AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Trans-Mediterranean Renewable Energy Cooperation

La CoopĂ©ration transmĂ©diterranĂ©enne pour l'Ă©nergie renouvelable (TREC pour Transmediterranean Renewable Energy Cooperation) est une initiative du Club de Rome, de la Fondation hambourgeoise de la protection du climat et du National Energy Research Center of Jordan (NERC). Depuis sa fondation, en , elle travaille sur le concept « DESERTEC » pour Ă©valuer une sĂ©curitĂ© de l’énergie, de l’eau et du climat en Europe (EU), au Moyen-Orient (ME) et en Afrique du Nord (NA) (EU-MENA) en promouvant la coopĂ©ration entre les pays de la « ceinture solaire » et de la « ceinture technologique ». Actuellement la TREC est en train de rĂ©aliser ce concept en coopĂ©ration avec des reprĂ©sentants du monde politique, industriel et financier[1].

Logo officiel de la TREC

Le noyau dur de la TREC est un rĂ©seau international de scientifiques, d'hommes politiques et d’experts dans le domaine des Ă©nergies renouvelables et de leurs dĂ©veloppements. Les membres de la TREC (environ 50 y compris Son Altesse Royale le Prince Hassan bin Talal de Jordanie) sont en contacts rĂ©guliers avec des gouvernements et des investisseurs privĂ©s, cherchant Ă  mettre en valeur les bĂ©nĂ©fices potentiels de cette coopĂ©ration sur les Ă©nergies solaire et Ă©olienne, sur le dĂ©veloppement des concepts et sur les projets spĂ©cifiques Ă  promouvoir dans ce secteur[2].

Deux rapports du DLR

Euro-Supergrid ayant une EU-MENA-Connection: SchĂ©ma d’une infrastructure possible pour un approvisionnement durable de puissance Ă  l’EU-MENA.

La TREC a Ă©tĂ© fondĂ©e dans le but de fournir de l’« Ă©nergie propre » pour l’Europe et pour la « ceinture solaire » d’une façon rapide et Ă©conomique Ă  travers une coopĂ©ration entre les pays de l’EU-MENA. L’énergie, venant des dĂ©serts, complĂ©mentaire aux sources d’énergies renouvelables europĂ©ennes pourra accĂ©lĂ©rer le processus de ralentissement des Ă©missions de CO2 et Ă©galement aider Ă  accroĂźtre la sĂ©curitĂ© d’approvisionnement EuropĂ©en en Ă©nergie. En mĂȘme temps elle pourra crĂ©er des emplois, de l’eau potable et une infrastructure amĂ©liorĂ©e pour la population du MENA[3] - [4].

La TREC est intervenue dans la rĂ©alisation de deux Ă©tudes qui ont permis d’évaluer le potentiel des Ă©nergies renouvelables dans le MENA, les besoins en eau et en puissance Ă©lectrique que l’on peut attendre dans l’EU-MENA de nos jours Ă  2050, ainsi que la faisabilitĂ© d’un rĂ©seau intercontinental pour le transport d’électricitĂ© qui connecte l’UE (EU) Ă  MENA (une EU-MENA-Connection). Ces deux Ă©tudes ont Ă©tĂ© financĂ©es par le ministĂšre fĂ©dĂ©ral allemand de l’Environnement, de la Protection de la Nature et de la SĂ©curitĂ© NuclĂ©aire (BMU) et celles-ci ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es par le Centre aĂ©ronautique et spatial allemand (DLR). Les rapports ‘MED-CSP’[5] et ‘TRANS-CSP’[6] ont Ă©tĂ© achevĂ©s en 2005 et en 2006. Un rapport ‘AQUA-CSP’[7] Ă  propos du dessalement solaire a Ă©tĂ© achevĂ© Ă  la fin de l'annĂ©e 2007.

