Veilleur de pierre
Veilleur de pierre (ou Le Veilleur de pierre) est une sculpture du sculpteur Georges Salendre et de l'architecte Louis Thomas[1], installée en 1948 à l'intersection entre la rue Gasparin et la place Bellecour à Lyon. Il s'agit d'un mémorial de la résistance intérieure française rappelant l'assassinat par les Allemands des résistants Albert Chambonnet, Gilbert Dru, Léon Pfeffer, René Bernard et Francis Chirat précisément à l'emplacement de la sculpture (alors le café « Le Moulin à vent »), le [2].
Artiste | |
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Date |
4 septembre 1948 (inauguration) |
Type |
Pierre |
Hauteur |
4 m |
Mouvement |
Sculpture |
Localisation | |
Coordonnées |
45° 45′ 30″ N, 4° 49′ 59″ E |
Description
La statue représente un homme (le veilleur de pierre) « jeune et nu solidement campé sur ses jambes écartées et tenant devant lui un bouclier en forme d'écu »[3]. Elle est adossée au pilier qui soutient l'immeuble à l'angle de la rue Gasparin et de la place Bellecour. Derrière elle, le mur est couvert par les noms des cinq résistants assassinés le ainsi que des toponymes associés à des exactions nazies et la phrase suivante : « Passant, va dire au monde qu'ils sont morts pour la liberté »[4]. Au dessus des inscriptions une frise figure alternativement des bonnets phrygiens et des croix de Lorraine[3].
Le mémorial est inauguré le [5]. Georges Salendre expliquait que son travail était inspirée d’une œuvre de Donatello[5].
Le 27 juillet 1944
L'assassinat des cinq résistants emprisonnés à la prison Montluc était en représailles d'un attentat contre l'occupant la veille (le ) au café « Le Moulin à vent », café qui était précisément à cet endroit. Il était fréquenté par des officiers allemands, et des membres de la Gestapo (qui s'était installée au 32 place Bellecour après le bombardement de l’École de Santé Militaire de l'avenue Berthelot[6]) et de la Milice (dont le siège était à quelques mètres dans les locaux du Progrès, 85 rue de la République[7]) avaient pour habitude de s'y retrouver. L’explosion ne fait aucune victime, mais déclenche une vengeance immédiate des Allemands. Outre Albert Chambonnet (Didier) et Gilbert Dru, le groupe était composé de[8] :
- René Bernard, né le à Malakoff, militant communiste, arrêté le ;
- Léon Pfeffer, né le à Nancy, militant communiste ;
- Francis Chirat[9], né le à Villeurbanne, militant catholique.
Le jour de l'exécution, Charles Maurras et son secrétaire Michel Déon défièrent les soldats allemands restés disposés près des corps, en venant saluer les cinq otages fusillés. Charles Maurras refusa de publier le communiqué allemand dans L'Action française[10].
Cérémonie
Chaque 27 juillet, une cérémonie a lieu devant le monument[8] - [11].
- Texte gravé
- Retranscription : "Passant, va dire au monde qu'ils sont morts pour la liberté"
- Signatures du sculpteur G. Salendre et de l'architecte L. Thomas
Fait divers
En janvier 2014, la statue est vandalisée[12].
Bibliographie
- Cécilia Cardon, Quelle(s) mémoire(s) de la résistance à Lyon ? (mémoire), IEP Lyon - université Lyon 2, (lire en ligne)
- « À Bellecour. Le Sanctuaire du Souvenir », Le Progrès, Lyon,‎ .
- « Les Mouvements de Résistance commémoreront le troisième anniversaire de la fusillade de cinq patriotes », Le Progrès, Lyon,‎ .
Références
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Place Bellecour » (voir la liste des auteurs).
- « Monument aux morts : Le Veilleur de Pierre (dossier IA69006405 réalisé en 2008) », sur patrimoine.rhonealpes.fr.
- « Le Veilleur de pierre », sur culture.lyon.fr.
- « Sculpture : Le Veilleur de pierre », sur Inventaire général de la région Auvergne-Rhône-Alpes (consulté le )
- « Le veilleur de pierre (numéro du petit patrimoine : 69382_3) », sur petit-patrimoine.com.
- « Veilleur de pierre », sur guichetdusavoir.org, .
- « On a commémoré les massacres de la Gestapo place Bellecour » (consulté le ).
- « La milice française à Lyon - CHRD Lyon », sur www.chrd.lyon.fr (consulté le ).
- René Picod, ex secrétaire départemental de l'Anacr, « le Veilleur de Pierre », sur anacr-rhone.fr.
- « CHIRAT Francis [CHIRAT Pierre, Antoine, Francis] - Maitron », sur fusilles-40-44.maitron.fr (consulté le )
- Stéphane Giocanti, Maurras : le chaos et l'ordre, Paris, Flammarion, coll. « Grandes biographies », , p. 451
- « Cérémonie du 70e anniversaire des fusillés de Bellecour », Le Progrès, .
- « Lyon : la statue du “Veilleur de Pierre” vandalisée », sur lyonmag.com, LyonMag, .