Une faim de loup (jeu vidéo)
Une faim de loup est un jeu vidéo de plates-formes-réflexion et d'infiltration, développé et édité par Infogrames. Il est initialement commercialisé sur la console PlayStation le et adapté sur le système Microsoft Windows le en Europe. En Amérique du Nord, les deux versions ont été commercialisées le sous le titre de Sheep, Dog 'n' Wolf. Une faim de loup est développé par l'équipe technique de Lyon House, le studio interne de développement jusqu'en 2002 de la branche Infogrames, localisé à Lyon, en France. Il est présenté pour la première fois durant l'E3 de 2001 à Los Angeles, aux États-Unis. Le jeu a été bien accueilli par l'ensemble des critiques et rédactions, obtenant ainsi une moyenne générale approximative de 73 % sur les sites Internet GameRankings et MobyGames.
Développeur |
Infogrames |
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Éditeur | |
Distributeur |
Infogrames Interactive, Inc. |
Réalisateur |
Charles Carney (directeur créatif) Norbert Cellier (directeur technique) Sylvain Chapuis (producteur) |
Scénariste |
Infogrames Interactive, Inc. |
Compositeur |
Éric Casper |
Début du projet |
Fin 2000 |
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Date de sortie |
Langue |
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Le jeu met en avant l'univers déjanté des courts-métrages Looney Tunes dans lequel le joueur incarne le personnage de Ralph le loup, candidat à une émission de télévision organisée par Daffy Duck, tentant de tromper la vigilance de Sam le chien de berger et ainsi lui dérober son troupeau de moutons. Une trentaine d'objets en tout genre des industries ACME, incluant gadgets, déguisements et autres accessoires, sont mis à la disposition du joueur et ce dernier doit également traverser maints décors et environnements truffés de pièges pour apercevoir Sam et son troupeau.
Système de jeu
Environnement
Une faim de loup met en avant les éléments d'un jeu vidéo de plates-formes-réflexion en vue subjective et d'infiltration, ainsi que l'univers déjanté des courts-métrages Looney Tunes, plus principalement celui de Bip Bip et Coyote, accompagné de nombreux personnages tirés de la série[1]. Le jeu est initialement commercialisé sur la console PlayStation[2] puis adapté sur le système Microsoft Windows quelques mois après sa commercialisation[3].
Le jeu compte plus d'une quinzaine de niveaux, accessibles depuis un studio de télévision, et comportant chacun une stratégie différente à adopter dans la capture des moutons[4] - [5] - [6]. Plusieurs indices et conseils sont apportés au joueur par d'autres personnages, principalement Daffy Duck, et par des pancartes plantées dans les décors des niveaux[5] - [7]. À part Daffy, d'autres personnages secondaires font leur apparition dans les niveaux, notamment Porky Pig, Gossamer, Sam le pirate et Marvin le Martien et dans le public du studio, comme Speedy Gonzales, Grosminet et Charlie le coq[1]. Finalement, un total de vingt à vingt-cinq heures de jeu peut être consacré à ce contenu[1].
Objectifs
Le joueur incarne le personnage de Ralph le loup, cousin de Vil Coyote[8], candidat d'un jeu télévisé mené par Daffy Duck, qui a pour but de tromper la vigilance de Sam le chien de berger et ainsi lui dérober son troupeau de moutons[4] - [9]. Pour ce faire, une trentaine d'objets en tout genre des industries ACME, incluant gadgets, déguisements et autres accessoires, sont mis à la disposition du joueur et peuvent être instantanément commandés à partir de boîtes postales[3] - [4].
