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Tour Bismarck de Metz

La tour Bismarck de Metz est un monument commémoratif élevé en 1902 sur le mont Saint-Quentin, un mont dominant Metz et la vallée de la Moselle, en Lorraine. Située sur la commune du Ban-Saint-Martin, elle est l'une des nombreuses tours Bismarck construites dans le Reich allemand et ses colonies, entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle, à la mémoire du chancelier impérial Otto von Bismarck (1815-1898). La tour de Metz est similaire à celle de Stuttgart, construite deux ans plus tard, reprenant aussi le modèle Crépuscule des dieux.

Tour Bismarck
Bismarckturm
Tour du Saint-Quentin
Tour Bismarck de Metz en septembre 2009
Présentation
Type
Götterdämmerung (Crépuscule des dieux)
Destination initiale
Monument commémoratif
DĂ©dicataire
Commémore
Style
wilhelmien
Architecte
Construction
1902
Hauteur
13,5 m
Localisation
Pays
RĂ©gion
Division administrative
Commune
Coordonnées
49° 07′ 18″ N, 6° 08′ 08″ E
Localisation sur la carte de Metz
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Localisation sur la carte de la Moselle
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Contexte historique

Il existe environ 240 tours construites en l'honneur de Bismarck. De types et formes diffĂ©rentes, elles se situent principalement dans ce qui Ă©tait alors l’Empire allemand mais on en trouve aussi quelques-unes dans les anciennes colonies du Reich, ou sur des lieux d'immigration de population allemande, comme l'AmĂ©rique du Sud. La tour de Metz est la seule tour encore debout situĂ©e en territoire français, l'autre Ă©tait Ă  Morhange. Cette partie de la Lorraine est allemande entre 1871 et 1919, intĂ©grĂ©e Ă  l'Alsace-Lorraine. Ă€ cette Ă©poque, Metz se transforme sous l’action des autoritĂ©s allemandes, qui dĂ©cident de faire de son urbanisme une vitrine de l’empire wilhelmien. En 1902-1903, l’architecte Conrad Wahn conçoit un plan d’urbanisme pour la Neue Stadt, la « nouvelle ville Â», l’empereur imposant ses conceptions architecturales pour les bâtiments publics[1]. Des statues Ă©rigĂ©es Ă  l’occasion de ces amĂ©nagements d'Ă©dilitĂ© glorifient l’Empire. Une statue Ă©questre monumentale de l’empereur Guillaume Ier est dressĂ©e sur l’Esplanade de la ville, une seconde statue reprĂ©sentant le prince FrĂ©dĂ©ric-Charles de Prusse est Ă©levĂ©e dans le jardin Boufflers, tandis qu’une troisième statue de FrĂ©dĂ©ric III prend place non loin de la tour Camoufle[2]. Comme dans d’autres citĂ©s du Reich, une tour Bismarck est Ă©levĂ©e sur le mont Saint-Quentin Ă  la mĂ©moire d'Otto von Bismarck, chancelier du Reich entre 1871 et 1890.

Construction et aménagements

Un comitĂ© est formĂ© Ă  Metz en et une souscription lancĂ©e pour Ă©difier une tour Ă  la mĂ©moire de l’ancien chancelier du Reich, Otto von Bismarck. Le choix de l’emplacement est symbolique, puisque la butte, dite « de Charles-Quint Â», domine la vallĂ©e de la Moselle et l’agglomĂ©ration messine. La tour devait ĂŞtre visible depuis Metz, et particulièrement depuis l’Esplanade, oĂą s’élevait la statue Ă©questre de l’empereur Guillaume Ier. Pour des raisons militaires, elle ne pouvait ĂŞtre implantĂ©e sur le sommet du mont, oĂą se trouvait dĂ©jĂ  le Groupe fortifiĂ© du Saint-Quentin[3]. Afin de vĂ©rifier que ces conditions seraient remplies, une tour en bois, de 12 mètres de haut et 5 mètres de large, fut construite sur l’emplacement choisi.

La tour reprend le type architectural Götterdämmerung, littĂ©ralement « CrĂ©puscule des dieux Â». Construite en pierre de taille de calcaire local, la pierre de Jaumont. L'intĂ©rieur est fait en ciment, avec en son centre un escalier en colimaçon, permettant d'accĂ©der Ă  une petite terrasse d'observation. La tour, comme les autres tours Bismarck, accueillait un feu Ă  son sommet. Celui-ci Ă©tait alimentĂ© par des bĂ»ches imprĂ©gnĂ©es de goudron liquide et de pĂ©trole[3]. Sur une des faces, un mĂ©daillon gravĂ© en grès reprĂ©sentait Bismarck.

La tour Bismarck a été officiellement inaugurée le , jour anniversaire de la naissance de Bismarck et le feu allumé ce même jour à 20h00[3]. Le Metzer Zeitung, journal de Metz fondé en par les frères Lang, qui avait lancé la souscription pour édifier ce monument commémoratif sur le Saint-Quentin, proposa ensuite de débaptiser le mont Saint-Quentin pour l’appeler Bismarck Höhe, mais cette proposition fut finalement rejetée[4].

De 1918 Ă  aujourd'hui

Après la défaite allemande en 1918 et le retour de la Lorraine à la France, le médaillon à l’effigie de Bismarck fut criblé de balles[5]. Laissée à l'abandon, la tour a subi l'outrage des ans et a été progressivement masquée par la végétation. Des travaux de débroussaillage ont été effectués en 2022. Accessible depuis la rue du fort, dite route touristique, la tour Bismarck est aujourd’hui couverte de graffitis et mériterait une restauration.

Tours « Crépuscule des dieux »

Dans le monde, il existe une quarantaine de tours Bismarck du modèle Götterdämmerung, « Crépuscule des dieux ». Cela représente environ un sixième de l'ensemble des tours. Parmi celles-ci, on peut mentionner :

Références

  1. Structurae.de, article « Poste principale », année 1898.
  2. René Bour, Histoire de Metz, Paul Even, Metz, 1950
  3. (de) « Bismarcktuerme Metz », sur bismarcktuerme.de (consulté le )
  4. François Roth:Le Temps des journaux 1860-1940, Presses universitaires de Nancy, Éditions Serpenoise, Bar-le-Duc, 1983 (p.81).
  5. Karambolage du 26 janvier 2014: les "Bismarcktürme" sur arte.tv (consulté le 25 février 2014).

Liens externes

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