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Théorie de l'obstruction

En mathématiques, la théorie de l'obstruction est le nom donné en fait à plusieurs théories topologiques distinctes dont le but est de déterminer des invariants cohomologiques.

Homotopie

Le sens le plus ancien donnĂ© Ă  l'expression « thĂ©orie de l'obstruction » est, en topologie algĂ©brique, et plus prĂ©cisĂ©ment en thĂ©orie de l'homotopie, celui d'une procĂ©dure, dĂ©finie par rĂ©currence sur la dimension, permettant de prolonger une application continue dĂ©finie sur un complexe simplicial, ou sur un CW-complexe. Traditionnellement appelĂ©e thĂ©orie de l'obstruction d'Eilenberg, du nom de Samuel Eilenberg, cette procĂ©dure met en jeu des groupes de cohomologie dont les coefficients sont pris dans des groupes d'homotopie, pour dĂ©finir des « blocages » Ă  ces prolongements, appelĂ©s obstructions. Par exemple, pour Ă©tendre une application f d'un complexe simplicial X vers un autre, Y, dĂ©finie initialement sur le 0-squelette de X (les sommets de X), une extension au 1-squelette (les arĂȘtes) sera possible si Y est « suffisamment » connectĂ© par arcs ; Ă©tendre ensuite f au 2-squelette (l'ensemble des faces triangulaires) revient Ă  remplir l'intĂ©rieur des images des arĂȘtes bordant chaque triangle, ce qui n'est possible que si le triangle formĂ© par les images des arĂȘtes est contractile (homotopiquement rĂ©ductible Ă  un point). Le calcul des obstructions revient Ă  mesurer prĂ©cisĂ©ment (pour f, X et Y donnĂ©s) ce qu'il faudrait modifier pour que f soit effectivement prolongeable.

En topologie géométrique

En topologie gĂ©omĂ©trique, la thĂ©orie de l'obstruction a pour objectif de dĂ©terminer si une variĂ©tĂ© topologique peut ĂȘtre munie d'une structure linĂ©aire par morceaux (en), et si une variĂ©tĂ© linĂ©aire par morceaux peut ĂȘtre munie d'une structure de variĂ©tĂ© diffĂ©rentielle.

On sait en particulier qu'en dimension 2 (Tibor Radó), et 3 (Edwin E. Moise), les notions de variété topologique et de variété linéaire par morceaux coïncident, mais que ce n'est plus vrai en dimension 4. D'autre part, en dimensions 6, les variétés linéaires par morceaux sont des variétés différentielles.

En théorie de la chirurgie

Les deux questions fondamentales de la thĂ©orie de la chirurgie sont de dĂ©terminer si un espace topologique dont le dual de PoincarĂ© est de dimension n est homotopiquement Ă©quivalent Ă  une variĂ©tĂ© diffĂ©rentielle, et de dĂ©terminer si une Ă©quivalence d'homotopie entre deux variĂ©tĂ©s de dimension n est homotope Ă  un diffĂ©omorphisme. Dans les deux cas, il y a deux obstructions pour n > 9 : une obstruction primaire venant de la K-thĂ©orie topologique (en) Ă  l'existence d'un fibrĂ© vectoriel ; si elle disparait, il existe une application normale (en), permettant de dĂ©finir une obstruction secondaire « chirurgicale » venant de la L-thĂ©orie algĂ©brique, empĂȘchant d'exĂ©cuter sur l'application normale une opĂ©ration la ramenant Ă  une Ă©quivalence d'homotopie.

Références

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