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Ver Ă  soie tussah

Antheraea pernyi

Antheraea pernyi, 12 heures aprĂšs l’émergence du cocon

Antheraea pernyi est un lépidoptÚre (papillon) de la famille des Saturniidae, de la sous-famille des Saturniinae.

Sous sa forme de chenille, il est appelé Ver à soie tussah.

La chenille élevée en semi-captivité, produit un fil servant à tisser de la soie tussah. La chrysalide est consommée traditionnellement dans certaines régions de Chine et le papillon mùle entre dans des produits alimentaires de santé.

Étymologie et histoire de la nomenclature

Le nom de genre Antheraea est une forme latine irrĂ©guliĂšre venant du grec Î±ÎœÎžÎ·ÏÎżÏ‚ antheros « aux couleurs vives, brillant, fleuri ».

L’épithĂšte spĂ©cifique pernyi a Ă©tĂ© dĂ©diĂ©e au pĂšre Perny par l’entomologiste GuĂ©rin-MĂ©neville.

Le terme tussah est un emprunt Ă  l’anglais tussore dĂ©signant un « foulard fabriquĂ© dans l'Inde avec une soie particuliĂšre provenant du ver Ă  soie sauvage ».

Le pĂšre Paul-Hubert Perny, des Missions Ă©trangĂšres, fait partie de cette vingtaine de missionnaires naturalistes français qui ont contribuĂ© Ă  identifier de nombreuses nouvelles espĂšces de plantes et d’animaux chinois. Le pĂšre Perny, arrivĂ© en Chine en 1845 et nommĂ© Ă©vĂȘque du Guizhou en 1850, portait un vĂ©ritable intĂ©rĂȘt Ă  l’histoire naturelle. Il envoya 500 cocons vivants du ver Ă  soie tussah au MusĂ©um d’histoire naturelle de Lyon. Ceux-ci donnĂšrent naissance aux papillons du ver Ă  soie tussah[1].

L’entomologiste GuĂ©rin-MĂ©neville en donna la description en 1855, sous le nom de Antheraea pernyi[2], ainsi que celle de la saturnie du chĂȘne du Japon (Antheraea yamamai GuĂ©rin-MĂ©neville, 1861) dans le cadre d'une Ă©tude visant Ă  trouver une espĂšce capable de remplacer le ver Ă  soie du Bombyx du mĂ»rier atteint alors de pĂ©brine.

Description

Les caractĂšres principaux sont[3] - [4] - [n 1]:

  • RĂ©partition : de la rĂ©gion du fleuve Amour (au nord de la Chine) jusqu’au sud de la Chine.
  • Envergure du mĂąle : de 60 Ă  65 mm, ailes assez pointues. Chez la femelle, les ailes sont Ă  apex anguleux
  • Couleur gĂ©nĂ©rale fauve rougeĂątre
  • Habitat : forĂȘts de chĂȘnes.
  • Plantes-hĂŽtes : Quercus
  • Plantes de substitution Photinia, Betula, Eucalyptus gunnii, Fagus
  • Adulte
    Adulte
  • Chenilles sur feuilles de chĂȘne
    Chenilles sur feuilles de chĂȘne
  • Chenille sur Quercus
    Chenille sur Quercus
  • DĂ©tail de la chenille.
    DĂ©tail de la chenille.

Usages

Les paysans chinois ont maĂźtrisĂ© l’élevage artificiel de Antheraea pernyi avant le XVIIe siĂšcle. Dans les annĂ©es 2017, plus de 60 000 tonnes de cocons de cette espĂšce de ver Ă  soie Ă©taient produites en Chine chaque annĂ©e, reprĂ©sentant 90 % de la production mondiale[5].

En Chine, des zones entiĂšres sont plantĂ©es avec le chĂȘne chinois, Quercus variabilis, pour Ă©lever en semi-captivitĂ© la chenille d’A. pernyi[6]. L’élevage en semi-captivitĂ© consiste Ă  implanter, sur des arbres sĂ©lectionnĂ©s, des insectes Ă  des stades juvĂ©niles de larves ou d’Ɠufs. Cette maniĂšre de procĂ©der implique une bonne connaissance de l’insecte et de sa biologie.

En dehors de son usage pour produire de la soie, A. pernyi est aussi utilisé pour alimentation et en médecine traditionnelle chinoise.

Les papillons mùles sont utilisés dans la fabrication de produits alimentaires de santé et de vins curatifs. De plus, les chrysalides sont traditionnellement consommées et vendues sur de nombreux marchés et dans les épiceries du nord-est de la Chine (Zhang, Tang et Chen[7], 2008).

Origine

On sait depuis longtemps qu’Antheraea pernyi est apparentĂ© Ă  Antheraea roylei. Mais en 2012 les arguments se sont multipliĂ©s pour dire qu’A. pernyi a dĂ©rivĂ© il y a des milliers d’annĂ©es, de A. roylei sauvage. Des donnĂ©es historiques, sĂ©ricicoles, morphologiques, cytogĂ©nĂ©tiques et taxonomiques sont citĂ©es Ă  l'appui de cette hypothĂšse. Ceci explique pourquoi A. pernyi est trĂšs facile Ă  Ă©lever en masse et produit de grandes quantitĂ©s de soie dans ses cocons, et pourquoi les croisements entre A. pernyi et A. roylei, effectuĂ©s en Inde, sont parfaitement fertiles pendant de nombreuses gĂ©nĂ©rations[8].

En dehors d’Antheraea pernyi, il existe d'autres vers Ă  soie sauvages : Antheraea mylitta de l'Inde, le ver Ă  soie tropical tussah, et Antheraea polyphemus, le ver Ă  soie polyphĂšme amĂ©ricain.

Notes et références

Notes

  1. voir aussi une superbe vidĂ©o sur tous les stades de dĂ©veloppement d’A. pernyi

Références

  1. (en) Jane Kilpatrick, Fathers of Botany – The discovery of Chinese plants by European missionaries, Kew Publishing Royal Botanic Gardens, The University of Chicago Press, , 254 p.
  2. Revue Zool., 1855, pl. 6, p. 297
  3. P.C. Rougeot, P. Viette, Guide des papillons nocturnes d'Europe et d'Afrique du Nord, Delachaux et Niestlé, Lausanne 1978
  4. J. Dusuzeau, L. Sonthonnax, Essai de classification des lépidoptÚres producteurs de soie., Imprimerie Alexandre Rey, (lire en ligne)
  5. Wenli Li, Zhengyao Zhang, Lan Lin, Olle Terenius, « Antheraea pernyi (Lepidoptera: Saturniidae) and Its Importance in Sericulture, Food Consumption, and Traditional Chinese Medicine », Journal of Economic Entomology, vol. 110, no 4,‎ (lire en ligne)
  6. Marie Lavalette, Les insectes : une nouvelle ressource en protĂ©ines pour l’alimentation humaine, ThĂšse, FacultĂ© de pharmacie, UniversitĂ© de Lorraine, (lire en ligne)
  7. Chuan‐Xi ZHANG, Xu‐Dong TANG, Jia‐An CHENG, « The utilization and industrialization of insect resources in China », Entomological Research, vol. 38, no 1,‎ (lire en ligne)
  8. R. S. Peigler, « Diverse evidence that Antheraea pernyi (Lepidoptera: Saturniidae) is entirely of sericultural origin », Trop. Lepid. Res., vol. 22, no 2,‎ (lire en ligne)

Source

  • P.C. Rougeot, P. Viette, Guide des papillons nocturnes d'Europe et d'Afrique du Nord, Delachaux et NiestlĂ©, Lausanne 1978.

Article connexe

Liens externes

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