Accueil🇫🇷Chercher

Union laitière normande

L’Union laitière normande (ULN) est une ancienne coopérative laitière française, basée à Condé-sur-Vire (Manche).

Historique

L'Union laitière normande trouve son origine dans la création par Auguste Grandin de la coopération Elle-et-Vire en 1945 visant à collecter le beurre de ses adhérents.

Privilégiant la collecte de la crème pour fabriquer un beurre sous une marque propre avec des outils rénovés, Elle-et-Vire s'allie à d'autres coopératives de la Manche pour confier ne conserver que la collecte et transférer la fabrication et la vente du beurre à l'Union des beurreries de la Manche, fondée en 1954. Elle agrège des coopératives bas-normandes, rachète le négociant en crème et œufs Negobeureuf en 1965, et appuie la constitution de la Coopérative syndicale des producteurs de lait du Calvados (CSPLC) à Vire en 1955, et la Coopérative laitière d'Ille-et-Vilaine (COLIV) à Saint-Méen-le-Grand en 1965[1].

Face à l'élargissement géographique de l'Union, et l'augmentation de la collecte du lait aux dépens du beurre et de la crème, l'Union laitière normande nait en 1962 sur les fondations de l'Union des beurreries de la Manche. Elle cesse la collecte du beurre en 1966 et celle de la crème en 1972, et se diversifie dans l'alimentation animale[1].

Le chiffre d'affaires suit ce dĂ©veloppement, multipliĂ© par cinq de 1961 Ă  1965 pour atteindre 300 000 millions de francs avant le rachat de Negobeureuf, et plus d'un milliard de francs en 1970. Ă€ cette date, l'ULN collecte 7 % du lait français, produit 12 % du beurre hexagonal et 20 % de lait en poudre national, et se dote de la plus grosse usine laitière d'Europe[1].

L'ULN commercialise de grandes marques de l'industrie laitière comme les produits frais Mamie Nova, le beurre Elle & Vire, le camembert CĹ“ur de lion, et l'emmental Meule d'or. Dans les annĂ©es 1980, et jusqu'au rachat de Bridel par Besnier en 1990, elle Ă©tait la première sociĂ©tĂ© de l'industrie laitière en France, forte de 17 000 adhĂ©rents.

Économiquement, les années 70 et le début des années 80 se sont caractérisées par une croissance du groupe coopératif, portée et soutenue notamment grâce au « cocon protecteur » de la PAC et l’existence de grands marchés d’État , notamment avec l’Europe de l’Est.

Caractérisée par son excellence industrielle, sa gestion, sa stratégie commerciale et ses méthodes peu adaptées aux évolutions des marchés, ont pour autant pénalisé le groupe à la fin des années 80.

Des changements Ă  la fois nĂ©cessaires et ambitieux, engageant l’ensemble de l’Union en ces pĂ©riodes ont Ă©tĂ© compliquĂ©s par un mode de management dominĂ©  la dĂ©fense d’intĂ©rĂŞts locaux et par des prises de conscience trop tardives. La mauvaise santĂ© financière persistante de ce fleuron coopĂ©ratif d'après-guerre, devenu "GĂ©ant aux pieds d'argile", a finalement conduit Ă  son dĂ©membrement — la branche « GĂ©nĂ©rale Ultra Frais Â» (Mamie Nova) est vendue Ă  Andros, et l'ULN est rachetĂ©e en 1992 par Bongrain et ses banques crĂ©ancières, pour la crĂ©ation de la compagnie laitière europĂ©enne et sa filiale Elvir.

Anciens dirigeants notables

  • AndrĂ© Van Ruymbeke, directeur gĂ©nĂ©ral dans les annĂ©es 1970
  • Denis Gautier-Sauvagnac, directeur gĂ©nĂ©ral entre 1981 et 1985
  • Christian Prieur, directeur gĂ©nĂ©ral dans les annĂ©es 1980
  • Alain Juillet, directeur gĂ©nĂ©ral adjoint chargĂ© du dĂ©veloppement international (1988-1992), puis directeur gĂ©nĂ©ral (1992). Père du camembert CĹ“ur de lion (1990), qui deviendra no 1 du marchĂ©, il est surtout le responsable, par un plan de dĂ©veloppement basĂ© sur le rachat d'entreprises espagnoles, de la chute de l'ULN en 1992, fragilisĂ©e depuis plusieurs annĂ©es. Directeur gĂ©nĂ©ral, il gère alors la vente des coopĂ©ratives et des marques, et quitte l'entreprise comme dirigeant de la filiale de l'ULN GĂ©nĂ©rale Ultra Frais (Mamie Nova), rachetĂ© par le Groupe Andros[2].

Notes et références

  1. Jean-Pierre Peyron, L'essor des coopératives agro-alimentaires dans les années 1970 en France, Économie rurale, 1988 Volume 184 Numéro 184-186 pp. 123-127
  2. Alain Juillet, le manager était une taupe, L'Expansion, 18 décembre 2002. article en ligne
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.