Le concept « DESERTEC »

À titre d’illustration: Aires de l’ampleur indiquĂ©es par les carrĂ©s rouges qui pourraient suffire aux centrales thermiques solaires pour gĂ©nĂ©rer autant d’électricitĂ© qu’il n’en est consommĂ© respectivement par le monde, par l’Europe (UE-25) et par l’Allemagne aujourd’hui. (DonnĂ©es fournies par le Centre aĂ©ronautique et spatial allemand (DLR), 2005)

À partir d’études satellites exĂ©cutĂ©es par le Centre aĂ©ronautique et spatial (DLR) il a dĂ©montrĂ© qu’en occupant moins de 0,3 % de la surface entiĂšre dĂ©sertique de la rĂ©gion MENA, des centrales thermiques solaires pourront produire assez d’électricitĂ© et d’eau douce pour satisfaire aux demandes actuelles de l’EU-MENA, et aux augmentations des demandes que l’on attend dans le futur. L’utilisation des vents au Maroc et sur terre autour de la mer Rouge gĂ©nĂ©rerait des approvisionnements additionnels d’électricitĂ©. Les puissances solaire et Ă©olienne pourront ĂȘtre distribuĂ©es en MENA et ĂȘtre transportĂ©es par des lignes de courant continu de haute tension (CCHT) Ă  l’Europe en subissant des pertes de transmission totales qui n’excĂ©deront pas les 10-15 %. Le Club de Rome et la TREC soutiennent tous les deux le concept « DESERTEC » : porter la technologie et les dĂ©serts au service de la sĂ©curitĂ© de l’énergie, de l’eau et du climat[3] - [4]. Des pays tels que l’AlgĂ©rie, l’Égypte, la Jordanie, la Libye, le Maroc et la Tunisie ont dĂ©jĂ  montrĂ© un intĂ©rĂȘt Ă  cette sorte de coopĂ©ration[8].

La technologie

SchĂ©ma d’un capteur Ă  auge parabolique. (Une alternative simplifiĂ©e au lieu d’un concentrateur Ă  auge parabolique est le rĂ©flecteur sous forme d’un miroir- Fresnel linĂ©aire)

La meilleure technologie pour fournir une sĂ»re performance d’électricitĂ© est celle des centrales thermiques solaires (appelĂ©es aussi Concentrating Solar Power, CSP). Elles utilisent des miroirs pour concentrer la lumiĂšre du soleil et elles crĂ©ent de la chaleur qui est utilisĂ©e afin de gĂ©nĂ©rer de la vapeur pour actionner des turbines Ă  vapeur et des gĂ©nĂ©rateurs d’électricitĂ©. L’excĂšs de chaleur des capteurs complĂ©mentaires peut ĂȘtre stockĂ© dans des citernes contenant un sel fondu qui est alors utilisĂ© pour actionner les turbines Ă  vapeur pendant la nuit ou quand une pointe de consommation se produit. Afin de garantir un service ininterrompu pendant des pĂ©riodes nuageuses ou de mauvais temps (sans qu’il faille tenir prĂȘt des chĂšres centrales d’électricitĂ© d’appui), les turbines pourront ĂȘtre actionnĂ©es par du pĂ©trole, du gaz ou des combustibles de biomasse. La chaleur rĂ©siduelle du processus Ă  gĂ©nĂ©rer de l’électricitĂ© pourra ĂȘtre utilisĂ©e (en cogĂ©nĂ©ration) pour le dessalement de l’eau de mer et pour la gĂ©nĂ©ration du refroidissement thermique- Ă©tant des sous-produits qui peuvent ĂȘtre un bĂ©nĂ©fice important pour la population locale[9] - [10] - [11] - [12]

En appliquant des lignes de transmission de Courant Continu Ă  Haute Tension (CCHT) les pertes de puissance pendant la transmission pourront ĂȘtre limitĂ©es Ă  environ 3 % par 1 000 km. L’irradiation solaire dans les dĂ©serts du MENA permet d'atteindre jusqu'Ă  3 000 kWh/mÂČ/an en Afrique du Nord (mesurĂ©e en 2002 Ă  23° de latitude), contre moins de 2 000 kWh/mÂČ/an pour les pays mĂ©diterranĂ©ens, et 700kWh/mÂČ/an pour les pays de l'Europe centrale[13]. Cette diffĂ©rence permet de compenser largement les pertes de transmission estimĂ©es Ă  10-15 % entre le MENA et l’Europe. Cela veut dire que les centrales thermiques solaires dans les dĂ©serts du MENA sont plus Ă©conomiques que les centrales similaires en Europe du Sud[3] - [4].

SĂ©curitĂ© d’approvisionnement

EU-MENA-Connection: lignes de transmission CCHT existantes et projetées avant 2020 (bleu) et trois tracés recherchés par le DLR (orange).

