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Wehrmachthelferin

Une Wehrmachthelferin ou Wehrmachtshelferin (pluriel : Wehrmachthelferinnen, traduction : « auxiliaire féminine des forces de défense »), surnommée en français « souris grise », est une jeune femme en service dans les forces armées allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale.

Wehrmachthelferin utilisant un aérophone, en 1943.

Engagement

Wehrmachthelferinnen au quartier général de la 4. Flak-Division, en 1944.
Wehrmachthelferinnen employées comme standardistes en 1944.

Plus d'un demi-million de femmes s’engageront comme Wehrmachthelferinnen pour une période plus ou moins longue. Plus de la moitié d'entre elles sont des volontaires, les autres ayant été recrutées dans le cadre du service d'urgence ou du service militaire. Elles font partie du personnel auxiliaire, au même titre que les prisonniers de guerre volontaires, les « Hiwi ».

Ces femmes ne sont pas seulement déployées sur le territoire du Reich, certaines sont également envoyées dans les zones occupées, par exemple dans le gouvernement général de Pologne, en France occupée, dans le Reichskommissariat Ostland, et plus tard également en Yougoslavie, en Grèce, en Italie et en Roumanie, en tant qu'assistantes d'état-major[1]. Affectées à des services auxiliaires, elles sont subordonnées à des supérieurs militaires et sont soumises aux dispositions de la justice militaire nazie.

Les tâches qui leur sont affectées sont :

En pratique, les Wehrmachthelferinnen occupent souvent les emplois de soldats masculins envoyĂ©s au front. Ă€ la fin de la guerre, certaines unitĂ©s militaires se retrouvent presque entièrement composĂ©es de femmes. La formation qui leur est accordĂ©e pour ces emplois dure au maximum 12 semaines.

Des soldates de fait

Wehrmachthelferinnen utilisant un aérophone en 1943.

Au cours des dernières annĂ©es de la guerre, ces auxiliaires fĂ©minines sont Ă©galement affectĂ©es Ă  des tâches militaires, bien qu'elles ne soient jamais officiellement dĂ©signĂ©es comme soldats. En aoĂ»t 1944, par exemple, les forces de dĂ©fense aĂ©rienne allemandes comportent 660 000 soldats rĂ©guliers de sexe masculin et 450 000 auxiliaires fĂ©minines, dites Flakbehelfspersonal (« personnel auxiliaire de la Flak »). Les batteries de projecteurs de lutte antiaĂ©rienne sont principalement utilisĂ©es par des femmes.

En 1945, ce personnel de lutte anti-aérienne sera autorisé à porter des armes de poing pour se défendre. En , les auxiliaires féminines des trois constituantes de la Wehrmacht (Heer, Luftwaffe et Kriegsmarine) sont regroupées dans une composante unique, le Wehrmachthelferinnenkorps (« corps des auxiliaires féminines de la Wehrmacht »).

Ce Wehrmachthelferinnenkorps est alors à sa taille maximale. Au cours de cette période, de nombreuses auxiliaires féminines, tout comme les soldats et la population civile, souffrent des attaques aériennes, des bombardements, des mouvements de réfugiés, de la faim et de l'effondrement des infrastructures.

Le nombre d’auxiliaires féminines mortes en service, blessées de guerre ou faites prisonnières est inconnu.

Lors de la libération de la France, plusieurs Wehrmachthelferinnen sont capturées puis exécutées sommairement, notamment à Saint-Cyr, dans la Vienne[2].

Réception après la guerre

En 1978, Franz Seidler, professeur d'histoire sociale et militaire à l'université de la Bundeswehr à Munich, publie le livre Frauen zu den Waffen? (« Des femmes aux armes ? »), et étudie dans quelle mesure ces auxiliaires sont devenues des combattantes en exécutant des fonctions de soutien au combat.

Surnoms

Les soldats allemands désignent les auxiliaires féminines des surnoms de Blitzmädel ou Blitzmädchen, parfois avec une connotation péjorative. Ce surnom dérive de l'emblème en éclair qu’elles portent sur la manche de l'uniforme ou sur la cravate, emblème des unités de renseignement de la Wehrmacht et de la SS.

Durant l’Occupation, les Français les surnomment « Souris grises », à cause de la couleur de leur uniforme[3].

