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Thomas Neville (mort en 1460)

Thomas Neville (vers 1429 – ) est un important seigneur du Nord de l'Angleterre et un combattant yorkiste durant la guerre des Deux-Roses.

Thomas Neville
Allégeance Maison d'York
Conflits Querelle Percy-Neville
Guerre des Deux-Roses
Faits d'armes Bataille de Blore Heath
Bataille de Wakefield
Biographie
Dynastie Neville
Naissance vers 1429
Décès
Sandal Magna (Yorkshire)
Père Richard Neville
Mère Alice Montagu
Conjoint Maud Stanhope

Image illustrative de l’article Thomas Neville (mort en 1460)

Biographie

Jeunesse et mariage

Né vers 1429, Thomas Neville est le deuxième fils de Richard Neville, 5e comte de Salisbury, et d'Alice Montagu. Il est mentionné la toute première fois en 1448 lorsqu'il est nommé par son oncle Robert Neville comme intendant de l'évêché de Durham, ce qui lui assure un revenu annuel de 20 livres[1]. Le , il est nommé shérif du Glamorgan : à ce titre, il est témoin d'une charte signée par son frère aîné Richard, 16e comte de Warwick, le concernant certaines de ses possessions héritées de la famille le Despenser[2] et est en outre chargé par Richard de l'assister dans la gestion de ses terres dans le Warwickshire[3]. Le , Thomas Neville est adoubé à la Tour de Londres par le roi Henri VI aux côtés d'Edmond Tudor, 1er comte de Richmond, et de Jasper Tudor, 1er comte de Pembroke[4]. L'historien Ralph A. Griffiths décrit cette cérémonie comme « une tentative de conserver une loyauté [des Neville] qui avait été récemment mise à rude épreuve »[5].

Stamford Bridge, oĂą a lieu l'affrontement final entre les Neville et les Percy.

Le , Thomas Neville est autorisé par le roi à épouse Maud Stanhope[6], la veuve de Robert Willoughby, 6e baron Willoughby d'Eresby. Ralph A. Griffiths pense que l'annonce de ce mariage imminent est la cause immédiate de la querelle avec la famille Percy[7]. En effet, Maud est la nièce et l'une des deux héritières de Ralph de Cromwell[8], un des plus riches et plus influents barons du Nord de l'Angleterre. En alliant sa famille avec les Neville, Cromwell a ainsi la possibilité d'établir « un contrepoids [face à ses] ennemis ». Ralph de Cromwell dépense la somme colossale de 2 000 livres pour les noces, ce qui laisse à penser que « le prix que les Neville ont pu tirer était une mesure du désespoir de Cromwell »[9]. De plus, selon Griffiths, non seulement l'ascension des Neville constitue un nouvel anathème pour les Percy, mais leur nouvelle connexion avec Cromwell a donné aux Neville un accès immédiat aux manoirs de Wressle et Burwell, auparavant détenus par les Percy et que ces derniers avaient sans doute espéré pouvoir récupérer après la mort de Cromwell[10].

Carrière militaire

Les Neville constituent l'un des quatre plus importants propriétaires terriens du Nord de l'Angleterre aux côtés de Richard Plantagenêt, 3e duc d'York, la couronne (qui contrôle le duché de Lancastre) et la famille Percy (dont le chef Henry est comte de Northumberland). Toutefois, le roi et le duc d'York sont généralement absents du Nord. De ce fait, les seules tensions possibles concernent uniquement les Neville et les Percy[11]. En 1453, la rivalité entre les deux familles se transforme en violence ouverte, puisque Thomas Neville et son frère John recherchent activement le combat avec le colérique Thomas Percy[12] et son frère Richard, deux des fils du comte de Northumberland. Le , alors que Thomas Neville retourne dans le Yorkshire avec sa nouvelle épouse et sa suite après avoir célébré ses noces chez Ralph de Cromwell au château de Tattershall, les forces de Thomas Percy, estimées à 5 000 hommes[13], lui tendent une embuscade près d'Heworth. Si les forces des Neville s'en sortent indemnes et parviennent à repousser les assaillants, les combats se poursuivent jusqu'à la défaite des Percy à Stamford Bridge le ou le [14], lors de laquelle Thomas et Richard Percy sont capturés par Thomas et John Neville et ensuite emprisonnés à la prison de Newgate[15].