Vers 2050 entre 10 et 25 % d’électricitĂ© pour l’Europe pourra ĂȘtre l’énergie propre qui est importĂ©e des dĂ©serts ensoleillĂ©s. Dans le scĂ©nario TRANS-CSP les Ă©nergies renouvelables comprennent environ 65 % d’approvisionnements de l’intĂ©rieur, les importations solaires du MENA Ă©tant 17 %. Chaque rĂ©seau Ă©lectrique raisonnable Ă  capacitĂ©s suffisantes en rĂ©serve (TRANS-CSP approximativement 25 %) pour compenser le dĂ©rangement des lignes Ă  haute tension ou des centrales Ă©lectriques. Une dĂ©pendance trop large d’un seul pays et de quelques centrales Ă©lectriques peut ĂȘtre Ă©vitĂ©e en diversifiant les diverses sources d’énergie renouvelable, comme illustrĂ©e dans le schĂ©ma d’une infrastructure montrant une multitude de centrales thermiques solaires et de fermes Ă©oliennes dans de nombreux pays. De mĂȘme, l’utilisation de plusieurs diffĂ©rentes lignes de transmission CCHT Ă  l’Europe et une large sĂ©rie de diffĂ©rents propriĂ©taires de facilitĂ©s (publics ainsi que privĂ©s) aidera Ă  accroĂźtre la sĂ©curitĂ© de l’approvisionnement[3] - [4].

Les importations de combustibles tels que l’uranium, le gaz et le pĂ©trole sont considĂ©rĂ©es comme politiquement risquĂ©es parce que les rĂ©serves mondiales diminuent inexorablement et les rĂ©serves connues ne sont trouvĂ©es qu’en peu de pays. Ceci mĂšnera Ă  des prix plus Ă©levĂ©s, Ă  des dĂ©pendances politiques et Ă  des limites en approvisionnements. Par contraste, l'Ă©nergie solaire est immense, inexhaustible et disponible en beaucoup de pays. Et au fur et Ă  mesure que les volumes s’accroissent, les prix baisseront et les technologies s’amĂ©lioreront. Une demande accrue de la part de l’Europe mĂšnera Ă  une croissance Ă©conomique pour les pays du MENA. À son tour celle-ci pourra aider Ă  faire progresser la stabilitĂ© politique et Ă  amĂ©liorer l’entente entre l’Europe et le MENA. Le trafic international d’énergie renouvelable aura tendance Ă  augmenter le nombre de sources disponibles pas chĂšres et devra aider Ă  consolider la coopĂ©ration internationale. Des nouveaux emplois dans la rĂ©gion de MENA seraient crĂ©Ă©s pendant la phase de construction, dans le maintien des centrales solaires, et dans la gĂ©nĂ©ration d’électricitĂ© et d’eau pour la population locale. Il y aura Ă©galement la possibilitĂ© de gĂ©nĂ©rer de l’hydrogĂšne en utilisant des approvisionnements pas chers et inĂ©puisables de l’énergie solaire, celui-ci Ă©tant un substitut Ă©ventuel apte Ă  remplacer les combustibles fossiles pour le secteur automobile. La demande en biomasse Ă©tant dĂ©croissante pour gĂ©nĂ©rer de l’électricitĂ© on pourra l’utiliser plus utilement dans le secteur automobile[3] - [4] - [9] - [10].

Faisabilité

Capacité, Coûts & Espace:
DĂ©veloppement de la EU-MENA-Connection (marquĂ©e par ‘HVDC’) et Concentrating Solar Thermal Power (CSP) entre 2020 et 2050 conforme au scĂ©nario de la TRANS-CSP

Les technologies nĂ©cessaires pour rĂ©aliser le concept- DESERTEC existent dĂ©jĂ  et sont utilisĂ©es depuis de nombreuses dĂ©cennies. Des lignes Ă©lectriques de transmission CCHT d’une capacitĂ© de 3 GW ont Ă©tĂ© utilisĂ©es sur des longues distances par ABB,Siemens et Areva pendant de nombreuses annĂ©es. En juillet 2007 Siemens acceptait une offre impliquant la construction d’un SystĂšme- CCHT de 5 GW en Chine. Au « World Energy Dialogue 2006 » Ă  Hanovre, Allemagne, des confĂ©renciers des compagnies l’une comme l’autre prĂ©cĂ©demment mentionnĂ©s, ont confirmĂ© que la rĂ©alisation d’un Euro-Supergrid et une EU-MENA-Connection est entiĂšrement faisable au point de vue technique[14].

