Voiture Nord rame 1923

En 1923, la Compagnie du Nord, qui ne fait pas partie de l'OCEM et a perdu de nombreux véhicules durant la Première Guerre mondiale, confie à ses ateliers d’Hellemmes, près de Lille, la réalisation de douze prototypes de voitures métalliques à bogies, caisse mécanosoudée et portières latérales. Ces voitures se distinguent ainsi des anciennes voitures à caisse en bois, mais aussi des voitures métalliques à tôle rivetée. Elles sont produites en 1924 et 1925. Deux de ces voitures sont présentées à l’Exposition internationale des Arts Décoratifs et industriels modernes de Paris, en 1925, d’où leur surnom d'« Arts Déco ».

Les voitures Nord rame 1923 conservent une architecture à portières latérales, avec les marchepieds courant le long de la voiture. Il y a deux portières par compartiment. Ceux-ci disposent de trois fenêtres, une centrale sur la portière, ou à sa place, et deux latérales et sont desservis par un demi-couloir latéral. Les toilettes sont situées au milieu de la voiture, ou au milieu de chaque zone, pour les voitures mixtes. Il n'y a pas d'intercirculation totale à l'intérieur de la voiture. La conception des voitures dérive directement des voitures Ty en bois si ce n'est que la caisse est en tôle d'acier et l'ossature en profilés et pièces en acier moulé (d'où un poids très important). La forme très galbée est par contre tout à fait novatrice et facilite la pénétration dans l'air[1].

La rame est constituée des voitures suivantes :

• Une A⁸ty de première classe ;
• Deux A⁴B⁴ty mixtes ;
• Une B⁹ty de deuxième classe ;
• Deux B⁴C⁶ty mixtes ;
• Quatre C¹¹ty de troisième classe ;
• Une C⁵Dty mixte-fourgon.

Ces voitures sont pénalisées par une masse trop élevée.

On en dérive trois séries, sous la direction de Marc de Caso et de Dohen, chef d’Études aux Ateliers d’Hellemmes :

• les Express Nord, les plus proches des prototypes, mais munies de baies uniques sur les cellules sans portières ;
• les voitures dites « Torpilles » pour les rapides ;
• les voitures de banlieue Nord.

Ces trois séries sont équipées du même bogie Y2 Nord.

: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

• Aurélien Prévot, « Acier et portières latérales sur les Express Nord de 1928 », Ferrovissime, n°73, janvier-février 2015, Auray, LR Presse, pages 66-73.