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Torpille Bangalore

La torpille Bangalore est une charge explosive placĂ©e Ă  l'intĂ©rieur d'un long tube. Plusieurs charges peuvent ĂŞtre raccordĂ©es ensemble pour augmenter la longueur de destruction. Elle est utilisĂ©e par les militaires du gĂ©nie pour abattre des obstacles qui, autrement, leur demanderaient de s'exposer directement, peut-ĂŞtre sous le feu. Elle est parfois familièrement dĂ©nommĂ©e mine Bangalore, pĂ©tard ou tout simplement Bangalore. Il est estimĂ© que la torpille Bangalore moderne est efficace pour dĂ©gager un chemin Ă  travers des fils et des mines jusqu'Ă  15 mètres de long sur 1 mètre de large.

Torpille Bangalore

Aperçu

Quatre pièces de torpille Bangalore : deux pièces individuelles et deux pièces rattachées ensemble.

La torpille Bangalore a été imaginée par le capitaine McClintock, de l'armée des Indes britanniques unité des sapeurs Madras (en) et mineurs à Bangalore, en Inde, en 1912. Il l'a inventé comme moyen de faire exploser les pièges barricades laissés par la guerre des Boers et le conflit russo-japonais. La torpille Bangalore ferait exploser une mine, sans que le sapeur ne s'approche à moins de trois mètres (dix pieds).

Les torpilles Bangalore sont actuellement fabriquées par le Mondial Systèmes de Défense de Poole[1], pour le Royaume-Uni et les forces armées américaines. Elles ont été utilisées récemment en opérations en Afghanistan pour des actions telles que le nettoyage de dépôts de ravitaillement ennemis à l'intérieur des réseaux de grottes profondes.

Première Guerre mondiale

Ă€ l'Ă©poque de la Première Guerre mondiale la torpille Bangalore a Ă©tĂ© principalement utilisĂ©e pour la destruction des barbelĂ©s avant une attaque. Elle pouvait ĂŞtre utilisĂ©e sous le feu, depuis un endroit protĂ©gĂ© d'une tranchĂ©e. La torpille a Ă©tĂ© normalisĂ©e pour se composer d'un certain nombre de tuyaux filetĂ©s extĂ©rieurement identiques de 1,5 m de longueur, dont l'un contient la charge explosive. Les tuyaux Ă©taient vissĂ©s avec des manchons de raccordement pour en faire un de la longueur requise, un peu comme un hĂ©risson de ramonage de cheminĂ©e ou un drain de vidange. Un nez en cĂ´ne Ă©tait vissĂ© Ă  l’extrĂ©mitĂ© afin d'Ă©viter de s'accrocher sur le terrain. Il Ă©tait alors poussĂ© vers l'avant depuis un endroit protĂ©gĂ© et fait exploser, pour faire un trou de 1,50 m de large dans les barbelĂ©s. Un exemple de cette technique peut ĂŞtre vu dans le film muet de 1927 les Ailes, qui a reçu l'Oscar du meilleur film. Pendant la bataille de Cambrai, les Royal Engineers britanniques les ont utilisĂ©s comme moyen de diversion, pour dĂ©tourner l'attention de l'ennemi de l'endroit oĂą l'attaque allait ĂŞtre lancĂ©e[2].

Seconde Guerre mondiale

La torpille Bangalore a Ă©tĂ© adoptĂ©e plus tard par l'armĂ©e amĂ©ricaine ainsi que lors de la Seconde Guerre mondiale, dĂ©signĂ©e torpille Bangalore M1A1. Elle a Ă©tĂ© largement utilisĂ©e par les forces amĂ©ricaines et du Commonwealth, notamment lors du DĂ©barquement. L'utilisation d'une torpille Bangalore pour ouvrir une barrière de barbelĂ©s est reprĂ©sentĂ©e sur les plages du dĂ©barquement dans les films Il faut sauver le soldat Ryan, Le Jour le plus long, Storming Juno et Au-delĂ  de la gloire ainsi que les jeux Medal of Honor : DĂ©barquement alliĂ©, Medal of Honor : En première ligne, Call of Duty 2: Big Red One puis dans Call of Duty: WWII. Dans Au-delĂ  de la gloire, le scĂ©nariste et rĂ©alisateur Samuel Fuller, un vĂ©tĂ©ran du Jour-J, exprime Ă  travers le narrateur son dĂ©dain pour les risques inhĂ©rents Ă  l'assemblage et emploi de l'arme : « La torpille Bangalore avait 50 pieds de long et embarquait 85 livres de TNT, et vous l'assemblez en cours de route, Ă  la main ».

Développement après la Seconde Guerre mondiale

La Bangalore continue à être utilisée aujourd'hui dans la version peu différente M1A2, principalement pour briser les obstacles en barbelés. Les British Royal Engineers et le génie américain ont également été appelés à construire des versions similaires au Bangalore en assemblant des piquets métalliques et les remplissant avec du plastic explosif. Le PE est ensuite équipé d'un cordon et un détonateur, et des piquets sont scotchés ou câblés ensemble pour faire un long shrapnel qui coupe les fils en explosant. Cette méthode produit des résultats similaires au Bangalore standard, et peuvent être assemblés à la longueur désirée en ajoutant des segments.

La plus rĂ©cente Ă©volution du Bangalore est la lame de Bangalore, une nouvelle version en aluminium lĂ©ger utilisant la technologie de la charge creuse, pour dĂ©truire des obstacles que le Bangalore d'origine aurait Ă©tĂ© incapable de traiter. Lors d'un test effectuĂ© pour l’émission de tĂ©lĂ©vision Future Weapons (en) la lame Bangalore a ouvert un passage d'environ 5 mètres de large dans les barbelĂ©s et a crĂ©Ă© une tranchĂ©e suffisamment profonde pour faire exploser les mines antipersonnel les plus proches. La lame de Bangalore a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©e au Royaume-Uni par Alford Technologies et est destinĂ©e Ă  ĂŞtre utilisĂ©e Ă  la fois par l'armĂ©e rĂ©gulière et les unitĂ©s des forces spĂ©ciales qui nĂ©cessitent un dispositif lĂ©ger et portable pour se dĂ©barrasser des obstacles.

Autres dispositifs d'ouverture de passage

L'APOBS (Anti-Personnel Obstacle Breaching System (en)) américain et le fusil lance-grenades britannique RAMBS II (en) ont vocation à remplacer le Bangalore en raison de leur facilité d'utilisation, leur efficacité et flexibilité: ils peuvent se frayer un chemin beaucoup plus long que la torpille Bangalore.

Notes et références

  1. (en) « Demolition & Shaped Charges », sur www.mondial-defence.com (consulté le )
  2. Wilfrid Miles, Official History of the Great War, Military operations, France and Belgium 1917, Volume III, The Imperial War Museum Department of Printed Books (1948), p. 96

Voir aussi

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