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Tonfa

Le tonfa (ryĆ«kyĆ« ăƒˆăƒłăƒ•ă‚ĄăƒŒ, Tonfā) est une arme, soit en bois, soit en polymĂšre, selon qu'elle est respectivement utilisĂ©e en art martial, ou par la police. Elle se compose d'une matraque, Ă  laquelle une poignĂ©e latĂ©rale perpendiculaire est prĂ©sente, environ Ă  son quart.

Paire de tonfas d'Okinawa

Le tonfa en art martial

Utilisation d'une paire de tonfas

Il est populaire dans le sud de la Chine et en Asie du Sud-Est, et, selon les versions compte comme l'une des 18 armes chinoises du wushu (en). Mais l'histoire moderne du tonfa (appelé aussi tuifa ou tongwa dans les arts martiaux) est intimement liée à celle de l'ßle d'Okinawa, située au sud de l'archipel japonais.

En 1409, le roi Shƍ Hashi unifie les trois royaumes d'Okinawa au sein du royaume de RyĆ«kyĆ« et interdit la possession et l’usage des armes aux paysans et autres civils, par crainte des rĂ©voltes populaires. Deux cents ans plus tard, soit en 1609, les armes ont Ă  nouveau Ă©tĂ© confisquĂ©es par le rĂ©gime. Cette interdiction a contraint les habitants Ă  dĂ©velopper un mode de combat afin de pouvoir repousser les envahisseurs « Ă  mains nues » ; ainsi naquit l'Okinawa-te (« main d'Okinawa »), l'ancĂȘtre du karatĂ© (kara-te, « main vide »).

Mais aussi l'ingĂ©niositĂ© des paysans sut dĂ©tourner les outils agricoles de leurs fonctions pour en faire des armes d'une redoutable efficacitĂ©. Ainsi, le tonfa Ă©tait Ă  la base une poignĂ©e de meule Ă  grains. Avec le saĂŻ, utilisant la tĂȘte en mĂ©tal de la fourche, ou le nunchaku, utilisant le flĂ©au, le tonfa est classĂ© parmi les armes du RyĆ«kyĆ« kobujustu.

AprÚs l'annexion du royaume de Ryƫkyƫ par le Japon en 1879, qui en fait la préfecture d'Okinawa, le territoire de l'ancien royaume Ryƫkyƫ demeure le territoire principal d'expression du tonfa.

Tel qu'il se pratique de nos jours dans les dĂŽjĂŽ de kobudo, le tonfa est en bois rouge de section ronde ou carrĂ©e. Il est muni d'une poignĂ©e latĂ©rale au tiers de sa longueur et mesure 50 centimĂštres.

Pour obtenir une bonne maßtrise technique et une certaine dextérité, sa pratique demande beaucoup de souplesse, de force et d'agilité dans les doigts, les poignets, les coudes et les bras. Toute la subtilité de cette arme repose sur le mariage de la souplesse et de la force afin de doser l'intensité lors de son utilisation aussi bien en impacts reçus que donnés. Il s'utilise traditionnellement par paire pour donner un maximum d'efficacité. C'est donc un exercice réclamant une parfaite coordination technique des membres supérieurs ainsi qu'un total équilibre du corps tout entier.

Le tonfa d'intervention

Tonfa utilisé par les forces d'intervention de la police allemande.

Les diffĂ©rentes vagues d'immigration venant d'Asie vers les États-Unis ont amenĂ© avec elles un bon nombre d'experts et notamment certains venus de l'Ăźle d'Okinawa. Jusque dans les annĂ©es 1970, la police amĂ©ricaine utilisait un bĂąton cylindrique de 65 cm de long, de cm de diamĂštre et d'un poids de 500 g connu par les praticiens d'arts martiaux sous le nom de Tanbƍ.

