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Tungro du riz

Le tungro du riz est une maladie virale qui affecte les cultures de riz en Asie du Sud et du Sud-Est. Cette maladie a été observée pour la première fois aux Philippines en 1963. Elle cause des dégâts importants, les pertes de rendement pouvant atteindre 30 % en cas d'épidémie. « Tungro » est un terme emprunté à un dialecte philippin qui signifie « croissance dégénérée ». Cette maladie est due à un complexe de virus transmis principalement par une espèce de cicadelles, Nephotettix virescens, selon un mode semi-persistant.

Tungro du riz
Image illustrative de l’article Tungro du riz
Plants de riz au stade montaison affectés par la maladie du tungro.

Type Maladie virale
Noms communs Tungro,
Penyakit merah,
mentek, midgel
Agents Rice tungro spherical virus (RTSV),
Rice tungro bacilliform virus (RTBV)
HĂ´tes Riz (Oryza sativa)
Vecteurs Nephotettix virescens,
Nephotettix cincticeps,
Nephotettix nigropictus, Nephotettix parvus,
Nephotettix malayanus,
Recilia dorsalis
Code OEPP TUNVG, RTBV00, RTSV00
RĂ©partition Asie du Sud et du Sud-Est
Traitement Mesures prophylactiques,
Cultivars résistants

La présence de la maladie a été par la suite signalée en Malaisie, où elle est connue sous le nom de Penyakit merah (maladie rouge), en Indonésie (mentek, midgel), en Thaïlande (feuille jaune-orange) et en Inde (avec un virus ressemblant au tungro), la transmission par Nephotettix virescens ayant chaque fois été confirmée.

Agents causaux

La maladie du tungro est due à un complexe viral qui associe deux espèces de virus très différentes sur le plan génétique :

Le RTSV agit comme un virus auxiliaire pour la transmission du RTBV et une infection simultanée par ces deux virus permet le développement de la maladie et l'expression complète des symptômes[2].

SymptĂ´mes

Les principaux symptômes observés sur les plants de riz atteints par le tungro sont le rabougrissement des plantes et la décoloration des feuilles, dont la teinte varie entre différentes nuances de jaune et d'orange. Le changement de couleur commence à l'extrémité de la feuille et peut s'étendre ou non à la partie inférieure du limbe. C'est généralement la portion supérieure qui est décolorée. Les jeunes feuilles peuvent avoir un aspect marbré et les vieilles feuilles présentent des points de couleur rouille et de tailles variées. La floraison des plants contaminés est retardée. Les panicules sont petites, incomplètement déployées, et portent des grains pour la plupart stériles ou partiellement remplis, souvent couverts de petites taches marron foncé.

Vecteurs

Les vecteurs connus de la maladie du tungro sont six espèces de cicadelles (famille des Cicadellidae), à savoir Nephotettix virescens, Nephotettix cincticeps , Nephotettix nigropictus, Nephotettix parvus , Nephotettix malayanus et Recilia dorsalis. Toutefois Nephotettix parvus et Nephotettix malayanus ont peu de relations biologiques avec le riz et Nephotettix cincticeps n'est pas distribuée en Asie du Sud et du Sud-Est dans les zones où le tungro est prédominant[3].

Parmi les trois espèces de cicadelles véritablement vectrives du tungro, Nephotettix virescens est le vecteur le plus efficace. Nephotettix nigropictus et Recilia dorsalis sont moins efficaces et leur efficacité de transmission du tungro variable selon les colonies et les emplacements testés.

Le premier vecteur identifié a été Nephotettix virescens, qui fut signalé par l'IRRI aux Philippines. Une autre espèce de cicadelles Nephotettix nigropictus a été signalée aux Philippines et en Thaïlande comme vecteur de cette maladie. L'IRRI a également identifié deux autres espèces de cicadelles, Nephotettix parvus et Nephotettix malayanus[4] - .

Le vecteur principal du tungro, Nephotettix virescens, est monophage et est limité à Oryza sativa et à certaines espèces de riz sauvages étroitement apparentées. Dans l'intervalle entre les cultures successives de riz, cette cicadelle survit grâce à une croissance régénérée à partir de chaumes de riz et de repousses spontanées[1].

MĂ©thodes de lutte

La lutte contre la maladie du tungro repose essentiellement sur des pratiques culturales visant à assurer la prévention :

Il existe aussi des cultivars de riz résistants aux virus du tungro. Exemples de cultivars résistants : 'Ambamohar 102', CR 163-3-CRRP-50', 'Kataribhog', 'Krishna', 'Latisail', 'Neela', 'Pankhari 203', 'Ratna', 'Saket-4', 'Tyinaee', 'Vanaprabha', 'Vijaya'[4].

Notes et références

  1. (en) Jefferson, Osmat Azzam & Chancellor, Tim, « The biology, epidemiology, and management of rice tungro disease in Asia », Plant Disease : An International Journal of Applied Plant Pathology, vol. 86, no 2,‎ , p. 88-100 (DOI 10.1094/PDIS.2002.86.2.88).
  2. (en) Hamidun Bunawan, Lukas Dusik, Siti Noraini Bunawan & Noriha Mat Amin, « Rice Tungro Disease: From Identification to Disease Control », World Applied Sciences Journal, vol. 31, no 6,‎ , p. 1221-1226 (ISSN 1818-4952, DOI 10.5829/idosi.wasj.2014.31.06.610, lire en ligne).
  3. (en) Yasuo Saito, Hirovuki Hibino, Toshihiro Omura & Hitoshi Imue, « Rice tungro virus » (consulté le ).
  4. Hari K. Pande, Dat Van Tran, Trinh Ton That, « 7. Lutte intégrée contre les maladies du riz pluvial », sur Systèmes améliorés de riziculture pluviale, FAO, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • (en) Jefferson, Osmat Azzam & Chancellor, Tim, « The biology, epidemiology, and management of rice tungro disease in Asia », Plant Disease : An International Journal of Applied Plant Pathology, vol. 86, no 2,‎ , p. 88-100 (DOI 10.1094/PDIS.2002.86.2.88).
  • (en) Hamidun Bunawan, Lukas Dusik, Siti Noraini Bunawan & Noriha Mat Amin, « Rice Tungro Disease: From Identification to Disease Control », World Applied Sciences Journal, vol. 31, no 6,‎ , p. 1221-1226 (ISSN 1818-4952, DOI 10.5829/idosi.wasj.2014.31.06.610, lire en ligne).
  • (en) The rice tungro virus disease : A paradigm in disease management (ISBN 978-971-9081-48-7, lire en ligne [PDF])

Liens externes

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