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Tonantius Ferreolus (préfet)

Tonantius Ferreolus (parfois francisé en Tonance Ferréol) (415 - 486) était un personnage important de la Gaule du Ve siècle. C'est grâce au poème de Sidoine Apollinaire, intitulé : « Panégyrique de Narbonne » que nous connaissons Tonantius Ferreolus.

Tonantius Ferreolus
Biographie
Naissance
ou
Décès
ou
Époque
Activité
Père
Father of Tonantius Ferreolus (d)
Mère
Fille de Flavius Afranius Syagrius (d)
Conjoint
Papianilla (en)
Enfants
Tonantius Ferreolus
Tonantia Ferreolus (d)

Biographie

Famille et jeunesse

Plaque de la rue Tonnance (sic) Ferréol à Saint-Laurent-de-Trèves.

Il Ă©tait peut-ĂŞtre natif de NĂ®mes, car on sait que sa famille avait des biens considĂ©rables dans la Narbonnaise première et que quelques-uns de ses descendants Ă©taient originaires de Narbonne[1]. Sidoine Apollinaire nous apprend par exemple qu'il possède une villa Ă  TrĂ©vidon, qui peut ĂŞtre localisĂ©e comme Saint-Laurent-de-Trèves (aujourd'hui en Lozère), sur la corniche des CĂ©vennes, antique itinĂ©raire menant de NĂ®mes[2] Ă  Saint-Flour. Une autre hypothèse situait le TrĂ©vidon du haut Moyen Ă‚ge Ă  Trèves dans les gorges du Trèvezel au pied de l'Aigoual gardois. Elle est soutenue par l'ouvrage de Laurette Serra, Trèves et son Ă©nigmatique passĂ©[3], s'appuyant lui-mĂŞme sur des sources plus anciennes. Elle est toutefois contredite par le fait que Sidoine Apollinaire situe TrĂ©vidon sur la rive droite du « Tarnum », qui peut se traduire « Tarnon », ce qui est exactement le cas de Saint-Laurent-de-Trèves, près de Florac, traversĂ© par le Tarnon juste avant son confluent avec le Tarn (cf. Histoire gĂ©nĂ©rale du Languedoc de Dom Vaissette). Des sĂ©pultures et un autel dĂ©diĂ© au dieu Mars attestent par ailleurs de la prĂ©sence gallo-romaine Ă  Saint-Laurent-de-Trèves.

Membre de la grande famille des Syagrii (petit-fils par sa mère du consul de 382, Flavius Afranius Syagrius), il était aussi un proche de Sidoine Apollinaire. Leurs épouses portaient en effet le même nom, Papianilla[4], ce qui peut laisser penser qu'elles étaient apparentées (l'épouse de Sidoine était elle-même la fille d'Avitus). Il avait des terres aux alentours de Nîmes et une villa appelée Prusianus sur les bords du Gardon dont Sidoine décrit la beauté.

Carrière politique

Il fut préfet du prétoire des Gaules à Arles, de 450 à 452-453[5], au moment de l'invasion d'Attila, et il joua un grand rôle par ses mesures judicieuses et sa diplomatie, notamment lors du siège d'Arles par les Wisigoths en 453. En 469, il fit partie de la délégation gallo-romaine à charge au procès d'Arvandus qui se tint à Rome. Ferréol qui avait une autre maison de campagne à proximité des Cévennes appelée Trévidon, s'y retira avant l'an 470. Il finit sa vie dans une grande dévotion chrétienne, d'après Sidoine.

Descendance

Parmi sa descendance, on connaît son fils Tonantius Ferreolus, sénateur de Narbonne[6], dont le même Sidoine Apollinaire parle avec éloge, et qui se distingua par son inclination naturelle et son goût pour les lettres.

On lui donne parfois un autre fils, Roricius évêque d’Uzès[7], mais il s'agit très probablement d'une mauvaise interprétation des Acta Firmini[8].

Plus tard, quand les carolingiens tentèrent de relier généalogiquement leur famille aux grandes lignées romaines, ils en firent un des ancêtres de Charlemagne.

Voir aussi

Notes

  1. Cf. Dom Devic, dom Vaissète, Histoire générale de Languedoc.
  2. Félix Buffière, Ce tant rude Gévaudan [détail des éditions], tome I, chap. VII.
  3. Imprimerie des CĂ©vennes, 2010, p. 37-38.
  4. D'après certains, il s'agit de la fille de Zénon l'Isaurien, alors maître des milices de l'empire d'Orient. Le mariage, dans lequel Avitus avait servi d'intermédiaire, fut célébré à Constantinople et chacun s'efforça de dissimuler aux yeux de Tonance la tare de la famille de son épouse. En ramenant Papianille à Narbonne, puis à Arles, Tonance introduisait dans la maison de son père une hérétique nestorienne. Toutefois, cette ascendance orientale de Papianilla ne peut être qu'une légende. En effet, l'épouse de Tonance ne peut pas être née plus tard que 430 ; or, Zénon l'Isaurien était lui-même né en 428. Ils étaient donc parfaitement contemporains, et ne pouvaient donc pas être père et fille.
  5. D'autres sources indiquent 450-453: Dom Vaissète indique 450-452 (Il mérita d'être élevé à la charge de préfet des Gaules qu'il occupa durant trois années consécutives, sçavoir l'année 452 et les deux précédentes), mais il semble bien être encore préfet en 453, lors du siège d'Arles par les Wisigoths.
  6. Settipani 2014, p. 213.
  7. Dom Vaissète indique probablement à tort qu'il s'agit du frère de Tonance (Parmi ceux-ci Tonante, dont le même Sidoine parle avec éloge, se distingua beaucoup par son inclination naturelle et son goût exquis pour les lettres. On lui donne pour frère Roricius évêque d'Usez dont nous parlerons ailleurs, aussi bien que de Saint Ferréol évêque de la même ville).
  8. Settipani 2014, p. 238-239.

Bibliographie

  • A.H.M. Jones, J.R. Martindale, J. Morris, Prosopography of the Later Roman Empire, t. 2 : 395-527, Cambridge, 1971-1992.
  • Christian Settipani, Les AncĂŞtres de Charlemagne, Paris, , 170 p. (ISBN 2-906483-28-1).
    • Les AncĂŞtres de Charlemagne, Oxford, P & G, Prosopographia et Genealogica, coll. « Occasional Publications / 16 », , 2e Ă©d. (1re Ă©d. 1989), 347 p. (ISBN 978-1-900934-15-2).
  • Dom Claude Devic, dom Joseph Vaissète, Histoire gĂ©nĂ©rale de Languedoc.
  • AndrĂ© Loyen, Sidoine Apollinaire et l'esprit prĂ©cieux en Gaule aux derniers jours de l'Empire, Paris, Les Belles Lettres, 1943.

Lien externe

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