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Tom Green (pilote aérodynamicien)

Tom Green est un ingénieur en aérodynamique automobile et pilote américain, détenteur du record de vitesse terrestre en 1964, en ayant dépassé 668 km/h.

Tom Green
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Biographie

Un Westinghouse J46.

Il exerçait les responsabilitĂ©s d'ingĂ©nieur en chef dans une sociĂ©tĂ© de fabrication de clĂ©s dynamomĂ©triques, lorsqu'il rencontra Walt Arfons (en) Ă  la fin de l'annĂ©e 1962 dans une foire commerciale Ă  Gary (Indiana) (curieusement il possĂ©dait le nom des productions motorisĂ©es de ce dernier). Avec lui, il conçut et pilota le Wingfoot Express (en), une voiture expĂ©rimentale Ă  turborĂ©acteur spĂ©cialement rĂ©alisĂ©e pour battre le record mondial de vitesse sur terre, homologuĂ© par la FIA. Son expĂ©rience en matière de sport automobile se limitait alors Ă  une annĂ©e de courses de stock-cars au Nouveau-Mexique, en 1952. L'engin possĂ©dait des roues Ă  jantes en aluminium de faible diamètre, le plus rapprochĂ©es possible Ă  l'avant (Green aurait mĂŞme aimĂ© une seule roue frontale, mais la FIA avait alors ses règles intransigeantes applicables pour les seuls engins Ă  quatre roues), et la propulsion Ă©tait assurĂ©e par un rĂ©acteur Westinghouse J46. Les deux hommes prĂ©sentèrent leur projet de financement Ă  Goodyear, en concurrence avec celui de Craig Breedlove de surface frontale et d'un poids plus importants, qui plus est d'un coĂ»t sensiblement plus Ă©levĂ©. Le moteur du Wingfoot Express dĂ©veloppait 7 000 lbs de poussĂ©e contre 4 400 lbs au J47 de General Electric Ă©quipant les Boeing B-47 Stratojet après guerre proposĂ© par Breedlove. Goodyear avalisa ainsi leur demande. Walt construisit le châssis et monta le moteur, alors que Tom rĂ©alisait la carrosserie et toute la partie arrière, durant des milliers d'heures de travail.

Walt (décédé le à 96 ans, dit Poppy) était le demi frère aîné (de 10 ans) d'Art Arfons, qui fut son partenaire, puis concurrent, dans le monde de la compétition automobile. Tous deux exercèrent leurs talents en mécanique dès leurs plus jeunes âges dans la minoterie de leur père, à Akron (Ohio). Ils construisirent leur premier Green Monster en 1952, de par leur fascination commune pour les dragsters. Leur première expérience à trois roues possédait un moteur six cylindres Oldsmobile. Son horrible peinture verte de ferme destinée à des tracteurs le fit présenter par l'annonceur de la première course disputée comme Le Monstre Vert, et le surnom perdura par tradition.

En 1952, sa version six roues 12 cylindres à moteur Allisson atteignait déjà 231,75 km/h. Durant les années 1950 ils engagèrent ensemble une dizaine de versions de leur création alimentées par des moteurs à piston de type Allison V-1710 (alors abondants et peu onéreux), Ranger ou Rolls-Royce dans des épreuves, souvent confrontés l'un à l'autre. Walt développa activement la mise au point de parachutes intégrés à bord en 1959. Leurs chemins se croisèrent une autre fois à Bonneville Salt Flats en 1960 avec l'Anteater, un véhicule inspiré par la Railton Mobil Special de John Cobb propulsé par un moteur d'avion Allison V-1710 que Art poussa à 504,98 km/h avant de brûler son embrayage. Walt avait présenté le premier dragster à réaction le en public (dépourvu de freinage par inertie, contrairement aux moteurs à piston). Avec ce type d'engin il fut le premier crédité d'une incinération de voiture en spectacle au Indianapolis Raceway Park, après un Indy 500.

