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Triptyque de l'Annonciation (Braccesco)

Le Triptyque de l'Annonciation est une œuvre attribuée au peintre d'origine milanaise Carlo Braccesco et datée de la fin XVe siècle (1490-1500). Il figure depuis 1811 dans les collections du musée du Louvre.

Triptyque de l'Annonciation (Braccesco)
Artiste
Carlo Braccesco (attribué à)
Date
1490-1500
Type
Technique
Dimensions (H Ă— L)
panneau central : 158 Ă— 107 cm
No d’inventaire
INV.1410
Localisation

Histoire

Ce triptyque réalisé dans les années 1490 provient d'un oratoire non identifié de la famille Fregoso à Gênes, mais initialement cet ensemble devait être complété par d'autres éléments (prédelle, panneaux supérieurs)[1].

Les trois panneaux composant le triptyque actuel sont acquis en 1811 par le fondateur du musée Napoléon (partie du musée du Louvre), Dominique Vivant Denon, et sont aujourd'hui exposés dans la salle 710 de la Grande Galerie[1].

Ancien cadre du triptyque de l'Annonciation (1811-1814)

Le triptyque de l'Annonciation a d'abord été attribué à Juste d'Allemagne ou Giusto di Alemagna[2], qui est peut-être Juste de Gand ; c’est toujours le cas dans le catalogue de Frédéric Villot en 1853[3]. Mary Logan, future Mary Berenson, remet en cause cette attribution et y voit plutôt une œuvre du peintre ligurien Ludovico Brea[4]. Plus récemment, l'historien d'art italien, Roberto Longhi, attribue la paternité de cette œuvre au peintre d'origine milanaise, Carlo Braccesco, actif en Ligurie dans le dernier quart du XVe siècle, et cet avis est partagé par d'autres historiens comme les conservateurs du Louvre[5]. Toutefois cette attribution ne fait pas encore de nos jours l'unanimité.

Lors de son acquisition, Denon a fait placer les trois tableaux dans un cadre de style néo-gothique spécialement réalisé. Son encadrement actuel, de type Renaissance, a été commandé par le conservateur Germain Bazin dans les années 1950 ; le cadre du panneau central est ancien mais les cadres des deux panneaux latéraux sont des imitations modernes[6].

Description

Détail du panneau central représentant la ville de Nazareth.

Ce triptyque est composé d'une partie centrale entourée de deux panneaux latéraux de taille plus modeste. Le panneau central représente une Annonciation, avec en arrière plan la ville de Nazareth[2], et les panneaux latéraux respectivement Saint Benoît avec Saint Augustin et Saint Étienne avec Saint Ange le carme[1]. Des recherches récentes proposent toutefois que le panneau de gauche représente non pas saint Augustin, mais Albert de Jérusalem[7].

Analyse

Selon Mary Logan, « Ce triptyque ne rĂ©vèle pas une grande maĂ®trise de forme, non plus qu'une profonde connaissance de l'anatomie, de la lumière ou de l'ombre ; il ne provoque ni l'admiration pour le gĂ©nie de l'auteur, ni la curiositĂ© de connaĂ®tre la personnalitĂ© intime de cet artiste ; mais il caresse et rafraĂ®chit le regard par le charme tranquille de son coloris doux et argentĂ©, par l'Ă©quilibre et l'aisance de sa composition, et par l'Ă©vocation des jolis lointains du paysage. Â»[4].

Le tableau montre la surprise, voire l'effroi de Marie au moment où arrive l'ange Gabriel, ce qui constitue l'un des moments souvent retenus dans les représentations de l'Annonciation. L'ange arrive par la droite, alors que l'inverse est plus courant[8]. Daniel Arasse note que le lieu retenu, une sorte de terrasse, est lui aussi inhabituel ; le peintre oppose selon lui cet espace régulier et proportionnel, résultant de l'utilisation de la perspective linéaire, à l'irrégularité de la nature qui figure en arrière-plan[9].

Notes et références

  1. Voir les notices relatives à « L'Annonciation », « Saint Benoît et saint Augustin » et « Saint Étienne et saint Ange le carme » sur la base Collections du Louvre.
  2. Notice des tableaux des écoles primitives de l'Italie, de l'Allemagne, et de plusieurs autres tableaux de exposés dans le grand salon du Musée Royal ouvert le 25 juillet 1814, p. 2, imprimerie de L. P? Dubray, Paris, 1814 (lire en ligne)
  3. Frédéric Villot, Notice des tableaux exposés dans les galeries du Musée national du Louvre. 2e partie. Écoles allemande, flamande et hollandaise (2e édition), (lire en ligne).
  4. Logan 1896.
  5. Site du Louvre
  6. Charlotte Chastel-Rousseau, « Tableau-objet : recherches sur les cadres anciens au musée du Louvre (conférence) », sur Youtube, , à partir de 18 min 27 s.
  7. Mauro Natale « Carlo Braccesco » () (lire en ligne)
    —Il mestiere del conoscitore - Roberto Longhi
    , Ă  partir de 17 min 26 s.
  8. Louis Réau, Iconographie de l'art chrétien, t. 2.2 : Iconographie de la Bible 2, Nouveau Testament, Presses universitaires de France, (réimpr. 1988) (BNF 32559439), p. 182.
  9. Daniel Arasse, L'Annonciation italienne : une histoire de perspective, Paris, Hazan, (BNF 37057118), p. 207.

Annexes

Bibliographie

  • Mary Logan, « Le triptyque attribuĂ© Ă  Juste d'Allemagne », Gazette des beaux-arts,‎ , p. 491-496 (lire en ligne)

Liens externes

  • Ressource relative aux beaux-arts :
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