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Tourelle Galopin de 155 mm R modèle 1907

La tourelle Galopin de 155 mm R modèle 1907 est l'un des types de tourelle qui Ă©quipent les forts du système SĂ©rĂ© de Rivières. Il s'agit d'un modèle de tourelle Ă  Ă©clipse, installĂ© en saillie sur la dalle de bĂ©ton de la fortification et armĂ© d'un canon de 155 mm raccourci (d'oĂą l'abrĂ©viation « R »).

La tourelle de 155 mm R modèle 1907 du fort d'Uxegney.

Historique et description

Un des contrepoids de la tourelle du fort d'Uxegney.
L'intérieur de la tourelle au fort d'Uxegney.

La « tourelle Galopin » est inventĂ©e par le commandant Alfred Galopin en 1889, Ă  la suite des rĂ©sultats des expĂ©riences du camp de Châlons (1887-1888) sur la tourelle Bussière pour deux canons de 57 mm. La tourelle Galopin modèle 1890 est Ă  Ă©clipse, abritant deux canons de 155 mm L de Bange sous une coupole d’acier de 5,5 mètres de diamètre et de 40 cm d’épaisseur. Son poids est de 200 tonnes dont 150 tonnes pour la partie mobile qui comprend une chambre de tir de 80 tonnes.

En 1903, la section technique du génie propose, sur le principe de cette tourelle Galopin modèle 1890 une tourelle à éclipse d’un coût moins élevé, gardant son principe. Elle est équipée d’un nouveau canon de 155 raccourci à tir rapide. Deux projets seront présentés avec une ou deux pièces, ce qui ouvrit une polémique jusqu’en 1905, où l’on donna un avis favorable à une tourelle équipée d’un seul canon. Il faudra attendre 1907 pour qu’elle soit reconnue par l’armée.

Cette tourelle coĂ»te 537 500 Fr or pour le cuirassement, donc moins cher que sa grande sĹ“ur, car la tourelle est plus petite. Sa cadence de tir est la mĂŞme que la vieille Galopin, pourtant elle ne possède qu'un canon pouvant tirer Ă  7 200 m. La chambre de tir est protĂ©gĂ©e par 30 cm d’acier. Son poids est de 70 tonnes. La partie mobile pèse 120 tonnes. Le principe de fonctionnement est le mĂŞme que la tourelle Galopin avec quelques modifications, comme la mise en Ă©clipse qui est manuelle, ce qui permet d’effectuer plusieurs tirs sans rentrer la tourelle. Elle est placĂ©e dans un puits en bĂ©ton armĂ© et se compose de trois Ă©tages.

  • Le premier est l’étage infĂ©rieur oĂą se trouve le treuil de relevage du contrepoids moteur que l’on actionne avec quatre hommes pour prĂ©parer la mise en batterie de la tourelle ou effectuer la rotation rapide (environ 60 secondes pour faire un tour complet). On y trouve aussi les contrepoids et les balanciers de la tourelle ainsi qu’un canon de rechange et des magasins Ă  munitions qui peuvent contenir jusqu’à 3 000 obus. Les projectiles sont montĂ©s Ă  l’étage intermĂ©diaire grâce Ă  un monte-obus.
  • L’étage intermĂ©diaire possède le système de pointage du canon, une circulaire qui permet un pointage direct que l’on règle avec un volant et un système d’embrayage qui permet la rotation lente de la tourelle. On peut actionner une manette qui permet de sortir la tourelle lorsque le contrepoids moteur est remontĂ©. On y trouve aussi quatre niches Ă  munitions qui permettent de stocker 50 obus.
  • Dans la chambre de tir oĂą se trouve le canon de 155 R. On peut redescendre la tourelle, on manĹ“uvre une autre manette qui permet de rentrer la tourelle dans son puits. On y trouve aussi le système de hausse du canon. Le temps de manĹ“uvre de cette tourelle (sortir, tirer et rentrer) est aussi de 4,5 secondes.

Cette tourelle sera produite en treize exemplaires, seuls douze seront installés. Il était projeté d’en installer encore vingt-deux autres dans les forts de France, mais la déclaration de guerre vient mettre fin à ces projets. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’occupant va en démanteler huit. Aujourd’hui, seule la tourelle du fort d'Uxegney est en état de marche, à la suite d'une importante restauration faite par l'association ARFUPE. Les autres à Verdun aux forts de Douaumont, de Rozelier et de Moulainville ne sont plus en état de fonctionnement. Elles sont aujourd’hui dans un triste état.

Liste des tourelles

Douze exemplaires furent installés de 1908 à 1914, uniquement dans les quatre grandes places fortes de l'Est ; 31 autres avaient été projetées[1].

Place forte de Verdun
FortsNuméros de tourelleÉtat
Fort de Douaumont1bloquée en batterie
Fort de Moulainville2encore en place
Fort de Rozelier3sans son canon
Fort de Vacherauville12 et 13démantelée en 1943
Place forte de Toul
FortsNuméros de tourelleÉtat
Fort de Lucey4 et 5démantelée en 1943
Place forte d'Épinal
FortsNuméros de tourelleÉtat
Fort de Longchamp9démantelée en 1943
Fort d'Uxegney10capable de s'Ă©clipser
Fort de Dogneville7démantelée en 1943
Place forte de Belfort
FortsNuméros de tourelleÉtat
Fort de Roppe6démantelée en 1943
Fort du Bois-d'Oye8démantelée en 1943

Références

Voir aussi

Liens externes

Articles connexes

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