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Triphragmium ulmariae

Rouille de la reine des prés

Triphragmium ulmariae
Description de cette image, également commentée ci-après
Triphragmium ulmariae sous une feuille de Reine des prés dans sa phase urédies I.

Espèce

Triphragmium ulmariae
(DC.) Link, 1825

Synonymes

  • Puccinia ulmariae DC., 1808 (basionyme)[1]
  • Trichobasis ulmariae (DC.) G.H. Otth, 1864[1]

Triphragmium ulmariae est une espèce de champignons basidiomycètes (Fungi) de l'ordre des Pucciniales et du genre Triphragmium. Ce microchampignon est un agent de la maladie cryptogamique de la rouille de la Reine des prés dont il s'agit de l'unique hôte.

À l'instar de nombreux agents de la rouille des Pucciniomycotina, le cycle de vie de Triphragmium ulmariae passe par de nombreuses étape complexes : les stades asexués spermogonie et urédies primaire et secondaire se succèdent avant le stade sexué télie qui produit des téliospores dans lesquelles le champignon hiverne.

Description

Triphragmium ulmariae produit au tout début du printemps des spermogonies formant des points orange rougeâtre et brillants sur les taches jaunes des feuilles[2] - [3] - [4].

Les urĂ©dies primaires provoquent des dĂ©formations printanières gĂ©nĂ©ralement courbes, très visibles, orangĂ©es et pulvĂ©rulentes, mesurant jusqu'Ă  cm de long de part et d'autre des pĂ©tioles et des nervures des feuilles. Ă€ cette Ă©tape, leurs urĂ©dospores mesurent 23 Ă  28 ÎĽm de long pour 18 Ă  21 ÎĽm de large, leur paroi mesurent 2 Ă  3 ÎĽm d'Ă©paisseur[2] - [3] - [4].

Les urĂ©dies secondaires se prĂ©sentent au dĂ©but et au milieu de l'Ă©tĂ© sous la forme de petits dĂ©pĂ´ts mesurant jusqu'Ă  mm de diamètre, pulvĂ©rulants, jaune-brun ou orange, accrochĂ©s Ă  la face infĂ©rieure des feuilles Ă  l'intĂ©rieur de taches foliaires très claires, jaunes ou rouges. Ă€ cette Ă©tape, leurs urĂ©dospores mesurent 20 Ă  30 ÎĽm de long pour 18 Ă  25 ÎĽm, leur paroi est Ă©paisse de 1 Ă  1,5 ÎĽm et leurs pores germinaux sont indistincts ou absents[2] - [3] - [4].

Quant aux tĂ©lies, elles sont visibles en fin d'Ă©tĂ© et en automne. De mĂŞme forme que les urĂ©dies secondaires, elles se situent Ă©galement sur l'envers des feuilles mais sont poudreuses, plus petites et colorĂ©es d'un brun noirâtre. Leurs tĂ©liospores sont pĂ©tiolĂ©es, globulaires, constituĂ©es de trois cellules et sont nettement verruqueuses autour des pores germinatifs. Elles mesurent 30 Ă  50 ÎĽm de long pour 24 Ă  42 ÎĽm de large[2] - [3] - [4].

Étant donné que la partie aérienne de la Reine des près disparaît à l'orée de l'hiver, la plante passant la morte saison dans son rhizome souterrain, la survie du pathogène pendant cette période se fait exclusivement sous forme de téliospores. Celles-ci germent au printemps suivant pour initier un processus de recombinaison sexuelle et établir de nouvelles infections[5].


  • Triphragmium ulmariae
  • urĂ©dies I
    urédies I
  • UrĂ©dospores I
    Urédospores I
  • Taches symptomatiques de la phase urĂ©die II
    Taches symptomatiques de la phase urédie II
  • TĂ©lies
    TĂ©lies
  • TĂ©liospores
    TĂ©liospores

Impact parasitaire et répartition

Triphragmium ulmariae est étroitement monophage, parasitant une seule espèce et ne présentant pas d'alternance d'hôte : Filipendula ulmaria[3]. Ce microchampignon est répandu en Europe de mai à novembre[2] - [4]. Il est également présent en Asie jusqu'au Japon et en Amérique du Nord[6].

Triphragmium ulmariae a un impact parasitaire consĂ©quent sur la survie des plantules de Filipendula ulmaria. Lors d'une Ă©tude de 5 ans portant sur plusieurs populations suĂ©doises, le microchampignon Ă©tait la cause de la mort de 90% d'entre elles. Par contre, les plants survivants ont constamment montrĂ© une forte rĂ©sistance Ă  la maladie, sans qu'une adaptation locale au pathogène n'apparaisse[5].

L'infection se manifeste typiquement par une distribution très inégale de la maladie au sein des populations hôtes, l'épidémie se propageant de loin en loin à partir d'un nombre limité de foyers[5].

Liste des taxons de rang inférieur

Liste des variétés selon MycoBank (4 juin 2022)[1] :

  • Triphragmium ulmariae var. alpinum Lagerh.
  • Triphragmium ulmariae var. anomalum (Tranzschel) Lohsomb. & Kakish., 1990
  • Triphragmium ulmariae var. ulmariae

Espèce proche

Trifragmium filipendulae est une espèce proche mais plus rare qui provoque une rouille sur Filipendula vulgaris dans les zones sèches[2].

Notes et références

  1. V. Robert, G. Stegehuis and J. Stalpers. 2005. The MycoBank engine and related databases. https://www.mycobank.org/, consulté le 4 juin 2022
  2. (de) Julia Marlene Kruse, Faszinierende Pflanzenpilze Erkennen und Bestimmen, Quelle&Meyer, , 528 p. (ISBN 978-3-494-01780-8)
  3. (en) W.N. Ellis, « Triphragmium ulmariae (de Candolle) Link, 1825 », sur Plant Parasites of Europe : leafminers, galls and fungi,
  4. (de) Friedemann Klenke & Markus Scholler, Pflanzenparasitische Kleinpilze : Bestimmungsbuch fĂĽr Brand-, Rost-, Mehltau-, Flagellatenpilze und Wucherlingsverwandte in Deutschland, Ă–sterreich, der Schweiz und SĂĽdtirol, Berlin, Heidelberg, Springer Spektrum, , 1174 p. (ISBN 978-3-662-46162-4, DOI 10.1007/978-3-662-46162-4)
  5. L. Erickson, J. J. Burdon & W. J. Müller, « The rust pathogen Triphragmium ulmariae as a selective force affecting its host, Filipendula ulmaria », Journal of Ecology, vol. 90,‎ , p. 167–178 (DOI 10.1046/j.0022-0477.2001.00648.x, lire en ligne)
  6. GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 4 juin 2022

Liens externes

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