Il est possible pour le joueur de marcher, courir, sauter et se déplacer discrètement sur la pointe des pieds. Il doit également se frayer un chemin à travers de nombreux décors et environnements truffés de pièges comme des gouffres sans fond, des pierres géantes instables posées en équilibre et des rivières infestées de requins, jusqu'au troupeau de moutons[4] - [10]. Une fois le troupeau aperçu, le joueur doit trouver un moyen de voler un mouton sans être repéré par Sam. Sam possède trois types de vision indiquant au joueur sa position, et bouge lentement la tête guettant le moindre mouvement dans son entourage[10]. Lorsqu'il repère le joueur, Sam court après lui et le frappe lorsqu'il est à proximité. Au fil de la progression du jeu, Sam deviendra de plus en plus vigilant à l'égard de son troupeau[11]. Pour s'approcher suffisamment du troupeau sans être repéré, le joueur doit faire preuve d'ingéniosité, par exemple se cacher derrière des rochers ou utiliser un camouflage adéquat[10]. Une fois le mouton capturé, celui-ci doit être amené dans ce qui est appelé la « zone de victoire »[4]. Il s'agit d'une zone délimitée par un cercle blanc dans lequel le mouton doit être posé pour briguer la victoire[5] - [11]. Ceci fait, le joueur aura droit aux félicitations de Daffy Duck et au déblocage du niveau suivant[9]. Hormis ce but principal, il existe également des pointeuses à trouver et à activer pour débloquer quelques bonus[11].
Scénario
Une fois encore, Ralph le loup échoue dans sa tentative de vol de moutons à Sam le chien de berger. Il retourne alors chez lui pour tenter de se détendre devant la télévision[5] - [8]. Daffy Duck, amené en limousine, entre chez Ralph et lui annonce avec enthousiasme sa participation à son émission de télévision intitulée Une faim de loup, ou, comme Daffy aime la nommer, « Qui veut être le voleur de mouton ? »[5]. Daffy, en expliquant les principes de son jeu, conduit Ralph vers un studio Acmé dans lequel se déroule cette émission. Lors d'une séance d'entraînement, Daffy explique les règles établies, selon lesquelles Ralph pourra s'aider de divers objets et accessoires pour élaborer un plan visant à voler un mouton sans se faire repérer par Sam, et à déposer la bête dans un cercle blanc, tout en restant indemne[5] - [11]. Ralph, la plupart du temps assisté par Daffy, progresse à travers différents niveaux du jeu basés sur les courts-métrages classiques des Looney Tunes tels que la fameuse trilogie de chasse de Chuck Jones ou les décors inspirés de l'univers de Bip Bip et Coyote. Finalement, Ralph vole le dernier des moutons de Sam et retourne au studio en tant que grand vainqueur du jeu[5].
Peu de temps après la victoire de Ralph, Marvin le Martien s'écrase en soucoupe volante dans le studio et l'informe que le mouton qu'il a lancé dans l'espace a atterri sur sa planète et qu'il a libéré une armée de petits Martiens[5]. Marvin en a déjà capturé un bon nombre, mais une dizaine d'entre eux se sont retranchés dans des endroits dangereux. Marvin, aidé de son fidèle bras droit et chien de compagnie K-9, attrape Ralph et ils volent tous les trois vers cette planète[5]. Marvin donne à Ralph l'équipement nécessaire pour capturer les dix Martiens et part sachant que Marvin ne le ramènera pas sur Terre en cas d'échec de sa part. Après avoir été confronté à divers dangers, Ralph parvient à capturer le dernier des Martiens et Marvin, content de sa prouesse, le ramène, ainsi que le mouton, sur Terre. Ralph ramène le mouton dans l'enclos et s'aperçoit qu'il existe une cible bonus peinte sur le sol. Il amène le mouton jusqu'à cette cible, qui se révèle être en fait Sam se préparant à frapper Ralph pour lui avoir volé son troupeau. C'est à ce moment que le réveil de Ralph sonne. Ce dernier se réveille dans son fauteuil, signe que tout le jeu n'était qu'un rêve[5]. Ralph sort de chez lui et revoit Sam à la pointeuse, prêt à commencer une nouvelle journée de travail[5].