Notes et références

Références

  1. Kompisch 2008, p. 219.
  2. Laurent Busseau, « Mon enquête à surprises sur les jeunes « Boches » fusillées du Poitou », sur Rue89, (consulté le ).
  3. Jean JĂ©rĂ´me, Les Clandestins : 1940-1944, Paris, Acropole, , 290 p. (ISBN 978-2-402-00407-7, lire en ligne), p. 17.

Voir aussi

Bibliographie

  • (de) Jan Willem van Borselen, Blitzmädel : Eine Lebensgeschichte zwischen VerfĂĽhrung und Erwachen. [« Blitzmädel : Une histoire de vie entre sĂ©duction et Ă©veil »], Bomlitz, SV Thorsten Neubert-Preine und Lars Przybylski, (ISBN 978-3-00-040436-8).
  • (de) Hildegard Gartmann, Blitzmädchen, Wiesbaden, Limes, (DNB 456702539).
  • (de) Ursula von Gersdorff, Frauen im Kriegsdienst : 1914–1945 [« Femmes en service de guerre, 1914-1945 »], Stuttgart, Deutsche Verlags-Anstalt, coll. « Beiträge zur Militär- und Kriegsgeschichte » (no 11), (DNB 456654356).
  • (de) Kathrin Kompisch, Täterinnen : Frauen im Nationalsozialismus [« Actrices : des femmes dans le national-socialisme »], Cologne, Böhlau, , 277 p. (ISBN 978-3-412-20188-3, prĂ©sentation en ligne), p. 219.
  • (de) Marita Krauss, Sie waren dabei : Mitläuferinnen, NutznieĂźerinnen, Täterinnen im Nationalsozialismus [« Elles y Ă©taient : participantes, bĂ©nĂ©ficiaires, actrices du national-socialisme »], GĹ“ttingue, Wallstein, , 261 p. (ISBN 978-3-8353-0314-0, prĂ©sentation en ligne)
  • (de) Birthe Kundrus, « Nur die halbe Geschichte : Frauen im Umfeld der Wehrmacht zwischen 1939 und 1945. », dans Rolf-Dieter MĂĽller et Hans-Erich Volkmann (dir.), Die Wehrmacht: Mythos und Realität [« La Wehrmacht: mythes et rĂ©alitĂ© »], Munich, Oldenbourg, (ISBN 3-486-56383-1), p. 719–735.
  • (de) Franka Maubach, Die Stellung halten : Kriegserfahrungen und Lebensgeschichten von Wehrmachthelferinnen [« Tenir le poste. ExpĂ©riences de guerre et rĂ©cits de Wehrmachthelferinnen »] (Thèse de doctorat de l’UniversitĂ© d'IĂ©na), GĹ“ttingue, Vandenhoeck & Ruprecht, , 349 p. (ISBN 978-3-525-36167-2, lire en ligne).
  • (en) Alison Morton, Military or civilians? : The curious anomaly of the German Women's Auxiliary Services during the Second World War [« Militaires ou civiles ? L’étrange anomalie des services auxiliaires fĂ©minins allemands durant la Seconde Guerre mondiale. »], Kindle editions, , 89 p. (ASIN B007JUR408).
  • (de) Franz Seidler, Blitzmädchen : Helferinnen der Wehrmacht [« Blitzmädchen : les auxiliaires fĂ©minines de la Wehrmacht »], Augsbourg, BechtermĂĽnz, (ISBN 3-8289-0531-5).
  • (de) Sybille Steinbacher, Volksgenossinnen : Frauen in der NS-Volksgemeinschaft [« Camarades du peuple : les femmes dans la communautĂ© national-socialiste »], GĹ“ttingue, Wallstein, coll. « Beiträge zur Geschichte des Nationalsozialismus » (no 23), , 238 p. (ISBN 978-3-8353-2207-3, lire en ligne).
  • (de) Gerda Szepansky, „Blitzmädel“, „Heldenmutter“, „Kriegerwitwe“ : Frauenleben im Zweiten Weltkrieg [« Blitzmädel, mères de hĂ©ros, veuves de guerre : vies de femmes dans la Seconde Guerre mondiale »], Francfort-sur-le-Main, Fischer-Taschenbuch, , 301 p. (ISBN 3-596-23700-9).
  • (en) Gordon Williamson, World War II German Women's Auxiliary Services [« Les services auxiliaires fĂ©minins allemands de la Seconde Guerre mondiale »], Oxford, Osprey, , 48 p. (ISBN 1-84176-407-8).

Articles connexes

Liens externes

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