Depuis 1985 des centrales thermiques solaires Ă  Kramer Junction en Californie fonctionnent commercialement. Des nouvelles centrales ayant une capacitĂ© totale de plus de 2 000 MW sont projetĂ©es, ou bien sont en construction, ou bien dĂ©jĂ  en fonction Le DLR a calculĂ© que, si des centrales Ă©taient construites en grands nombres dans les annĂ©es Ă  venir, les coĂ»ts estimĂ©s pourraient baisser de 23 centimes d’euro le kWh aujourd'hui Ă  d’environ 5 Ă  7 centimes d’euro le kWh en 2030[15] - [3] - [4]. Aujourd'hui, le kWh des centrales solaires thermique bĂ©nĂ©ficie d'un tarif de rachat Ă  27 centimes en Espagne et le coĂ»t du kWh issus des centrales solaires du Sahara est estimĂ© Ă  16 centimes par Gregor Czisch. Les scĂ©narios les plus optimistes tablent sur un kWh solaire thermique Ă  10 centimes en 2020.

Pour Ă©tablir vers 2050 en MENA une capacitĂ© de 100 GW de puissance solaire exportable en sus des besoins Ă  l’intĂ©rieur des pays de la ceinture solaire, seulement quelques mesures gouvernementales appuyant suffiraient Ă  rendre la construction des centrales solaires et du rĂ©seau de transmission nĂ©cessaire, plus attrayante pour les investisseurs, privĂ©s ainsi que publics[3] - [4].

Mesures pour rĂ©aliser le concept « DÉSERTEC »

De nouvelles centrales thermiques solaires ont Ă©tĂ© construites en Espagne et aux États-Unis (l’Andasol 1 et 2, Solar Tres, PS 10, Nevada Solar One). Des projets sont en progrĂšs en AlgĂ©rie, en Egypte, en Maroc et plus de centrales ont Ă©tĂ© projetĂ©es en Jordanie et en Libye. Le Maroc a rĂ©alisĂ© une loi – feed- in pour appuyer les renouvelables (le vent en particulier). Et en UE on s’a Ă©tĂ© mis Ă  discuter sur la construction d’un rĂ©seau- super- CCHT Ă  travers l’Europe (un Euro-Supergrid) et on est en train de former des projets de fermes Ă©oliennes- offshore[16].

Afin de pousser la construction de centrales thermiques solaires et de turbines Ă©oliennes en MENA, l’UE devrait donner un soutien Ă  une campagne pour renseigner les gouvernements du MENA qu’aujourd’hui dĂ©jĂ , ces dispositifs, considĂ©rĂ©s sur leur durĂ©es de vie et comparĂ©es aux centrales Ă  pĂ©trole ou Ă  gaz, sont les alternatives plus favorables. Ceci rĂ©duirait l’utilisation intĂ©rieure de combustibles fossiles (qui vont coĂ»ter toujours plus cher) et en mĂȘme temps rendrait possible pour les pays de la ceinture solaire la production de l’énergie propre de leurs dĂ©serts Ă  usage local et Ă  l’exportation[17].

Bien que dans les pays du MENA les centrales thermiques solaires fonctionnent dĂ©jĂ  Ă©conomiquement, plus de rĂ©ductions de coĂ»ts seront nĂ©cessaires Ă  rendre la CSP Ă  une option d’exportation profitable Ă  partir du MENA. Une croissance de la construction de ces centrales et un soutien pour l’Euro-Supergrid avec une EU-MENA-Connection aidera Ă  baisser les coĂ»ts sur la pĂ©riode jusqu’à 2020. Pour atteindre ce but il serait serviable que l’UE donnait avis et soutien Ă  propos de l’introduction possible de rĂšglements- feed- in dans les pays du MENA conforme aux lois d’énergie renouvelable allemandes et espagnoles. Des garanties internationales aux contrats feed-in locaux ou des traitĂ©s d’approvisionnement d’énergie pourraient aider Ă  pousser la construction des centrales solaires et des turbines Ă©oliennes[17].

