Taras Borovets
Taras Borovets (en ukrainien : Тара́с Дми́трович Борове́ць, surnommé Tarass Boulba), né le à Bystrytschi (de) (Empire russe, actuellement oblast de Rivne) et mort le à New York, est un homme politique et chef militaire ukrainien.
Naissance | Bistrichi (d) |
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Décès |
(à 73 ans) New York |
Sépulture |
Cimetière Saint-André (d) |
Nom dans la langue maternelle |
Тарас Бульба-Боровець |
Nom de naissance |
Тарас Дмитрович Боровець |
Nationalités | |
Activités |
Parti politique | |
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Grade militaire | |
Conflit | |
Lieu de détention | |
Distinction |
Croix militaire (d) |
Biographie
Durant l'entre-deux-guerres, résidant dans la partie de l’Ukraine annexée par la Pologne, Taras Borovets fut emprisonné pour « sédition » à Bereza Kartuzka en Pologne. Au cours de la première occupation soviétique de l'Ukraine occidentale de 1939 à 1941, il créa une organisation clandestine basée en Volhynie. Avec le déclenchement de la guerre germano-soviétique cette organisation prit le nom de Sitch de Polésie et combattit les Soviétiques. Plus tard, elle combattra les unités militaires allemandes[1].
En , elle adopta le nom d’Armée insurrectionnelle et le changea son nom pour Armée révolutionnaire du peuple ukrainien (ARPU)[1]. Taras Borovets conduisit cette lutte armée révolutionnaire en suivant les directives des chefs d'état-major du gouvernement en exil de la République populaire ukrainienne et adopta un programme démocratique[1].
Alors que l'OUN(B) ne reconnaît pas l'autorité de la République populaire ukrainienne, la cause que défend Taras Borovets, considérant que l'OUN(B) est une sorte de proto-état et qu'il était en désaccord sur la politique de nettoyage ethnique perpétré par l'UPA contre les Polonais de Volhynie, le , l'armée révolutionnaire du peuple ukrainien de Taras Borovets fut cernée et désarmée par l'UPA de Stepan Bandera. Taras Borovets qui refusa de rejoindre le mouvement extrémiste des bandéristes, réussit toutefois à s'échapper. Cependant, en représailles, les officiers de l'armée révolutionnaire du peuple ukrainien et la femme de Taras Borovets furent torturés et exécutés par les membres de l'OUN-B[2], le reste des troupes de Taras Borovets a été soit dispersé, soit intégré dans l'UPA.
Trahi, il s'enfuit à Berlin où il fut arrêté à la fin de l'année 1943 puis emprisonné dans le camp de concentration de Sachsenhausen. Acculés, les Allemands changent de politique vis-à-vis des Slaves et le libèrent en 1944 : il intègre alors l'Armée nationale ukrainienne.
Émigré en Allemagne de l'Ouest après la guerre, il organisa la Garde nationale de l'Ukraine et publia de 1951 à 1953 une revue. Il émigra finalement aux États-Unis où il mena la vie d'un citoyen ordinaire. Les mémoires de Taras Borovets ont été publiés à Winnipeg en 1981 sous le titre : Une armée sans État : la gloire et la tragédie du Mouvement insurrectionnel de l'Ukraine.
Notes et références
- Luc Pauwels, « L'Ukraine et les déchirements de la guerre », La Nouvelle Revue d'histoire, n°84 de mai-juin 2016, p. 47-50.
- Sketches from a Secret War: A Polish Artist's Mission to Liberate Soviet Ukraine de Timothy Snyder page 187