AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Vitu

Le vitu (ou muduapa) est une langue austronĂ©sienne parlĂ©e par environ 7 000 personnes en Papouasie-Nouvelle-GuinĂ©e, dans les Ăźles Vitu (en), un archipel situĂ© au nord-ouest des cĂŽtes de la Nouvelle-Bretagne.

Vitu
Pays Papouasie-Nouvelle-Guinée
RĂ©gion Nouvelle-Bretagne occidentale
Nombre de locuteurs 7 000[1]
Typologie SVO
Classification par famille
Codes de langue
IETF wiv
ISO 639-3 wiv

Classification

Le vitu est une langue austronĂ©sienne qui fait partie d’un sous-groupe rattachĂ©, dans la classification de Ross (1988) et de Lynch, Ross et Crowley (2002), Ă  l’ensemble mĂ©so-mĂ©lanĂ©sien, lui-mĂȘme un sous-groupe des langues ocĂ©aniennes occidentales[2].

Le vitu est parfois considĂ©rĂ© comme une seule langue avec son voisin, le bali (en). Pour les locuteurs du vitu, il s’agit de deux langues sĂ©parĂ©es[2].

Écriture

Le vitu est dotĂ© d’une Ă©criture basĂ©e sur l’alphabet latin. Les conventions orthographiques employĂ©es incluent v pour /ÎČ/, z pour /Ă°/, h pour /ÉŁ/, ng pour /Ƌ/, e pour /ɛ/ et o pour /ɔ/. Les autres lettres sont identiques au symbole de l’alphabet phonĂ©tique international correspondant (sauf pour les occlusives prĂ©nasalisĂ©es dont la composante nasale n’est pas notĂ©e)[3].

Phonologie

Consonnes

Le vitu a 14 consonnes[4].

Les trois occlusives sonores ne sont pas toujours prĂ©nasalisĂ©es en dĂ©but d’énoncĂ©. /ᔑɥ/ n’est pas toujours voisĂ©, surtout entre deux /a/ : raga (« sauter ») peut ĂȘtre prononcĂ© [ˈraᔑɥa] ou [ˈraᔑka]. /t/ a l’allophone [tÍĄÊƒ] devant /i/ : beti (« banane ») est prononcĂ© [ˈᔐbɛtÍĄÊƒi][5]. On orthographie cependant t dans ce cas.

Voyelles

Le vitu a cinq voyelles[4].

/i/ devient [j] devant le suffixe de premiĂšre personne -au : loloniau [lɔlɔˈnjau], « je suis fatiguĂ© ». AprĂšs /t/, /i/ disparaĂźt en palatalisant /t/ en [tÍĄÊƒ] (voir plus haut) : mazahitiau [maĂ°aÉŁiˈtÍĄÊƒau], « je suis malade ».

Syllabes

Les seules syllabes autorisĂ©es sont V et CV, c’est-Ă -dire qu’il est impossible d’avoir plusieurs consonnes qui se suivent ou une consonne en fin de mot. Deux voyelles adjacentes font partie de deux syllabes diffĂ©rentes. Sauf exception, il ne peut pas y avoir deux voyelles identiques qui se suivent[6]. Les mots qui n’obĂ©issent pas Ă  ces rĂšgles sont principalement des emprunts au tok pisin, par exemple gras (« herbe »)[7].

Grammaire

Typologie

Le vitu est une langue SVO. Son systÚme de pronoms connaßt le singulier, le duel et le pluriel[8]. Il y a également une distinction entre « nous » exclusif et inclusif.

Pronoms personnels

Il y a trois types de pronoms personnels : les pronoms libres, les suffixes d’objet et les suffixes possessifs[9].

PersonnePronom libreSuffixe d’objetSuffixe possessif
Sing.1re hau-au, -u-gu
2e ho-ho-voyelle
3e ia-a, -∅-na
Duel1reEx miro-miro-miro
In toro, to-doro-doro, -do
2e moro, mo-moro-moro, -mo
3e hiro-hiro-hiro
Plur.1reEx hita-hita-hita
In tolu-dolu-dolu
2e miu-miu-miu
3e dia-dia-dia

Verbes transitifs

Les verbes transitifs peuvent recevoir un suffixe d’objet. Ces verbes sont divisĂ©s en trois classes en fonction de leur terminaison. Pour la classe 1, les formes des suffixes au singulier sont -au, -ho et -a[10].

Iaehubi-au. Iaehubi-ho. Iaehubi-a.
3sgR:3battre-1sg 3sgR:3battre-2sg 3sgR:3battre-3sg
Il me bat. Il te bat. Il le/la bat.

Forme passive

Les verbes de classe 1 qui se terminent par -i forment le passif en changeant la désinence -i, ou -i-a en -ua pour exprimer le passif. Ainsi kati-a, « faire », devient katua. Exemple[11] :

Vagakuaekatuanavazalea.
CanotceR:3faire:passiflocplage
Ce canot a été fait sur la plage.

Numéraux

Le vitu a un systÚme de numération décimal, bien que les numéraux de 6 à 9 soient formés à partir de ceux de 1 à 4. Les numéraux de 1 à 10 sont :

  1. katiu,
  2. rua,
  3. tolu,
  4. vata, garamo,
  5. lima,
  6. polo-katiu,
  7. polo-rua,
  8. polo-tolu,
  9. polo-vata,
  10. zanga-vulu.

Pour former les multiples de 10, on utilise zanga-vulu suivi du multiplicateur (par exemple zanga-vuluka lima, 50). On lie l’unitĂ© avec balana : zanga-vuluka rua balana tolu (23). Cependant, en pratique, la plupart des locuteurs comptent en anglais aprĂšs 10.

4 a deux formes : vata, utilisĂ© pour compter, et garamo pour quantifier des noms (mais 40 se dit zanga-vuluka garamo). Les numĂ©raux suivent les noms : boro katiu (« un cochon »), dama garamo (« quatre jours »). Katiu (« un ») peut aussi servir d’article indĂ©fini[12].

Notes et références

Sources

  • (en) RenĂ© van den Berg, « An Unusual Passive in Western oceanic: The Case of Vitu », Oceanic Linguistics, vol. 46, no 1,‎ , p. 54–70 (lire en ligne)
  • (en) RenĂ© van den Berg et Peter Bachet, Vitu Grammar Sketch, SIL, coll. « Data Papers on Papua New Guinea Languages » (no 51), , 248 p. (ISBN 9980-0-3207-3, lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.