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Thèse de Tate

En thĂ©orie des nombres, la thèse de Tate est la thèse de doctorat de 1950 de John Tate (1950) (Fourier Analysis in Number Fields and Hecke's Zeta-Functions) rĂ©alisĂ© sous la direction d'Emil Artin Ă  l'UniversitĂ© de Princeton. Dans ce travail, Tate a utilisĂ© une intĂ©gration invariante par translation sur le groupe localement compact des idèles pour relever la fonction zĂŞta tordue par un caractère de Hecke, c'est-Ă -dire une fonction L de Hecke, d'un corps de nombres en une intĂ©grale et Ă©tudier ses propriĂ©tĂ©s. En utilisant l'analyse harmonique, plus prĂ©cisĂ©ment la formule sommatoire de Poisson, il a prouvĂ© l'Ă©quation fonctionnelle et la continuation mĂ©romorphe de des fonctions L de Hecke. Il a Ă©galement localisĂ© les pĂ´les de la fonction zĂŞta tordue. Son travail peut ĂŞtre considĂ©rĂ© comme une reformulation Ă©lĂ©gante et puissante d'un travail d'Erich Hecke sur la preuve de l'Ă©quation fonctionnelle de la fonction L de Hecke. Erich Hecke avait utilisĂ© fonction thĂŞta de Jacobi gĂ©nĂ©ralisĂ©e associĂ©e Ă  un corps de nombres algĂ©briques et un rĂ©seau sur l'anneau des entiers de ce corps.

Théorie d'Iwasawa-Tate

Kenkichi Iwasawa a découvert indépendamment la même méthode (sans analogue de la théorie locale dans la thèse de Tate) pendant la Seconde Guerre mondiale et l'a annoncé dans son article au Congrès international des mathématiciens de 1950 et dans sa lettre à Jean Dieudonné écrite en 1952. Cette théorie porte donc souvent les noms d'Iwasawa-Tate. Iwasawa dans sa lettre à Dieudonné a décrit sur plusieurs pages non seulement la continuation méromorphe et l'équation fonctionnelle de la fonction L, il a également prouvé la finitude du nombre de classe et le théorème de Dirichlet sur les unités comme corollaire immédiats du calcul principal. La théorie en caractéristique positive a été développée une décennie plus tôt par Ernst Witt, Wilfried Schmid et Oswald Teichmüller.

La théorie d'Iwasawa-Tate utilise plusieurs structures issues de la théorie du corps de classes, cependant elle n'utilise aucun résultat profond de cette dernière.

Généralisations

La théorie d'Iwasawa-Tate fut étendue au groupe général linéaire GL(n) sur un corps de nombres algébriques et des représentations automorphes de son groupe adélique par Roger Godement et Hervé Jacquet en 1972 qui ont jeté les fondements de la correspondance de Langlands. La thèse de Tate peut être considérée comme le cas GL(1) de l'œuvre de Godement-Jacquet.

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Références

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