ©lie Filippetti, « Hommage Ă WĆadysĆaw Znorko », MinistĂšre de la Culture et de la Communication, 7 mars 2013.
- Pierre Sauvageot, « Hommages », Zibeline, 8 mars 2013.
- Dans Corrida, en 1999 ; voir Caroline Jurgenson, « Duel au soleil : avec "Corrida" le metteur en scĂšne Znorko cĂ©lĂšbre le jeu de lâamour et de la mort au cĆur dâun village mexicain », Le Figaro, 26 juillet 1999.
- In ibid., « Duel au soleil », art. cit.
- Dans la reprise des Saisons, en 2002 ; voir Aude Brédy, « Le pantin funambule », L'Humanité, 7 décembre 2002 ; ou encore Patrick Merle, « Denis Lavant et Wlad Znorko ou la belle rencontre », La Provence, 15 octobre 2002.
- Cédric Coppola, « Représenter un théùtre et ses fantÎmes », La Marseillaise, 9 octobre 2010.
- A. H., « Les songes de WĆadysĆaw Znorko », Le Figaro, 6 dĂ©cembre 2002.
- « Le metteur en scĂšne WĆadysĆaw Znorko replie sa tente », LibĂ©ration, 5 mars 2013.
- Hommage de Philippe du Vignal, « Adieu Wlad », Théùtre du blog, 7 mars 2013.
- Autobiographie poétique sur le site du Cosmos Kolej.
- « Pinochio a peur de grandir », Le Nouvel Observateur, 13 décembre 1990.
- « Ballade au Cosmos », sur le site de la compagnie ; lâexpression est vraisemblablement de Znorko lui-mĂȘme, mais elle reste nĂ©anmoins dâune grande justesse ; on retrouve ce mĂȘme rapprochement avec lâart brut et lâart forain sous la plume de Bernadette Bost (« MĂ©moires confondues : une rĂȘverie de Znorko oĂč se mĂȘlent Alain-Fournier et les fantĂŽmes familiers du Cosmos Kolej », Le Monde, 13 novembre 1992).
- Jean-Pierre Thibaudat, « Le théorÚme de Znorko », Libération, 6 décembre 1991.
- « Ballade au Cosmos », cit.