On se trouve devant une trĂšs forte urgence de se mettre Ă  des entretiens sur le dĂ©veloppement du rĂ©seau- super- Euro avec une EU-MENA-Connection tel que proposĂ©. Ceci faciliterait l’intĂ©gration optimale de toutes les sources renouvelables de l’Europe avec celles du MENA. L’initiation de l’EU-MENA-Connection pour la transmission de l’énergie propre Ă  partir des dĂ©serts Ă  l’Europe crĂ©erait une poussĂ©e d’investissements dans des sources renouvelables dans les pays du MENA et donnerait accĂšs Ă  l’électricitĂ© bon marchĂ© et propre pour l’Europe. La construction de rĂ©seaux- CCHT pour les premiers 10 GW, telle qu’écrite dans le scĂ©nario- TRANS-CSP, coĂ»terait d’environ 5 milliards d’euros. Si l’EU-MENA-Connection commence par la transmission vers 2020, il faut que les entretiens Ă  l’intĂ©rieur de l’UE et ceux avec les gouvernements du MENA (peut-ĂȘtre dans le cadre du partenariat- Barcelone) commencent si vite que possible[17].

En comparaison de la puissance de nouvelles centrales intĂ©rieures Ă  fossiles et nuclĂ©aires, la puissance solaire de l’Afrique du Nord sera moins chĂšre aux pays de l’Europe du Sud tels que l’Espagne et l’Italie si l’on commencera par la transmission en 2020. La rĂ©duction de coĂ»ts Ă©tant progressant et le rĂ©seau –EU-MENA s’étendant, ceci sera le cas dans la plupart des autres pays europĂ©ens ultĂ©rieurement en 2030. La Connexion- EU-MENA rĂ©duisant les coĂ»ts de puissance telle que recherchĂ©e dans le scĂ©nario- TRANS-CSP exigera un investissement de 45 milliards d’euros jusqu’à 2050, et fournira des Ă©conomies annuelles de 10 milliards d’euros. Un coĂ»t mince de l’électricitĂ© des dĂ©serts deviendra l’option la moins chĂšre et la construction de l’EU-MENA-Connection paraĂźtra une nĂ©cessitĂ© pour les Ă©conomies europĂ©ennes[17].

En plus de ces mesures supportant directes la TREC prĂ©sente deux projets pour aider Ă  baisser les coĂ»ts de la CSP et Ă  soulager des problĂšmes sociaux et politiques pressants en mĂȘme temps. Les deux projets sont techniquement possibles, mais ils exigent un soutien financier et politique :

  • Gaza Solar & Water Project : Construction de centrales thermiques solaires pour la gĂ©nĂ©ration d’électricitĂ© (1 GW en totalitĂ©) et le dessalement d’eau de mer combinĂ©s. Ces centrales feraient partie d’un programme de rĂ©habilitation internationale de la bande de Gaza, et pourraient ĂȘtre construites dans la rĂ©gion littorale du SinaĂŻ Ă©gyptien. Avec une installation de conduites d’eau et de lignes Ă©lectriques destinĂ©es Ă  la bande de Gaza, elles fourniraient un approvisionnement Ă  2-3 millions de personnes. Ce projet pourrait devenir le tournant des problĂšmes sociaux et Ă©conomiques actuellement dĂ©sastreux de la bande de Gaza, des conflits rĂ©gionaux sur l’eau et du processus de paix bloquĂ© entre IsraĂ«l et la Palestine. L’investissement total nĂ©cessaire est estimĂ© Ă  environ 5 milliards d’euros[18] - [19].
  • Sana’a Solar Water Project : La construction de centrales de dessalement et d’électricitĂ© prĂšs de la mer Rouge pour la capitale YĂ©mĂ©nite Sana qui se trouve devant l’épuisement de ses rĂ©serves en eau souterraine d’ici 15 ans. Ces centrales, actionnĂ©es par l’énergie solaire, fourniraient de l’eau douce pour Sana’a et produiraient la puissance Ă©lectrique nĂ©cessaire pour le pompage de cette eau, par un pipeline vers la ville situĂ©e Ă  une altitude de 2 200 mĂštres. Ce projet- Sana’a pourrait Ă©viter un dĂ©sastre humanitaire et des troubles sociaux surgissant au YĂ©men, et sauverait un hĂ©ritage culturel d’une importance mondiale. DĂ©placer une population de 2 millions de personnes vers de nouveaux lieux habitables coĂ»terait d’environ 30 milliards d’euros. Cette solution coĂ»te beaucoup plus cher que les 5 milliards d’euros nĂ©cessaires pour le projet alternatif. : laisser rester la population sur place en Sana’a et construire des centrales thermiques solaires et un pipeline Ă  leur approvisionnement d’eau[20] - [21].

