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Undercover marketing

L’undercover marketing désigne l'ensemble des techniques utilisées par un annonceur pour approcher le consommateur dans son environnement sans que celui-ci ait conscience d'une démarche commerciale.

Pourquoi se cacher ?

Trop de messages publicitaires, partout…Emballage de sucre, manteau pour chien, vĂ©los, tickets de caisse, carte de parking, cartons de pizza, barres de chariots tapis de caisse gobelets, prĂ© roll, splash etc. 600 Ă  800 messages par jour selon les publicitaires, 2000 Ă  3000 selon les "Antipubs". Quoi qu’il en soit, trop pour ne pas susciter saturation et mĂ©fiance. En mĂŞme temps, trop de rĂ©glementation au goĂ»t de certains industriels pour une promotion efficace.  Alors pour Ă©viter que les cerveaux et les institutions ne nuisent trop au rendement de la pub, il faut la cacher ou tout au moins masquer les intentions commerciales de l’annonceur[1] - [2].

L’undercover on-line

L’undercover on-line avec intentions claires

L’undercover on-line avec intentions claires  va regrouper tout ce qui utilise le web pour promouvoir une marque, un produit… sachant qu’il paraĂ®t utile de distinguer les techniques de promotion dans lesquelles l’émetteur du message est identifiĂ© et oĂą l’annonceur essaie d’accentuer l’effet viral du web. Il le fait notamment grâce Ă  des parrainages (on fait venir un ami au magasin on a tous les deux un cadeau) des vidĂ©os virales (petits spots drĂ´les et très courts), ou des tentatives d’influence des blogosphères. Les marques importantes affectionnent Ă©galement les sites web relationnels (ex : thĂ© Lipton avec loisirsoutdoor.com), des activitĂ©s ludiques (fromage La vache qui rit[3] ), ou des conseils diĂ©tĂ©tiques (cĂ©rĂ©ales Kellogg's avec programmespecialk.com), sites qui recherchent la proximitĂ© avec le consommateur et la crĂ©ation d'une communautĂ©. L’advertgaming  est Ă©galement Ă  la mode (petits jeux proposĂ©s sur les sites des marques qui mettent en scène la marque ou visent simplement Ă  divertir le e-consommateur).

L'undercover on-line, avec intentions cachées

L'undercover on-line, avec intentions cachées : L’émetteur réel du message n’est pas identifié, nous avons là du "marketing furtif" (stealth marketing[4] - [5]). Un florilège de possibilités : sur un blog (en rémunérant le blogueur) sur des flogs (faux blogs), sur des DARK SITES (site contrôlé de façon non officielle pour diffuser de l'information favorable ou dénigrer la concurrence) ou plus simplement en infiltrant les forums et newsgroup et en détachant un ou des individus sous de fausses identités dans ces espaces de discussion pour qu’ils y deviennent des leaders d’opinion. Les solutions ne manquent pas, on sait que des entreprises y recourent, que des livres et des articles en parlent depuis quelques années, mais il est évidemment impossible de donner une ampleur chiffrée du phénomène. Aujourd'hui les commerces de faux amis face book, de likes, de followers twitter Instagram ou de vues sur YouTube ont pignons sur rue. Pour quelques dizaines d'euros vous obtenez en quelques heures des milliers de clics émanant d'Inde et du Pakistan… Une notoriété pas chère et encore un gage de crédibilité auprès de ceux qui n'en connaissent pas la source ![6]

Un couple vous aborde dans la rue pour que vous preniez une photo de cet amour irrĂ©sistible avec leur appareil dernier cri… Vous vous exĂ©cutez et la en quelques phrases, tout en vous remerciant, le garçon vous glisse deux ou trois arguments de vente fulgurants sur le fameux appareil.  Rien d’extraordinaire, si le couple factice n’était pas rĂ©munĂ©rĂ© par la marque et si vous ne faisiez pas simplement partie des quotas qu’ils doivent "undercover marketer " par cette belle journĂ©e…. Dans le James Bond Casino royale 9 produits Sony sont mis en scène avec un accord d’exclusivitĂ© demandant aux scĂ©naristes de les intĂ©grer dans le film dès l’écriture du scĂ©nario.