Développement
PC
Processeur | Pentium II 300[3] |
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Mémoire vive | 64 Mo[3] |
Carte graphique | Carte 3D 8 Mo[3] |
Une faim de loup est annoncé pour la première fois par Infogrames en janvier 2001 sous le titre original de Sheep, Dog 'n' Wolf avant d'être renommé en français quelques mois plus tard[12] - [13]. Le jeu est issu d'une licence Warner Bros. et des studios de développement d'Infogrames Lyon[1]. Lors d'une entrevue effectuée le avec Hervé Sliwa, principal développeur du jeu, celui-ci explique que l'équipe en est « au stade bêta » et que la fin du développement devrait se faire le [14]. Il souligne également qu'une sortie sur la PlayStation est prévue pour le et donne également de plus amples détails sur l'univers qui sera exposé dans le jeu[14]. Le jeu est commercialisé sur PlayStation en Europe, puis aux États-Unis sous le titre de Looney Tunes: Sheep Raider[15] - [16]. Par la suite, une version de démonstration gratuitement téléchargeable de la version PC est mise en ligne le et comprend un seul niveau et un tutoriel[17]. La version sur système Microsoft Windows est commercialisée un mois après, le en Europe et le aux États-Unis[16]. Elle comporte un total de six langues dans la version européenne, et quatre langues dans la version américaine[5]. Dès sa commercialisation, Une faim de loup est classé « E », tout public, par Entertainment Software Rating Board (ESRB)[10] et il est plutôt bien accueilli par l'ensemble des critiques et rédactions[18] - [19].
Une faim de loup est développé par l'équipe technique de Lyon House, le studio interne de développement jusqu'en 2002 de la branche Infogrames, localisé à Lyon, en France[20]. Le jeu est présenté pour la première fois par la branche durant l'E3 qui s'est déroulée en 2001 à Los Angeles, aux États-Unis, parmi d'autres jeux vidéo tels que Alone in the Dark: The New Nightmare et Civilization III[21]. La bande sonore du jeu expose généralement des musiques de fonds classiques et disco-funk composées par Éric Casper[6] - [22], ainsi que des effets sonores classiques typiques des courts-métrages Looney Tunes[6]. Toujours au niveau sonore, les voix françaises respectives des personnages sont également omniprésentes[9]. L'environnement typique des courts-métrages Looney Tunes plutôt ouvert et les décors du jeu parfois linéaires varient entre prairies et déserts clairement pensés pour la réflexion[7] - [23].
Accueil
Média | Note |
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Jeuxvideo.fr | 7/10[9] |
Micromania | [7] |
Thunderbolt | 8/10[8] |
Une faim de Loup est bien accueilli par l'ensemble des critiques et rédactions. Une moyenne générale de 73 % est attribuée à la version PlayStation par GameRankings et MobyGames[18] - [25] et une moyenne générale de 78 % sur la version Microsoft Windows est attribuée par MobyGames[19].
Les graphismes du jeu, en particulier l'aspect « cartoonesque », ont été positivement accueillis[3]. Hilary Goldstein, rédactrice du site britannique IGN, attribue un 8 sur 10 tout en conseillant vivement aux joueurs, et plus particulièrement ceux qui adorent les Looney Tunes, d'essayer ce jeu[6]. Cependant, elle attribue le point le plus négatif à la durée de vie du jeu, estimant qu'une fois le jeu fini, il n'est pas nécessaire d'y rejouer[6]. Jon Thompson, du site AllGame, décerne quatre étoiles sur cinq et note lui aussi que ce titre pourrait plaire aux fans des Looney Tunes. Néanmoins, il attribue certains aspects négatifs aux musiques qu'il considère comme « un paquet de musiques de salon numérisées » et également à la durée de vie du jeu en déclarant qu'« une fois fini » il n'y a « plus aucune raison d'y jouer[24]. » Sophie Cheshire, du site Thunderbolt, attribue un 8 sur 10 mettant en avant des graphismes « lumineux, détaillés et qui se présentent plutôt bien sur une plate-forme PlayStation vieillissante[8]. » La plupart de ces médias font d'ailleurs une comparaison avec le jeu Metal Gear Solid en ce qui concerne l'infiltration et les différents objets utilisés dans les niveaux[8] - [24].