Vers le milieu du XXIe siĂšcle, les pays du MENA pourraient avoir fait progresser l'utilisation de leurs dĂ©serts comme sources inĂ©puisables d'Ă©nergie propre utilisable sur place et Ă  vendre aux pays europĂ©ens, en contribuant ainsi Ă  diminuer les Ă©missions des gaz Ă  effets de serre Ă  un niveau soutenable pour la planĂšte. Le scĂ©nario des rapports du DLR, estime pouvoir rĂ©duire les Ă©missions de CO2 issues de la gĂ©nĂ©ration d’électricitĂ© de 70 %, tout en permettant de sortir du nuclĂ©aire, ceci avec des coĂ»ts d’électricitĂ© qui baisseront Ă  long terme[3] - [4].

Des investisseurs spĂ©cialistes de l'Ă©lectricitĂ© tels que le Français EDF, L'italien Enel, l'espagnol Red Electrica, ainsi que des entreprises marocaines, tunisiennes et Ă©gyptiennes,s’intĂ©resseraient au projet solaire Desertec selon le quotidien allemand Handelsblatt en .

Critiques

Les centrales thermosolaires consomment des quantités appréciables d'eau douce, une denrée rare en zone aride.

Ces centrales conduisent Ă  diminuer l'albĂ©do du dĂ©sert, d'oĂč un forçage radiatif positif contribuant au rĂ©chauffement.

Le stockage thermique implique de recourir à des quantités énormes de sels fondus (nitrates etc.) issus de la chimie lourde En France, ces installations sont classées SEVESO.

DESERTEC implique un mode de production trÚs centralisé de l'énergie.

Chakib Khelil, Ministre algérien de l'énergie a déclaré : " Je n'ai aucune idée sur ce projet et je ne peux faire aucune réflexion. Ce projet n'a jamais été présenté au ministÚre ni aux entités concernées. Donc nous n'avons pas d'opinion sur ce projet (...) S'il s'agit uniquement d'implanter des panneaux sur notre sol et exporter de l'énergie solaire vers leurs pays, nous ne sommes pas intéressés " (...) [22]

Stephan Kohler, directeur de l’agence allemande de l’énergie (DENA) : « La construction de centrales solaires en Afrique du Nord est judicieuse. Le transport de l’électricitĂ© sur 3 500 km vers l’Allemagne l’est beaucoup moins. On a besoin de cette Ă©nergie sur place »[23]

Hermann Scheer, prix Nobel alternatif qui est à l'origine des lois allemandes sur les énergies renouvelables, considÚre ce projet comme dangereux et inutile étant donné que l'Europe a assez de sources renouvelables à exploiter sur son sol, ceci à un coût inférieur[24].

Gregor Czisch, expert des Ă©nergies renouvelables, souligne que le kWh solaire thermique coĂ»te trĂšs cher. Il indique que le coĂ»t actuel du kWh des centrales du sud de l'Espagne est de 23 centimes (l'Espagne, pays champion du monde au niveau croissance du thermosolaire a mis en place un tarif de rachat Ă  26 centimes qui a attirĂ© moult investisseurs) , et que le kWh des centrales thermosolaires sahariennes sera de l'ordre de 16 centimes, soit beaucoup plus que le kWh Ă©olien (6 Ă  7 centimes) ou les kWh nuclĂ©aire Ă  5,5 centimes et hydroĂ©lectrique (moins de 3 centimes).

Franz Alt, auteur et journaliste allemand qui a reçu de nombreux prix prestigieux : "En Allemagne, il y a 20 millions de bĂątiments sur lesquels l'Ă©nergie solaire peut ĂȘtre produite. Pourquoi ce dĂ©tour par l'Afrique ? (...) Construire des centrales solaires dans le Sahara a du sens pour alimenter Le Caire, Alexandrie, Tunis ou Alger, mais en Europe, une combinaison de toutes les sources renouvelables locales est meilleur marchĂ© que d'importer de l'Ă©lectricitĂ© thermosolaire d'Afrique du nord."

L'Union africaine rejette ce projet car il conduit à la division en deux de l'Afrique et est perçu comme une nouvelle initiative néo-colonialiste.

L'importation d'électricité est risquée lorsque des considérations politiques sont en jeu. Mais contrairement au pétrole (oléoducs, pétroliers), au gaz (gazoducs) ou encore à l'uranium que l'on est obligé d'importer et qui sont des ressources limitées, l'énergie solaire est illimitée : les tensions sur la ressource sont donc nulles. Il existe cependant de fortes barriÚres politiques : la mise en place de ce concept implique une coopération entre les pays européens (la France favorise la production d'énergie nucléaire) et les pays du MENA.