C'est aprĂšs que certains policiers pratiquant le kobudo dĂ©cidĂšrent de s'inspirer du tonfa d'Okinawa pour transformer leur bĂąton de police en y ajoutant une poignĂ©e latĂ©rale fixĂ©e au tiers de sa longueur par une vis 6 pans. Le tonfa de police Ă©tait nĂ©, mais encore fallait-il revoir toute sa structure car cette nouvelle arme Ă©tait dotĂ©e d'Ă©normes possibilitĂ©s techniques, mais surtout elle ne devait pas ĂȘtre utilisĂ©e en paire comme dans le kobudo, mais seule. Ainsi les concepteurs du tonfa de police imposĂšrent un nouveau revĂȘtement avec des matĂ©riaux lĂ©gers et rĂ©sistant Ă  tous les chocs. AprĂšs de nombreux essais et tests de matĂ©riaux, le corps de police des États-Unis finirent par retenir un alliage de polycarbonate, recouvrant un bĂąton de 60 cm de longueur, le tout injectĂ© en une seule piĂšce pesant environ 700 g.

En France

Législation française et usage par les forces de l'ordre

En France, le tonfa est une arme classée en catégorie D. Son port est interdit sans autorisation administrative. Son transport est réglementé et ne peut se faire sans motif légitime.

Le décret no 2000-276 du relatif à l'armement des agents de police municipale[1] autorise ceux-ci à porter des matraques de type « bùton de défense » ou « tonfa ». Les matraques télescopiques sont d'abord restées interdites, le décret de 2000 n'autorisant pas le port d'armes dissimulées par la police municipale[2], mais ont été autorisées en 2013[3].

Au sein de la police, il est dĂ©nommĂ© « BĂąton de DĂ©fense type Tonfa », sauf chez les CRS et les membres de la BAC, oĂč il est dĂ©nommĂ© « BPPL » pour « BĂąton de Police Ă  PoignĂ©e LatĂ©rale » (BPPL, traduction de l'anglais « Side-Handle Police Baton »).

Également employĂ© dans la gendarmerie sous la dĂ©nomination de « BĂąton de Protection Ă  PoignĂ©e LatĂ©rale », le BPPL n’équipe que certaines unitĂ©s de gendarmerie mobile, les gendarmes dĂ©partementaux disposant individuellement d'un « BĂąton de Protection TĂ©lescopique » (BPT).

Les forces de l'ordre françaises ont à passer une habilitation spécifique afin de pouvoir porter le tonfa en service, à la place de la simple matraque traditionnelle.

Il peut provoquer des blessures graves, notamment Ă  la tĂȘte.

Cinéma et jeux vidéo

  • L'IrrĂ©sitible, avec Jackie Chan qui combat avec une paire de tonfas contre 18 moines armĂ©s de bĂąton long (litt. « demi-bĂąton Ă  7 points », bĂąton de plus de 2 mĂštres des moines cultivant la terre du monastĂšre Shaolin dans la province du Henan), Ă  l'image des dix-huit arhats.
  • Diaz : un crime d'État
  • Dans la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e Le Destin des Tortues Ninja, c’est l’arme de Raphael et dans les comics des tortues Ninja, l’arme d’enfance de Raphael.
  • Dans le jeu vidĂ©o Left 4 Dead 2, les joueurs peuvent utiliser une tonfa comme arme de corps-Ă -corps.
  • Dans le jeu vidĂ©o Mega Man Zero 3, Zero se bat avec une paire de tonfas Ă  lames Ă©nergĂ©tiques. Elle lui permet de pousser les ennemis, de briser certains blocs et de rebondir sur le sol pour atteindre des lieux autrement inaccessibles.

Notes et références

  1. Décret no 2000-276 du 24 mars 2000 fixant les modalités d'application de l'article L. 412-51 du code des communes et relatif à l'armement des agents de police municipale.
  2. Question posée au gouvernement par le député Philippe Cochet, publiée au JO le 29/03/2005; réponse publiée au JO le 04/10/2005
  3. Décret no 2013-550 du 26 juin 2013 relatif à l'armement des agents de police municipale et portant extension et adaptation à la Polynésie française de ces dispositions. Son article 1er modifie le décret no 2000-276 en introduisant les termes « matraques ou tonfas télescopiques. »

Annexes

Bibliographie

Liens externes


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