Tapis berbère
Le tapis berbère est une sorte de tapis tissé par les Berbères (Libyens, Marocains, Algériens…) en Afrique du Nord.
Histoire
Les origines du tapis d'art berbère remontent à l'ère paléolithique (cf. l'ouvrage de Barbatti, ci-dessous). Depuis des siècles, ce sont les femmes et les jeunes filles qui perpétuent les mêmes traditions du tissage, sur les mêmes types de métiers à tisser. Les différents modèles et ornements ont tous une [1]origine symbolique en rapport avec la religion, la nature, les croyances et l'imaginaire de la culture berbère. Ils se sont transmis à travers les générations de mère en fille. Les authentiques tapis berbères sont des pièces uniques fabriquées à la main pour l'usage domestique et dans la plus pure tradition. Celle-ci est menacée depuis le tournant du siècle par la sédentarisation progressive des grandes tribus nomades, mais on assiste parallèlement à un renouveau des formes d'expression et des matières utilisées (tapis de lirette).
Traditionnellement les tapis confectionnés par les jeunes femmes sont ensuite intégrés à la dote lors du mariage. Il est fréquent que ces tapis soient très peu utilisés et stockés par les familles pour la valeur qu'ils représentent. Ils peuvent être vendus en fonction des aléas économiques que rencontre le foyer. Traditionnellement les tapis Berbères sont en laine. On distingue ceux de haute laine (Tagdift (ber) ou Qtifa (ar)), traditionnellement produits et utilisés par les tribus nomades, ceux à poil ras en points noués, fabriqués usuellement en ville ou par des tribus sédentarisées (« tazerbit » (ber) ou « zerbiya » (ar) et enfin l'équivalent des kilim, « haenbel » (ber) ou « hanbel » ((ar))[2]. Les deux types de tapis en laine les plus représentés sont les Beni Ouarains (motifs géométriques noirs sur fond blanc et laine assez épaisse) ainsi que les Azilal (plus colorés et laine plus rase).
Les familles les moins argentées qui ne pouvaient acheter la laine prirent, à partir du milieu du XXe siècle l'habitude de recycler le tissu de leurs habits usagés en tapis. Ce sont les "Bou Charouet'" qui voudrait dire mot à mot "le père chiffons" et désigne des tapis fabriqués avec des bouts de tissus récupérés de vêtements et linges usés[3], aussi appelés tapis du pauvre.
Notes et références
- https://victiuspro.com
- Laurent Gervereau, Dictionnaire mondial des images, Nouveau Monde Ă©ditions, (ISBN 978-2-36583-810-8, lire en ligne)
- « Tutoriel atelier pédagogique Boucharouet », sur Beyti Ma Maison, (consulté le )
Bibliographie
- Bruno Barbatti (trad. de l'allemand), Tapis Berbères du Maroc, la Symbolique : Origines et significations, Courbevoie, ACR éd., , 344 p. (ISBN 978-2-86770-180-1)
- Bouilloc, Crouzet, Maurières et Vivier, Maroc, Tapis de Tribus, Édisud, (ISBN 2-7449-0155-5)Catalogue de l'exposition du même nom présentée fin 2001 au Musée Bargoin de Clermont-Ferrand, il adopte une approche didactique en présentant des tapis provenant de la plupart des tribus et régions du Maroc qui en ont produit. Chaque pièce est décrite en détail et montrée tant en pied qu'en gros plans sur des fragments. Disponible au musée Bargoin.
- (en) Wilfried Stanzer, Berber : Tribal Carpets and Weavings from Morocco, Helmut Reinisch, (ISBN 3-9500132-0-2)Illustrant leur propos par des photos de tapis et tissages issus de la collection de Richard Hersberger, les auteurs présentent les créations textiles traditionnelles de diverses tribus du Maroc, ainsi que leurs terroirs et leur histoire. Anglais/Français, ou Allemand.
- Paul Vandenbroeck, Azetta, l'art des femmes berbères, Ludion,
- Jean Yves SEVESTRE , Guide des tapis berberes