La mise en place de ce concept serait plus facile Ă  l'intĂ©rieur d'une confĂ©dĂ©ration d'États (Australie ou États-Unis). En l'occurrence l'Organisation pour la recherche scientifique et industrielle du Commonwealth affirme que d'un point de vue thĂ©orique, purement technique, l'approvisionnement en Ă©lectricitĂ© de l'Australie pourrait se faire intĂ©gralement Ă  partir de centrales solaires thermiques. En Californie, les centrales solaires ont montrĂ© qu'elles fonctionnaient sur le plan technique au cours des 15 derniĂšres annĂ©es mais les coĂ»ts restent trĂšs Ă©levĂ©s. Sans subventions, les projets disparaissent.

Dr HADROUG Nasser, membre de TREC Royaume-Uni et DESERTEC Royaume-Uni, et auteur du livre "Sahara Green" (2002) : « Le projet DESERTEC peut permettre à l'Afrique d'améliorer son approvisionnement en électricité, créer beaucoup d'emplois dans cette région, permettre aux entreprises locales de développer un savoir-faire dans les énergies solaire/éolienne/biomasse/hydrogÚne, le dessalement d'eau de mer, et la permaculture, si les multinationales initiatrices de ce projet d'envergure mondiale y prévoient un transfert de technologies profitable aux pays propriétaires de ces déserts. DESERTEC n'a pas prévu cette coopération trans-méditerranéenne gagnant-gagnant. SaharaGreen, dont la vision est "Reverdir les Déserts" existe depuis 1928 et l'a intégré.»

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. TREC Homepage (The whole contents of this website are licensed under the Creative Commons Attribution ShareAlike 2.5 License.)
  2. TREC Members website
  3. Executive summary of the TRANS-CSP Study
  4. Full Report of the TRANS-CSP Study
  5. MED-CSP Study, Numerical data, Ecobalance, Summary
  6. TRANS-CSP Study, Numerical data, Summary
  7. AQUA-CSP Study
  8. Diese LĂ€nder unterzeichneten eine AbsichtserklĂ€rung fĂŒr den Export von Sauberem Strom. Beleg fĂŒr das Beispiel Marokko
  9. Executive Summary of the MED-CSP Study
  10. Full report of MED-CSP Study
  11. Report of Greenpeace: Concentrated Solar Thermal Power - Now!
  12. Memorandum about the potential of solar power plants
  13. (en) Eco-balance of a Solar Electricity Transmission from North Africa to Europe, p.9
  14. List of HVDC projects. All connections can be googled.
  15. Description in the report "Concentrating Solar Power Now" by the German Federal Ministry for the Environment, Nature Conservation and Nuclear Safety (BMU)
  16. Sigmar Gabriel, German Federal Minister for the Environment, mentions the CSP projects in MENA, calls the idea of the DESERTEC Concept as "ground-breaking" and campaigns for it in his opening speech to the Ministerial Conference under the German Presidency of the EU (at PDF Page 5 & 6), 19.04.2007
  17. Part of a White Book that will be presented in November 2007 to the EU Parliament. Downloadable main chapters already peer reviewed by Leading Authors of the IPCC-Reports
  18. Gaza Project proposal conducted by several institutes
  19. « German Parliamentary State Secretary of the Federal Ministery for the Environment (BMU) Michael MĂŒller mentioned TREC his speech to the European Conference "Integrating Environment, Development and Conflict Prevention" in a very complaisant way and campaigns for TREC's "Gaza Solar Water & Power Project" (in Part III), 29.03.2007 »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?)
  20. Sana'a Project proposal conducted by several institutes
  21. « Water expert: Desalination or displacement for Sana’a residents Â» « Copie archivĂ©e » (version du 7 aoĂ»t 2018 sur Internet Archive), Yemen Times, 28.06.2006
  22. http://news.fibladi.com/algerie-energie/?ida=35170
  23. « L’OPA sur le soleil du Sahara en question – Jeune Afrique », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  24. http://www.eurosolar.de/de/index.php?option=com_content&task=view&id=1108&Itemid=273 "DESERTEC: Warum in die Ferne schweifen, wenn das Gute liegt so nah"
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.