Vol des bijoux de la maison de Hesse-Cassel
Le vol des bijoux de la maison de Hesse-Cassel désigne le vol des joyaux ayant appartenu à différents membres de la famille de Hesse-Cassel par trois soldats américains (le capitaine Kathleen Nash, le major David Watson et le colonel Jack Durant) membres des forces d'occupation présentes en Hesse, en .
Histoire
À la suite d'un bombardement aérien ayant détruit une banque de Francfort, le prince Wolfgang de Hesse-Cassel retire, avec l'accord de ses proches, les bijoux de sa famille de la Deutsche Bank pour les cacher à Friedriechshof, propriété de la dynastie. Le prince fait alors réaliser un coffre de zinc qui est caché dans un mur du cellier du château[1].
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, en mars-, les Hesse-Cassel sont chassés de Friedrichshof par l'armée américaine[2], qui transforme bientôt le château en club d'officiers[3]. Les forces d'occupation s'y livrent alors à de nombreux larcins, mais les bijoux de la famille ne sont pas découverts immédiatement[4].
Le , le capitaine Kathleen Nash, le major David Watson et le colonel Jack Durant découvrent finalement la cache du prince Wolfgang alors qu'ils inspectent les caves du château pour y chercher du vin[5]. Dans les jours qui suivent, les trois compères s'emparent des bijoux, qu'ils emmènent dans la chambre du capitaine Nash, avant de les faire sortir du château, en [5]. Ils s'emparent alors d'un trésor évalué à 2 000 000 £ de l'époque[1].
Le vol n'est découvert que quelques semaines plus tard. La princesse Sophie de Grèce, propriétaire de certains des joyaux cachés à Friedrichshof, ayant prévu de se remarier, elle sollicite l'autorisation des autorités américaines de venir chercher ses bijoux, ce qui lui est accordé. Venue récupérer ses biens en compagnie de sa belle-mère, la landgravine Marguerite de Prusse, elle découvre alors la disparition des bijoux[6]. S'ensuit alors une enquête, qui aboutit à l'arrestation des trois militaires. Soumis à la justice, ils sont finalement reconnus coupables des faits[7] mais seule une partie des pièces volées est retrouvée intacte, le reste ayant été démantelé pour être plus facilement écoulé en Suisse[7].
Le procès terminé, le gouvernement américain tergiverse plusieurs années autour de la question de la restitution des pièces subsistantes, qui ne sont rendues à leurs propriétaires que le . En définitive, la famille récupère alors environ 10 % des bijoux volés[8].
Dans la culture populaire
Au cinéma, le vol des bijoux de la maison de Hesse-Cassel sert de source d'inspiration au thriller The Hessen Affair (ou The Hessian Conspiracy) de Paul Breuls (2009)[9].
À la télévision, le vol est raconté dans l'épisode 7 (« Hesse Jewels ») de la deuxième saison de la série documentaire Daring Capers (2001)[10].
Bibliographie
- (en) Kenneth D. Alford, « The Looting of the Hesse Crown Jewels », dans The Spoils of World War II: The American Military's Role in Stealing Europe's Treasures, Carol Publishing Group, (ISBN 1559722371), p. 109 et sq..
- (en) Fred L. Borch, « Legal Lore: The Hesse Crown Jewels Courts-Martial », Litigation, American Bar Association, vol. 42, no 4,‎ , p. 10-12 (lire en ligne).
- (en) Jonathan Petropoulos, « Thefts from Kronberg Castle », dans Royals and the Reich: The Princes von Hessen in Nazi Germany, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-533927-7), p. 344-350.
Références
- Petropoulos 2006, p. 344.
- Petropoulos 2006, p. 316-317.
- Petropoulos 2006, p. 317 et 323.
- Petropoulos 2006, p. 317, 345 et 349-350.
- Petropoulos 2006, p. 345-346.
- Petropoulos 2006, p. 346.
- Petropoulos 2006, p. 345-348.
- Petropoulos 2006, p. 348-349.
- (en) « The Hessen Affair (2009) », sur Internet Movie Database, (consulté le ).
- (en) « Hesse Jewels », sur Internet Movie Database, (consulté le ).