Au seuil des annĂ©es 1960 la rivalitĂ© des deux frères s'exacerba, « arbitrĂ©e » finalement par l'irruption d'un troisième intervenant, en la personne de Craig Breedlove. Celui-ci dĂ©clencha les hostilitĂ©s avec un premier record battu en 1963, sur Spirit of America. Tom Green et Walt Arfons rĂ©pliquèrent avec succès onze mois plus tard (Walt ne pouvant conduire lui-mĂŞme l'engin comme prĂ©vu Ă  l'origine, Ă  cause d'une attaque cardiaque un mois Ă  peine avant sa tentative de record, puis d'une sĂ©rieuse blessure Ă  une main[1] - [2], puis Ă  six reprises le record changea de mains, dĂ©sormais entre le cadet des Arftons et Breedlove, ce dernier ayant le dernier mot le avec Spirit of America - Sonic 1, clĂ´turant deux annĂ©es d'intenses rivalitĂ©s Ă  trois constructeurs, avant une pause de cinq annĂ©es dĂ©sormais dans la course au record.

En 1965 Bobby Tatroe succéda à Green au volant d'une nouvelle version, le Wingfoot Express 2 utilisant un système de 10 moteurs-fusées de type JATO à combustible solide (l'équipe étant alors composée d'un douzaine de personnes). L'accélération et le pic de puissance étaient énormes, mais l'effort demandé à la machine n'arrivait pas à être soutenu. Au bout de quelques mois l'engin obtint cependant une vitesse officieuse de 973,65 km/h avec Tatroe[3].

En 1967 Chrysler demanda à Walt Arfons de convertir des Dodge et Plymouth de stock-car en dragsters à réaction.

Andy Green l'actuel détenteur du record est un homonyme de Tom, qui retrouva son ancien emploi puis devint l'un des vice-présidents de son groupe.

Record mondial (lac salé de Bonneville)

Sur un kilomètre:

  • 1964 (): 668,027 km/h, après trois journĂ©es passĂ©es sur le lac salĂ© assĂ©chĂ© (record valide durant trois jours, puis repris par le frère cadet de Walt).

Notes et références

  1. ConfiĂ© Ă  un autre pilote le temps d'un essai contrĂ´lĂ© dĂ©but septembre 1964 dans le Midwest, le Wingfoot Express eut un accident, sortit en bout de piste d'essai en Ă©clatant une clĂ´ture Ă  200 km/h, traversa une autoroute, tomba dans deux fossĂ©s de 1 mètre 20 de profondeur, et plongea de 25 mètres dans une zone boisĂ©e, uniquement stoppĂ© dans son Ă©lan par les 100 mètres de clĂ´ture coincĂ©s dans ses roues arrière. Arfons dĂ©jĂ  grand-père en fit un infarctus, mĂŞme si le pilote Ă©tait indemne. Green dut changer avec leurs derniers sous tout l'avant en mĂ©tal de l'appareil, et Arfons Ă  peine sorti de l'hĂ´pital se trancha un tendon d'une main, Ă  trois jours de la dĂ©monstration finale en dĂ©chargeant la voiture Ă  Bonneville. Connaissant bien son Wingfoot Express, Green le conduisit... mĂŞme s'il « n'avait jamais dĂ©passĂ© les 210 km/h », de son propre aveu.
  2. Durant l'une des tentatives de Green, il « neigea » littĂ©ralement des cristaux de sel dans le cockpit, aspirĂ©s par les turbulences aĂ©rodynamiques; une autre session dut ĂŞtre abrĂ©gĂ©e par le dĂ©sĂ©quilibre de l'engin, du fait d'une trop forte pĂ©nĂ©tration de ces mĂŞmes cristaux dans le rĂ©acteur.
  3. Jet Assisted Chevy, programme télévisé américain Mythbusters, diffusé le 22 février 2009.

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