L’undercover off-line

L’undercover off-line, avec l’émetteur identifié

L’undercover off-line, avec l’émetteur identifiĂ© n’a rien de vraiment nouveau (voir la course avec des valises dans Paris et le cochon Ă  gagner lors de la sortie de la TraversĂ©e de Paris avec Gabin et Bourvil), mais une première catĂ©gorie dans laquelle l’émetteur du message est identifiĂ© plus ou moins clairement comme dans les publireportages, les magazines de consommateurs mĂŞme s'ils n'ont plus la cote en ce moment ("consumers magazines", l'entreprise crĂ©e son propre magazine, par exemple Colors (Benetton), Epok (Fnac, 600 000 ex.). Les partenariats avec des organismes publics ou privĂ©s, les relations publiques, les " Ă©vĂ©nementiels ", le "street marketing"[7] (exemple : des vĂ©hicules aux couleurs de l’entreprise accompagnĂ©es d’hĂ´tesses, des opĂ©rations de distribution d’échantillons Ă  la sortie des lycĂ©es) bref, toucher le consommateur directement dans son quotidien pour l'informer sur une marque ou un produit, grosso modo un bout de ce que jadis nous appelâmes le hors mĂ©dia. Autre approche plus rĂ©cente (pour des raisons techniques), l’occupation des espaces libres pour surprendre, les immeubles en rĂ©fection dont il faut dissimuler les travaux (bâches gĂ©antes Louis Vuitton), projections lumineuses sur façades, amĂ©nagement des arrĂŞts de bus new-yorkais en mini salon (IKEA), bref, on peut tout imaginer.

L'undercover off-line, avec émetteur caché

Plus intéressant quoique guère plus nouveau, et qui mérite l’appellation d’undercover[8] : l’émetteur réel du message n’est pas identifié et nous sommes en présence de "marketing furtif" (stealth marketing). C’est tout de suite plus amusant : par exemple, le principe du street furtif est de payer des individus pour qu’ils entrent en contact avec une population cible et qu’ils promeuvent un produit sans que les prospects ne le sachent. Dans le même registre, moins caché mais tout aussi tendancieux, le "placement de produit". Un produit ou une marque apparaît de façon " accidentelle " dans un film, à la télévision (pas en France jusqu’alors, le cadre réglementaire est donné par l'ARCOM ex CSA+HADOPI), lors d’un événement, dans un jeu vidéo, un livre, un clip, utilisé ou porté par une star, un heureux hasard qui satisfait largement les annonceurs qui l’ont financé. Plusieurs niveaux de contractualisation sont utilisés aujourd’hui, par exemple au cinéma, le produit apparaît dans une ou plusieurs scènes du film, le produit apparaît tout au long du film lorsqu’il peut s’intégrer au scénario (meilleur espoir féminin de G. Jugnot avec L’Oréal dans le salon de coiffure), troisième niveau, le nom de la marque est cité par les héros (ex les chevaliers du ciel et Farenheight de Dior, le flacon apparaît, le nom est le code d’un des héros il est donc cité, écrit sur son casque et intégré au scénario). Les industries sont très friandes de cette pub alternative parce que justement la pub " traditionnelle " interdit ou réglemente ce qui concerne l’alcool et le tabac…

Notes et références

  1. (en) « Undercover Marketing | What is Undercover Marketing? », sur www.marketing-schools.org (consulté le )
  2. « La pub vous entoure, l’undercover marketing vous encercle ! », sur digiSchool commerce (consulté le )
  3. « Boutique La vache qui rit® », sur Boutique La vache qui rit® (consulté le )
  4. (en) « Stealth Marketing | What is Stealth Marketing? », sur www.marketing-schools.org (consulté le )
  5. (en-US) « What is Stealth Marketing? - Examples of Stealths Marketings », sur Marketing91, (consulté le )
  6. BOITMOBILE, « Undercover marketing - Définitions Marketing », sur www.definitions-marketing.com (consulté le )
  7. B. Bathelot, « Street marketing - Définitions Marketing », sur www.definitions-marketing.com (consulté le )
  8. (en) « Examples of Undercover Marketing », sur Small Business - Chron.com (consulté le )

Pour en savoir plus

Essais

  • Marie Benilde, On achète bien les cerveaux.La publicitĂ© et les mĂ©dias, Paris, Raisons d'agir, , 160 p. (ISBN 978-2-912107-31-2),
  • Viviane Mahler, Souriez, vous etes ciblĂ©s : la grande manipulation des consommateurs, Paris, : Albin Michel, , 336 p. (ISBN 978-2-226-17940-1),Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Articles

  • Bernard Cova, « Cultiver les marques », EMS Editions,‎ , p. 43-57 (lire en ligne),

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