Tectite
Les tectites sont des objets naturels constitués de verre noir, vert, brun ou gris. Elles sont souvent de la taille d'un gravier ; quand elles sont de taille millimétrique on les qualifie de microtectites. Beaucoup sont sphéroïdales mais certaines sont allongées, parfois en forme de larme ou d'haltère.
Les tectites sont des fragments de roches fondues et expulsées par l'impact d'un météoroïde, qui se sont refroidis rapidement lors de leur trajet aérien et sont retombés plus ou moins loin (200–500 km, jusqu'à 12 000[1]) du cratère d'impact.
Le mot tectite est transcrit du terme allemand Tektit, forgé en 1900 par le géologue autrichien Franz Eduard Suess à partir du grec τηκτός / tēktós (« fondus »).
Caractéristiques
Les tectites se caractérisent par :
- une composition assez homogène ;
- une teneur extrĂŞmement faible en eau et autres volatils ;
- une grande proportion de lechateliérite ;
- (généralement) l'absence de cristaux microscopiques (microlites) et de relations chimiques avec le substrat rocheux ou les sédiments locaux ;
- une distribution sous la forme de champs de dispersion géographiquement étendus.
Principaux champs de dispersion
On connaît quatre grands champs de tectites, auxquels s'est rajouté en 2021 le champ bélizien[2] - [1].
Champ | Lieux | Type de tectites | Âge | Caractéristiques | Cratère d'impact |
---|---|---|---|---|---|
Australasien (en) | Asie du Sud-Est, Australie, océan Indien (10 à 30 % de la surface terrestre) | Australites, indochinites (en) et philippinites (en) | 790 ka | ~Noires, parfois brun foncé | Sous les laves du plateau des Bolovens (Laos)[3] |
Centreuropéen | Tchéquie (principalement) | Moldavites | 14,808 ± 0,038 Ma[4] | Vertes | Astroblème du Nördlinger Ries (Bavière, Allemagne) |
Ivoirien | CĂ´te d'Ivoire | Ivoirites | 1,07 Ma[5] | ~Noires, avec de petites vacuoles[6] | Lac Bosumtwi (Ghana) |
Nord-américain (en) | Amérique du Nord | Bediasites (en) et georgiaïtes (en) | 35 Ma | ~Noires ou brun foncé (bediasites), vertes (georgiaïtes) | Cratère de la baie de Chesapeake (Virginie, États-Unis) |
Bélizien | Belize | Bélizites | 804 ± 9 ka | Cratère de Pantasma (Nicaragua)[2] - [1] |
Notes et références
- (en) Pierre Rochette, Pierre Beck, Martin Bizzarro, Régis Braucher, Jean Cornec et al., « Impact glasses from Belize represent tektites from the Pleistocene Pantasma impact crater in Nicaragua », Communications Earth & Environment (en), vol. 2,‎ , article no 94 (DOI 10.1038/s43247-021-00155-1).
- « Un quatrième couple cratère-tectite découvert sur Terre ! », sur INSU, (consulté le ).
- (en) Kerry Sieh, Jason Herrin, Brian Jicha, Dayana Schonwalder Angel, James D. P. Moore et al., « Australasian impact crater buried under the Bolaven volcanic field, Southern Laos », PNAS, vol. 117, no 3,‎ , p. 1346-1353 (DOI 10.1073/pnas.1904368116).
- M. Schmieder, T. Kennedy, F. Jourdan, E. Buchner et W. U. Reimold, « A high-precision 40Ar/39Ar age for the Nördlinger Ries impact crater, Germany, and implications for the accurate dating of terrestrial impact events », Geochimica et Cosmochimica Acta, vol. 220,‎ , p. 146-157 (DOI 10.1016/j.gca.2017.09.036).
- « Africa », sur Earth Impact Database (consulté le )
- (en) Alain Carion, « Ivory Coast Tektites », sur Meteorite Times Magazine (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- (en) G. J. H. McCall, Tektites in the Geological Record: Showers of Glass from the Sky, Bath (Royaume-Uni), The Geological Society Publishing House, , 256 p. (ISBN 1-86239-085-1)
- J. Baier, « Die Auswurfprodukte des Ries-Impakts, Deutschland », dans Documenta Naturæ, Vol. 162, München, 2007 (ISBN 978-3-86544-162-1).
- Émile Belot, « Le mystère des tectites : Larmes bataviques tombées du ciel », La Revue scientifique, vol. 71e année, no 19,‎ (ISSN 0370-4556, lire en ligne, consulté le ).