Villa Paul Poiret
La villa Paul Poiret, située à Mézy-sur-Seine, 32, route d'Apremont, dans le département des Yvelines (France), est l'œuvre de l'architecte Robert Mallet-Stevens qui ne put cependant pas l'achever. Comme la villa Savoye, construite à Poissy par Le Corbusier quelques années plus tard, cette villa appartient au courant de l'architecture moderne de l'entre-deux-guerres.
Le Gibet
Type |
Villa |
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Destination initiale |
Habitation |
Style | |
Architecte | |
Construction |
1924 - 1925 |
Commanditaire | |
Patrimonialité |
Inscrit MH () |
Coordonnées |
48° 59′ 56″ N, 1° 52′ 16″ E |
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La villa
C'est une composition géométrique aux lignes très épurées. Cette construction blanche, en béton, aux formes cubiques a des proportions généreuses : 800 m2 de surface habitable. Le hall, pièce principale de la villa, offre sept mètres de hauteur sous plafond et deux grandes baies vitrées qui montent jusqu'au plafond. La terrasse supérieure offre un panorama imprenable sur la vallée de la Seine.
En 1984, la villa est inscrite au titre des Monuments historiques [1].
Histoire
Cette villa fut construite sur commande en 1921-1923 pour le couturier Paul Poiret dans un parc de 5 hectares dominant le village et la vallée de la Seine. Ce dernier la décrivit ainsi : « Surfaces unies, arêtes vives, courbes nettes, matières polies, angles droits, clarté, ordre. C'est ma maison logique et géométrique. ».
Paul Poiret choisit cet emplacement car il pouvait y voir le plan d'eau olympique de Meulan - Les Mureaux où s'était installé le Cercle de la Voile de Paris en 1893 et qui accueillit les Jeux olympiques de 1900 et 1924. Il rejoint le Cercle Nautique de Chatou en 1929 quand celui-ci s'installe aussi aux Mureaux et devient le Yacht Club de l'Île-de-France dont il dessinera le pavillon.
Son propriétaire ne l'habita cependant jamais et occupa seulement la maison du gardien en attendant l'achèvement du chantier qu'il ne put poursuivre, sa maison de couture ayant fait faillite en 1926 (dès , les travaux avaient cessé faute de moyens, seul le gros œuvre étant achevé[2]). Il la revendit en 1930 à l'actrice Elvire Popesco, qui lui fit subir des transformations par un architecte, Paul Boyer, en 1932, dénaturant quelque peu le projet initial. Il y ajouta notamment des fenêtres en forme de hublot et des rambardes en forme de bastingage, ce qui valut à la villa le surnom de « paquebot » (ou également « le château de Mézy »)[2]. Elle y vécut jusqu'en 1985. Après cette date, elle fut abandonnée et son état se dégrada fortement, alors même qu'elle venait d'être inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques.
En 1989, un homme d'affaires fantasque, Sidney Nata († 1996), l'achète , qui y organise en 1991 la confrontation de Mézy, sans lendemains .
En 2006, Laurent Brun et son épouse, marchands d'art, s'en rendent acquéreurs lors de sa vente aux enchères publiques pour un montant d'1,8 million d'euros, afin de la restaurer, disent-ils, dans l'esprit initial de Robert Mallet-Stevens. La villa est ouverte au public épisodiquement, notamment à l'occasion des journées européennes du patrimoine. La réhabilitation du bâtiment, lancée en 2008, dure neuf mois : modification de la terrasse, des façades, changement des huisseries, mise aux normes des circuits électriques. Elle est habitée par son propriétaire. La maison du gardien reste alors, quant à elle, murée et sans huisseries. La façon de mener le projet ne séduit pas les autorités de tutelle.
La villa est à nouveau en vente début 2012[3], puis début 2016 avec une mise à prix d'1,2 million d'euros[4].
Quels que soient les projets d'avenir, en 2017, l'état de la villa n'interdit pas au public sa visite lors de l'édition des 13- des journées du patrimoine, ni en 2018[5]. Cette année 2016, le nom de Gilbert Wahnich prend rang au nombre des propriétaires successifs[6].
- Façade est, remaniée en style paquebot dans les années 1930.
- Vue intérieure
Dans la culture populaire
La villa apparaît dans les films Holy Motors, Prête-moi ta main, 96 heures et Une famille à louer.
Notes et références
- « Château de Mézy dit le Gibet dit aussi Villa Poiret », notice no PA00087541, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Bénédicte Burguet, « Le paquebot moderniste de Paul Poiret », Vanity Fair no 5, novembre 2013, pages 88-89.
- « À saisir chef-d'œuvre de Mallet Stevens », Le Figaro, samedi 4 février 2012, page 35
- « Mézy-sur-Seine : la villa Poiret mise aux enchères au tribunal », leparisien.fr, (consulté le )
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- La villa Poiret de Mallet-Stevens aux mains d'un homme d'affaires, Le Monde, Clarisse Fabre, 5 janvier 2016.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative à l'architecture :
- Un film de mai 2019 sur la villa Poiret
- Quelques images de la villa