Du côté francophone, Romendil, rédactrice du site français Jeuxvideo.com, attribue un 17 sur 20 à la version PC du jeu, notant que « jamais un jeu mettant en scène les Looney Tunes n'aura été aussi proche des cartoons de la Warner. Le design des environnements, les animations des personnages, l'humour omniprésent et le but même du jeu sont un véritable hommage aux Looney Tunes[3]. » Dagdag, du site Gamekult, met en avant les couleurs vives, la modélisation des personnages qu'il considère impeccable, les « animations somptueuses » de cet univers, ainsi que l'immersion totale et « l'impression d'assister à un véritable dessin animé interactif » qui, selon lui, est des plus agréables[1]. Il note cependant quelques problèmes dans la gestion des caméras et certains petits bugs qui subsistent comme « des blocages de Sam le chien en pétard ou encore la disparition des objets une fois utilisés »[1], mais malgré ces quelques points négatifs, il attribue une note « excellente » de 9 sur 10[1]. Nerces, du site Jeuxvideo.fr, accorde un 7 sur 10 en mettant particulièrement en avant l'univers du jeu, les tableaux bien construits et la présence des voix françaises[9]. Cependant, parmi les points négatifs que sont les caméras et la durée de vie du jeu, il note que « le style très « puzzle/énigme » du jeu risque d'en énerver certain et même si la difficulté reste bien dosée, elle est trop élevée pour le jeune public auquel ne se destine finalement pas du tout ce soft[9]. »
Le jeu est en revanche un échec commercial : Une faim de loup s'est écoulé à environ 120 000 exemplaires seulement, dont 70 000 en Amérique du Nord et 50 000 en Europe[26].
Notes et références
- Dagdag, « Test : Une faim de loup », sur Gamekult, (consulté le )
- « Fiche complète Une Faim de Loup - Playstation », sur Jeuxvideo.com (consulté le )
- Romendil, « Fiche complète Une Faim de Loup - PC », sur Jeuxvideo.com, (consulté le )
- Usul, « Test : Une faim de loup », (consulté le )
- (en) Adam Loon (Adam Keeney), « Sheep Raider FAQ/Walkthrough (PlayStation version) », sur IGN, (consulté le )
- (en) Hilary Goldstein, « Looney Tunes Sheep Raider. Not since the last time you were drunk on a farm has hunting sheep been this much fun. », sur IGN, (consulté le )
- Carine Larsen, « Une faim de loup (PlayStation) »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur Micromania
- (en) Sophie Cheshire, « Sheep, Dog and Wolf »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur Thunderbolt, (consulté le )
- Nerces, « Une Faim de Loup »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur Jeuxvideo.fr, (consulté le )
- (en) Ben Silverman, « Sheep Raider Review », sur Game Revolution, (consulté le )
- (en) « Metal Gear Sheep – Sheep Dog ‘N’ Wolf Review », sur Dazcooke, (consulté le )
- Usul, « Moutons, chien et loup ! », sur Gamekult, (consulté le )
- Usul, « Sheep, dog 'n wolf, version française », sur Gamekult, (consulté le )
- Poischich, « Sheep, dog 'n wolf : blabla, wouf et bêê », sur Gamekult, (consulté le )
- (en) Frank Provo, « Looney Tunes: Sheep Raider Review », sur GameSpot, (consulté le )
- Raggal, « Une faim de loup : la démo PC ! », sur Gamekult, (consulté le )
- (en) « Looney Tunes: Sheep Raider »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur GameRankings (consulté le )
- (en) « Looney Tunes: Sheep Raider (PC) », sur MobyGames (consulté le )
- « Infogrames va supprimer 280 emplois en France », sur Le Nouvel Observateur, (consulté le )
- « Infogrames : Demandez le programme », sur Jeuxvideo.com, (consulté le )
- (en) « Looney Tunes: Sheep Raider Cover (Looney Tunes: Sheep Raider) - CREDITS »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur AllGame (consulté le )
- « Une Faim de Loup, Notre test pour ce jeu », sur Oldiesrising, (consulté le )
- (en) Jon Thompson, « Looney Tunes: Sheep Raider »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur AllGame (consulté le )
- (en) « Looney Tunes: Sheep Raider », sur MobyGames (consulté le )
- (en) « Looney Tunes: Sheep Raider », sur vgchartz.com (consulté le )