En 1457, Thomas Neville est nommé chambellan de l'Échiquier[16] et assiste son père dans le contrôle des Marches écossaises, pour un revenu de 500 marcs[17], soit un quart de celui de son père[18]. L'année suivante, il sert de gage au bon comportement de son oncle William Neville, dans des activités obscures impliquant peut-être de la piraterie[19]. À l'été 1459, la situation politique en Angleterre bascule en guerre civile : Thomas accompagne son père lorsque ce dernier conduit une armée depuis le château de Middleham afin d'effectuer sa jonction avec le duc d'York à Ludlow. En chemin, l'armée des Neville est interceptée le par James Tuchet, 5e baron Audley, lors de la bataille de Blore Heath. Si la bataille résulte en une victoire des Neville, Thomas et son frère John sont cependant capturés le lendemain[20] près de Tarporley[21], dans le Cheshire. Michael Hicks pense que leur capture a lieu pendant leur retraite vers le Nord en raison de leurs blessures[21], tandis que Rosemary Horrox suggère que les deux frères se sont aventurés trop loin pour poursuivre des fuyards[22]. Condamnés par le Parlement des démons deux mois plus tard[23], ils sont emprisonnés à Chester et ne sont libérés qu'après la victoire de leur frère Richard à la bataille de Northampton en [22]. Après sa libération, Thomas est aussitôt nommé au poste de gardien des Royal Mews[24], est chargé d'arrêter et d'emprisonner ceux qui perturbent la paix[25] et reçoit plusieurs revenus du duché de Lancastre[26].

Acte d'Accord et mort

Les restes du château de Sandal, où Thomas Neville passe les dernières semaines de sa vie.

Lorsque le duc d'York rejoint ses alliés et revendique le trône devant le Parlement le , les Neville s'opposent à sa revendication, comme l'ensemble de la noblesse présente[27]. Thomas Neville semble avoir joué un rôle fondamental en soulignant l'hostilité catégorique de son père aux projets du duc d'York. Peut-être avec son frère Richard, il rencontre le duc au Palais de Westminster, où ce dernier occupe les appartements royaux, et l'informe que sa position est intenable aux yeux des lords et du peuple[28]. D'après P. A. Johnson, l'archevêque de Cantorbéry Thomas Bourchier refuse de confronter le duc d'York, contraignant ainsi Thomas Neville à discuter à deux reprises avec le duc entre le 11 et le [29] : « ce qui a été dit à l'époque est inconnu, mais le mandat de Neville a dû être à la fois brutal et sans ménagement »[30]. Finalement, le duc d'York est contraint d'acquiescer à un compromis établi par l'Acte d'Accord le [27] et est reconnu comme héritier et futur successeur d'Henri VI, au détriment du fils de ce dernier, Édouard de Westminster.

Pendant ce temps, les adversaires du duc d'York rejettent l'Acte d'Accord et se regroupent dans le Yorkshire[27], où ils mettent à sac les possessions du duc et du comte de Salisbury[31]. Thomas Neville accompagne le duc et son père lorsque ces derniers quittent Londres le pour restaurer l'ordre dans le Nord. Ayant atteint le château de Sandal le , les forces yorkistes semblent avoir conclu une trêve avec leurs adversaires pendant Noël. Toutefois, le , le duc d'York, accompagné de son fils Edmond, du comte de Salisbury et de Thomas Neville, conduit une sortie pour s'attaquer à l'armée lancatrienne qui les assiège. L'armée yorkiste est anéantie lors de la bataille de Wakefield : Thomas Neville est tué pendant les combats[32], tout comme le duc d'York et son fils, tandis que son père est exécuté après sa capture[33]. Leurs têtes sont ensuite fichées par les Lancastriens sur les murs de la ville d'York[34]. Trois mois plus tard, après le triomphe yorkiste à la bataille de Towton, les restes de Thomas sont retirés des remparts d'York et déposés dans le prieuré dominicain de la ville[33]. Finalement, Richard Neville ordonne en que les dépouilles de son père et de son frère rejoignent celle de sa mère dans la commanderie de Bisham[35].

