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Tartalo

Tartalo est un personnage des plus inquiétants et énigmatiques de la mythologie basque et un cyclope aux mœurs barbares, foncièrement cruel, violent, anthropophage, qui se délecte de la chair des Chrétiens[1]. C'est le nom le plus connu actuellement, mais il s'est appelé, selon les époques et les lieux, Torto, Tartaro, Anxo ou Antxo. On le trouve aussi la forme Tartare (Cerquand)[2].

Tartalo, au parc d'attractions Izenaduba basoa Ă  Mungia (Biscaye).

Étymologie

Anxo

Il s'agit d'un diminutif basque familier du prénom Antoine.

Il s’agirait plutôt de l’hypocoristique du prénom Andoni (es).

Tartaro

L'origine du nom de Tartaro et de ses variantes est inconnue. S'il est restĂ© spĂ©cifique Ă  la tradition basque, il n'est pas certain qu'il soit d'origine basque, et il a probablement dĂ©passĂ© les limites gĂ©ographiques actuelles de cette zone. Un personnage appelĂ© Tartari Ă©tait attestĂ© au-delĂ  de la Gascogne, rive droite de la Garonne, dans l'Agenais : il s'agit toujours d'un ogre ou d'un personnage malĂ©fique. Un dicton disait « mĂ©chant comme Tartari Â». Dans certains contes, l'ogre s'appelle Tartari, et sa femme Tartarino. Enfin, ajoute BladĂ©[3], certains paysans appelaient Tartari le diable noir qui emporte Polichinelle dans les théâtres de marionnettes.

Symbolique

Dans les contes populaires du monde entier, c'est le Basajaun qui porte parfois le nom d'Anxo. Le fait de lui attribuer ce nom familier démontre que le seigneur sauvage a perdu sa signification de divinité sylvestre et pastorale, crainte mais respectée, pour se confondre progressivement avec un ogre fruste.

Caractéristiques

Les caractĂ©ristiques et les aventures qu'on lui prĂŞte correspondent d'assez près Ă  celles du cyclope Polyphème. Comme lui il vit dans une caverne, il Ă©lève des moutons, et il dĂ©vore les hommes qu'il peut attraper, jusqu'au jour oĂą un des prisonniers s'Ă©chappe en crevant son Ĺ“il et en se cachant parmi ses moutons. Ses autres aventures sont essentiellement du type de l'ogre dupĂ©. La tradition basque lui oppose souvent un jeune garçon dĂ©lurĂ© appelĂ© Mattin Ttipi (le Petit Martin), ou Mattin Txirula (Martin le joueur de flĂ»te), souvent considĂ©rĂ© comme « fou Â» ou « imbĂ©cile Â», mais dont les actes dĂ©mentent le sens habituel de ces termes, et marquent plus sĂ»rement sa « diffĂ©rence Â» avec le commun de ses contemporains. Wentworth Webster voit dans certains dĂ©tails comme la bague parlante qu'il offre Ă  ses victimes, des thĂ©matiques celtiques.

Tartaro fait partie du grand nombre de cyclopes que l'on retrouve tout au long de la chaîne pyrénéenne et dans les Alpes (Bécut, Ulhart...).

De nombreux lieux de la montagne basque attestent l'habitation de Tartaro (Tartaloetxeta).

Des versions de contes probablement plus récentes tendent à confondre Tartaro avec d'autres figures mythologiques basques, tels le Basajaun ou seigneur sauvage, ou bien un lamina (les laminak sont des nains aux caractéristiques variées).

Note

  1. Claude Labat, Libre parcours dans la mythologie basque : avant qu'elle ne soit enfermée dans un parc d'attractions, Bayonne; Donostia, Lauburu ; Elkar, , 345 p. (ISBN 9788415337485 et 8415337485, OCLC 795445010), p. 109
  2. Patxi Xabier Lezama Perier, Mythologie basque, Académie de la langue basque (Euskaltzaindia), 2018,
  3. Jean-François BladĂ©, Contes de Gascogne, Paris, Maisonneuve, 1886, Tome II, « La Belle Jeanneton Â», note finale

Bibliographie

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