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Usine Renault de Billancourt

L'usine Renault de Billancourt est une ancienne usine de production automobile située à Boulogne-Billancourt, en proche banlieue de Paris. Fondée en 1898, elle a été l'un des sites de production automobile les plus importants de France pendant plus d'un siècle.

L'usine Renault en 2004.

Histoire

Bombardement des usines de Boulogne-Billancourt durant la Seconde Guerre mondiale.
Portail de l'ancienne usine Renault quai Georges-Gorse, Ă  Boulogne-Billancourt, en 2014.

En 1919, Louis Renault, ingénieur français et pionnier de l'industrie automobile, patron de la Société des Automobiles Renault dont les usines occupent des terrains sur la rive droite de la Seine, à Boulogne-Billancourt (le Trapèze, place Jules-Guesde), ainsi que sur la rive gauche, à Meudon (Bas-Meudon), acquiert l'île Seguin. L'industriel y construit sa première usine entre 1929 et 1934. L'histoire de l'île va désormais coïncider avec celle de l'usine Renault.

Complètement autonome, l'usine possĂ©de sa propre centrale Ă©lectrique et plusieurs sites d'essais, dont une piste souterraine, ainsi qu'un pont d'embarquement pour transporter les vĂ©hicules par voie fluviale. C'est alors la plus grande usine de France, avec plus de 30 000 employĂ©s[1].

Durant la Seconde Guerre mondiale, l’usine produit des camions pour l’occupant allemand ; elle subit plusieurs bombardements alliés notamment le 3 mars 1942 et en 1943, faisant des dizaines de victimes dans les villes avoisinantes[2]. Louis Renault, accusé de collaboration avec l'ennemi, meurt en prison en 1944, peu avant son procès. L'entreprise est nationalisée le sous le nom de « Régie nationale des usines Renault ».

Dans les années 1950, l'usine symbolise la croissance et la modernité de l'industrie française, notamment au moment où la Régie Renault lance la fabrication en grande série de la populaire 4CV. L'usine devient en même temps un bastion du syndicalisme. Elle est le théâtre de nombreux événements importants dans l'histoire sociale et politique de la France, notamment les grèves de 1936 et de Mai 1968[3] - [4].

Au fil des années, l'usine de Billancourt connaît de nombreux changements. À la fin des années 1960, elle est modernisée pour s'adapter aux nouveaux besoins de production et la production d'automobiles augmentée. Cependant, avec la concurrence mondiale croissante et la récession économique des années 1970 et 1980, l'usine voit une baisse de la demande pour ses produits. Alors qu'elle possède désormais de nombreux sites de production, en France comme à l'étranger, la régie annonce la fermeture de l'usine en 1989, celle-ci ne correspondant plus aux exigences des nouveaux processus de production.

En 1992, l'usine de Billancourt est fermée en raison de la réduction de la production automobile en France ; la dernière voiture, une Supercinq, sort des chaînes le . Le nettoyage des bâtiments commence presque immédiatement après (énorme chantier de désamiantage et de dépollution du sol). La démolition des bâtiments de l'usine Renault démarre le et s'acheve le [5].

Depuis, l'espace est reconverti en un complexe immobilier comprenant des espaces de travail, de loisirs et de logement. Le site est également devenu un lieu de mémoire pour les travailleurs et les habitants de la région, témoignant de l'histoire de l'industrie automobile française et des luttes sociales et politiques qui y ont eu lieu[6].

En 2011, la directrice de cirque Madona Bouglione installe trois chapiteaux blancs et invite le Cirque du Soleil avec le spectacle Corteo, Kooza et le Cirque Plume avec le spectacle « L'atelier du peintre »[7] - [8]. Sous ses chapiteaux, elle présente un spectacle pour la Fondation d'entreprise Pernod Ricard lors de la soirée annuelle du monde de l'art contemporain « Le Bal jaune »[9] au moment de la FIAC.

Notes et références

  1. Prisca Cez, L'île Seguin à Boulogne-Billancourt L'île de la controverse : mémoire publié en 2006, , 154 p. (lire en ligne)
  2. « La France sous les bombes alliées »
  3. Jacques Delarue, « Juin 1936. La grève chez Renault à seize ans », Matériaux pour l'histoire de notre temps, vol. 6, no 1,‎ , p. 7–10 (DOI 10.3406/mat.1986.401412, lire en ligne, consulté le )
  4. David Chaurand, « Des sifflets dans la forteresse. Ce qui s'est joué à Billancourt le 27 mai 1968 », sur Institut CGT d'histoire sociale, (consulté le )
  5. « Histoire et chronologie | ileseguin », sur www.ileseguin-rivesdeseine.fr (consulté le )
  6. « 30 ans après la fermeture de Renault-Billancourt, l’île Seguin se dessine un avenir sans oublier son passé industriel », sur leparisien.fr, (consulté le )
  7. « Corteo : Spectacle de tournée. Voir billets et offres », sur Cirque du Soleil (consulté le )
  8. « Madona Bouglione », sur pcbaguet.typepad.com, journal du maire de Boulogne Billancourt, (consulté le ).
  9. « Le Bal jaune »


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