Ascendance

Références

  1. Pollard 1990, p. 251–2.
  2. Hicks 1998, p. 49.
  3. Hicks 1998, p. 62.
  4. Hicks 1998, p. 24.
  5. Griffiths 1981, p. 698–9.
  6. Hicks 1998, p. 88.
  7. Griffiths 1991, p. 322.
  8. Storey 1966, p. 130.
  9. Friedrichs 1988, p. 224.
  10. Griffiths 1991, p. 325.
  11. Griffiths 1991, p. 321.
  12. Storey 1966, p. 125.
  13. Hicks 1998, p. 87.
  14. Storey 1966, p. 148–9.
  15. Hicks 2010, p. 115.
  16. Hicks 1998, p. 129.
  17. Hicks 1998, p. 131.
  18. Storey 1966, p. 116–7.
  19. Hicks 1998, p. 150.
  20. Pollard 1990, p. 271.
  21. Hicks 1998, p. 163.
  22. Horrox 2004.
  23. Hicks 1998, p. 166.
  24. Hicks 1998, p. 183.
  25. Pollard 1990, p. 279.
  26. Griffiths 1981, p. 865.
  27. Watts 2011.
  28. Hicks 1998, p. 189.
  29. Johnson 1988, p. 214.
  30. Johnson 1988, p. 215.
  31. Hicks 1998, p. 213.
  32. Johnson 1988, p. 222–4.
  33. Pollard 2004.
  34. Cox 2010, p. 72.
  35. Hicks 1998, p. 228.

Bibliographie

  • H. R. Cox, The Battle of Wakefield Revisited: A Fresh Perspective on Richard of York's Final Battle, December 1460, York, (ISBN 978-0-9565768-0-4)
  • R. L. Friedrichs, « Ralph Lord Cromwell and the Politics of Fifteenth-Century England », Nottingham Medieval Studies, vol. 32,‎ , p. 207–27 (ISSN 0078-2122, DOI 10.1484/J.NMS.3.167)
  • R. A. Griffiths, The Reign of King Henry VI, Berkeley, University of California Press, (ISBN 978-0-520-04372-5)
  • R. A. Griffiths, « Local Rivalries and National Politics: The Percies, the Nevilles, and the Duke of Exeter, 1452–55 », dans King and Country: England and Wales in the Fifteenth Century, Londres, The Hambledon Press, (ISBN 978-1-85285-018-0)
  • Michael Hicks, Warwick the Kingmaker, Oxford, Blackwell Publishers, (ISBN 978-0-631-16259-9)
  • Michael Hicks, The Wars of the Roses, Totton, Yale University Press, (ISBN 978-0-300-11423-2)
  • (en) Rosemary Horrox, « Neville, John, Marquess Montagu (c. 1431–1471) », dans Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, (lire en ligne) Inscription nĂ©cessaire
  • P. A. Johnson, Duke Richard of York 1411–1460, Oxford, Clarendon Press, (ISBN 978-0-19-822946-9)
  • A. J. Pollard, North-Eastern England During the Wars of the Roses: Lay Society, War, and Politics 1450–1500, Oxford, Clarendon Press, (ISBN 978-0-19-820087-1)
  • (en) A. J. Pollard, « Neville, Richard, fifth earl of Salisbury (1400–1460) », dans Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, (lire en ligne) Inscription nĂ©cessaire
  • R. L. Storey, The End of the House of Lancaster, Londres, Sutton Publishing Ltd, (ISBN 978-0750921992)
  • (en) John Watts, « Richard of York, third duke of York (1411–1460) », dans Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, (lire en ligne) Inscription nĂ©cessaire

Liens externes

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