Tumulus du Château Bû

Le tumulus du Château Bû est un monument mégalithique d'un type unique en Europe[1].

Le tertre mesure 35 m d'est en ouest et 25 m du nord au sud. Il est surmonté de trois grands menhirs (hauteur 3 m) en quartz blanc, d'un bloc de 4 m, lui aussi en quartz blanc, et de petites dalles dressées en schiste bleu[1].

Au centre s'élevait une petite pyramide, d'environ 4 m sur 2,50 m, constituée d'une douzaine de dalles de 1,20 m à 1,30 m de long, qui fut détruite lors des fouilles de 1990[2].

Les fouilles de 1990 menées notamment par Jacques Briard ont permis de découvrir sous le tumulus, dans sa partie orientale, un grand dolmen transepté, composé d'un couloir central, de deux chambres latérales et d'une chambre terminale[2].

Le couloir est délimité par des dalles de schiste ou des blocs de quartz blanc et s'étire sur 5 m de long[2].

Vue intérieure

La chambre terminale, d'environ 2,50 m sur 3,50 m, avait probablement une forme polygonale[1] - [2]. Son sol est pavé de grandes dalles en schiste[1].

L'ensemble est entouré de trois murets en pierre sèche disposés en gradins successifs.

De petites cupules circulaires sont visibles sur les piliers du dolmen. Le mobilier funéraire se compose de poteries (vases à pied, petites coupes) datées du Néolithique moyen, vers 3500 av. J.-C.[1].

Les fouilles de 1991, dans la partie occidentale, ont révélé deux tombes individuelles, datées de l'Âge du bronze, constituées par des caveaux en bois de 2 m sur 1 m. Chaque tombe a été creusée au pied d'un menhir du tumulus. Elles étaient, en outre, signalées par des poteaux en bois. Des dalles en schiste entassées sous forme d'un fer à cheval entouraient la plus grande des deux. Dans cette même tombe ont été découverts un os long (fémur ?) et un vase biconique à cinq anses, du type caractéristique des poteries de la culture armoricaine[1].

La construction mégalithique édifiée au Néolithique a donc été réutilisée à l'Âge du bronze comme lieu de sépulture pour des personnages importants auxquels on vouait probablement un culte.

Selon la légende, un bovidé était sacrifié sur le site chaque année[1].

L'édifice a été classé au titre des monuments historiques en 1975[3].