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Vladimir Kokkinaki

Vladimir Konstantinovich Kokkinaki (russe : Владимир Константинович Коккинаки, (12 juin 1904 ( dans le calendrier grégorien) - ) était un pilote d'essai soviétique, qui a testé 40 appareils différents (dont les Iliouchine DB-3, Il-2 et Il-28). Il est notamment connu pour avoir établi vingt-deux records mondiaux en aéronautique, et pour avoir été le président de la Fédération aéronautique internationale.

Vie et carrière

Kokkinaki naquit à Novossibirsk, (12 juin 1904 ( dans le calendrier grégorien) dans une famille de descendants grecques. Son jeune frère, Konstantin Kokkinaki (1910–1990), était un pilote d’essai renommé. En 1921, il termine sa scolarité, et va travailler dans des vignobles et dans le port de Novossibirsk[1].

En 1925, il s'engage dans l'Armée Rouge et sert dans l'infanterie. , il intègre l'école d'instruction militaire des forces aériennes à Saint-Pétersbourg (ville qui s'appelait à l'époque Leningrad), et en ressort diplômé l'année suivante. Puis il va à l'école de pilotage de Borissoglebsk où il obtient son diplôme en 1930. Il sert brièvement dans le 11e Escadron de chasseurs situé dans le district militaire de Moscou. Repéré pour ses talents de pilote, il retourne en avril 1931 dans l'école d'instruction militaire des forces aériennes, mais cette fois-ci en tant qu'instructeur[1].

De 1932 à 1935, il est pilote d'essai dans l'armée de l'air, où il teste une série d'appareils. Son premier prototype testé est l'avion d'attaque au sol Kocherigin-Gurevich TSh-3. Puis il entre au bureau d'études du constructeur aéronautique Iliouchine en tant que chef des pilotes d'essai, fonction qu'il occupera jusqu'en 1964. Durant cette période, il testa en premier tous les appareils conçus par le bureau d'études expérimentales (OKB), dont entre autres les prototypes Iliouchine Il-4 (bombardier mi-lourd), Il-2 Chtourmovik (attaque au sol), Il-28 (bombardier à réaction), Il-14 (transport militaire).

En 1938, Kokkinaki adhère au parti communiste de l'Union soviétique. Promu major-général d'aviation en 1943, il devient inspecteur-principal du commissariat du peuple pour l'industrie aéronautique, où il dirige le service des essais en vol dans les années 1943 à 1947. En , il prend sa retraite de l'armée de l'air, mais continue d'officier au bureau d'étude d'Illiouchine où il supervise tous les vols d'essais. Son dernier appareil testé est Illiouchine Il-62[1].

Membre de la Fédération aéronautique internationale (FAI), il en devient vice-président en 1961, puis président de 1966 à 1967[2]. Au-delà, il en reste membre en tant que président d'honneur[3]. Durant les années 1960, il est aussi président de la fédération des sports aéronautiques de l'URSS.

Kokkinaki habitait à Moscou, où il meurt le . Il est enterré au cimetière de Novodevichy à Moscou auprès de son épouse Valentina[1].

Records aéronautiques

Le , Kokkinaki établit officieusement le record d’altitude à bord d'un chasseur Polikarpov I-15, atteignant l'altitude de 14 575 mètres.

Le , en présence de Joseph Staline, il réalise le premier looping historique fait avec un appareil bimoteur (avec un TsKB-26, prototype du futur Iliouchine Il-4). De 1936 à 1937, avec le même appareil, il établit sept fois d'affilée le record d'altitude en variant la charge utile. Le , il obtient à la fois son premier record officiel mais aussi le premier record officiel de l'aviation soviétique.

Le , Kokkinaki effectue la boucle Moscou - Sébastopol - Sverdlovsk - Moscou, soit un circuit de 5 018 kilomètres à bord d'un Iliouchine DB-3, établissant le record du temps de parcours sur 5 000 kilomètres, avec une vitesse moyenne de 325 km/h. Ce vol est suivi trois mois plus tard par un autre de 4 000 kilomètres faisant la boucle Moscou - Bakou - Moscou.

En , à bord d'un TsKB-30 modifié baptisé Moskva et accompagné de son navigateur A.M. Bryandinskiy, Kokkinaki relie en un vol Moscou à Spassk-Dalni, ville russe située à l’extrême est du pays. Pour ce vol, il parcourt une distance de 7 580 kilomètres en 24 h 36 min, essentiellement en volant à une altitude de 7 000 m et avec une vitesse moyenne de 307 km/h. Pour cet exploit, le il est récompensé du titre de « Héros de l'Union soviétique ».

À l'occasion de l'inauguration de la Foire internationale de New York, il tente avec le copilote Mikhail Kh. Gordienko de dépasser cette performance l'année suivante (), en essayant de relier Moscou à la ville de New York. Il échoue de très peu après 22 h 56 min de vol et plus de 8 000 kilomètres parcourus à une vitesse moyenne de 348 km/h, car des conditions météorologiques défavorables l'obligent à atterrir à l'île Miscou. Bien qu'il n'ait pas atteint l'objectif initial, par son exploit, il ouvre tout de même la route aérienne Moscou - New York (via Novgorod - Helsinki - Trondheim - Reykjavik - Cap Farewell - Ile Miscou), itinéraire encore emprunté par les vols réguliers entre ces deux villes. Il rentre à Moscou acclamé comme un héros. En 1956, il est récompensé par la Fédération aéronautique internationale d'une « rose des vents de diamant » pour avoir trouvé « la route la plus courte entre l'Europe et l'Amérique ».

De 1958 à 1960, il bat une série de treize records d’altitude, de vitesse et d'emport de charge utile avec un Iliouchine II-18. En 1960, avec un avion du même modèle, il établit son dernier record en parcourant 5 018 kilomètres, avec une charge de 10 tonnes et une vitesse moyenne de 693 km/h.

Distinctions et honneurs

Timbre russe de 2004 honorant Kokkinaki.
L'Iliouchine Il-96 immatriculé RA-96011 d'Aeroflot baptisé en hommage à Kokkinaki.

Kokkinaki a été distingué:

Une rue de Moscou a été renommée en son honneur, et un buste en bronze à son effigie a été érigé dans sa ville natale de Novossibirsk à l'occasion de la réception de son second titre de « Héros de l'Union soviétique ». Le nom de Kokkinaki a aussi été donné en baptême à un pétrolier (construit à Kherson en 1985), à un avion de transport lourd Iliouchine II-76 de l'armée de l'air et à un avion de la compagnie aérienne nationale russe Aeroflot (un Iliouchine Il-96 immatriculé RA-96011).

Références

Sources

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