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Taxilès

Taxilès ou Taxile (en grec ancien Tαξίλης / Taxilès) est un raja de Taxila et le satrape du Pendjab de 323 av. J.-C. jusqu'à une date indéterminée à la fin du IVe siècle av. J.-C..

Taxilès
Taxilès
L'Inde sous le règne d'Alexandre.

Origine Gandhara
Allégeance Alexandre le Grand
Grade Raja de Taxila
Faits d'armes Bataille de l'Hydaspe
Autres fonctions Satrape du Pendjab

Biographie

Raja de Taxila

Son nom indien est Ambhi ou Ambhika (grec ancien : Omphis)[1], mais les sources grecques l’appellent Taxilès du nom de la ville de Taxila dans le Gandhara entre l'Indus et l'Hydaspe[2]. Il succède Ă  son père sur le trĂ´ne de Taxila. Plutarque affirme que Taxile « possĂ©dait, dit-on, dans l’Inde un royaume non moins Ă©tendu que l’Égypte, abondant en pâturages et en fruits excellents »[3].

En 327 av. J.-C., il envoie une ambassade auprès d'Alexandre, tandis que ce dernier est en Sogdiane, afin de le convaincre d'intervenir contre Poros, roi des Paurava, qui tenait les territoires voisins, Ă  l'est de l'Hydaspe[4]. En signe de soumission, il lui offre en tribut : 200 talents d'argent, 200 bĹ“ufs, 200 moutons, 30 Ă©lĂ©phants et une force de 700 cavaliers.

Alexandre a Ă©tĂ© impressionnĂ© Ă  la vue des forces de Taxilès lors de sa campagne en Inde au cours de l'annĂ©e 327, Ă  tel point qu'il ordonne Ă  son armĂ©e de se mettre en formation de combat, redoutant un piège. Mais Taxilès s'empresse de soulager Alexandre de son apprĂ©hension en le couvrant de cadeaux et en mettant ses forces Ă  sa disposition. Alexandre a non seulement rendu Ă  Taxilès son titre et ses cadeaux mais il l'a aussi honorĂ© avec une garde-robe « de robes perses, d'ornements d'or et d'argent, 30 chevaux et 1 000 talents d'or Â»[5]. Alexandre comprend en effet qu'il ne peut se passer d'un alliĂ© aussi puissant lui permettant de renouer avec le rĂŞve indien des souverains achĂ©mĂ©nides[4].

Relations avec Alexandre

Taxilès vient en aide à Héphaistion et à Perdiccas dans la construction d'un pont sur l'Indus et fournit des provisions à leurs troupes. Quand il reçoit Alexandre et toute son armée dans sa capitale, il fait montre d'amitié et d'hospitalité[6]. Plutarque affirme à propos de Taxilès :

« C’était un homme sage, et qui, ayant salué Alexandre, lui dit : « Qu’avons-nous besoin, Alexandre, de nous faire la guerre, si tu n’es pas venu pour nous ôter l’eau et ce qui est nécessaire à notre nourriture ? Ce sont là les seuls objets pour lesquels les hommes ne sauraient se dispenser de combattre. Quant aux richesses et aux autres biens, si j’en ai plus que toi, je suis prêt à t’en faire part ; si j’en ai moins, je n’aurai pas honte de recevoir tes bienfaits, et je les accepterai avec reconnaissance. »

Il participe Ă  la tĂŞte de 5 000 hommes Ă  la bataille de l'Hydaspe, Ă  l'issue de laquelle il est envoyĂ©, sans succès, demander la reddition de Poros qui manque de le tuer[7]. Cependant par la suite, les deux rivaux se rĂ©concilient grâce Ă  la mĂ©diation personnelle d'Alexandre. Taxilès contribue avec zèle Ă  l'Ă©quipement de la flotte sur l'Hydaspe. Il reçoit donc le gouvernement du territoire situĂ© entre ce fleuve et l'Indus (Inde supĂ©rieure)[8]. Mais Alexandre y maintient un officier macĂ©donien afin surveiller les agissements du seul commandant indigène promu dans les annĂ©es 324-323[9].

Après l'assassinat par ses propres troupes de Philippe, le satrape de l'Indus, en 325 av. J.-C., Alexandre expédie un courrier dans lequel il informe Taxilès et Eudamos qu'ils doivent prendre possession de la région riveraine de l'Hydaspe jusqu'à l'embouchure de l'Indus avant qu'il n'en désigne un gouverneur[10]. Il ne semble donc pas avoir été formellement désigné satrape par Alexandre.

Satrape du Pendjab

Par les accords de Babylone conclus en 323 av. J.-C., Taxilès devient satrape du Pendjab, tandis que la région de l'Indus passe sous l'autorité de Poros, avant qu'il ne soit exécuté par Eudamos. Cette désignation est confirmée par les accords de Triparadisos de 321[11]. Ce qui fait de lui l'un des rares satrapes non Gréco-Macédonien resté en place au temps des diadoques.

À une date indéterminée (dans les années 310-305) Taxilès aurait été évincé par Chandragupta Maurya, fondateur de l'Empire Maurya. Taxila devient alors la capitale de la province septentrionale de l'empire Maurya.

Notes et références

  1. (en) W. Heckel, The Wars of Alexander the Great, 336-323 B.C., Taylor & Francis, , p. 48
  2. Diodore, XVII, 86 ; Quinte-Curce, VIII, 12.
  3. Plutarque, 59. L'auteur exagère la superficie du royaume de Taxilès.
  4. Goukowsky 1993, p. 294.
  5. Quinte-Curce, VIII.
  6. Arrien, IV, 12 ; V, 3, 8. Diodore, XVII, 86. Plutarque, 59, 65. Quinte-Curce, VIII, 14 ; IX, 3.
  7. Arrien, V, 4.
  8. Arrien, V, 8. Quinte-Curce, VIII, Modèle:14 ; IX, 3.
  9. Goukowsky 1993, p. 302, 315.
  10. Arrien, Anabase, VI, 8.
  11. Diodore, XVIII, 3, 9. Justin, XIII, 4.

Sources antiques

Bibliographie

  • Paul Goukowsky, Le monde grec et l'Orient : Alexandre et la conquĂŞte de l'Orient, t. 2, PUF, coll. « Peuples et Civilisations », (1re Ă©d. 1975), 702 p. (ISBN 2-13-045482-8)
  • Édouard Will, Histoire politique du monde hellĂ©nistique 323-, Paris, Seuil, coll. « Points Histoire », (ISBN 2-02-060387-X)
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