Système de protection active
Un système de protection active (en anglais : active protection system) est un système généralement destiné à un usage militaire et conçu pour empêcher les missiles et projectiles antichars d'endommager ou détruire une cible.
Les contre-mesures électroniques qui modifient la ou les signatures électromagnétiques, acoustiques ou autres d'une cible, altérant ainsi le comportement de poursuite et de détection d'une menace entrante (par exemple, un missile guidé) sont désignées comme des mesures d'élimination douces (soft-kill). Par opposition, les mesures qui contre-attaquent physiquement une menace entrante, détruisant ou modifiant sa charge utile ou son ogive de manière à entraver gravement l'effet recherché sur la cible, sont qualifiées de mesures d'élimination dures (hard-kill).
Histoire
À partir des années 1970, la généralisation des munitions à charge tandem, des obus flèche ou des munitions attaquant par le toit montre la limite des blindages réactifs. Des systèmes sont alors conçus pour détruire le missile avant que celui-ci ne touche le char. Le premier d'entre eux est le Drozd (en) créé par l'Union soviétique. Cependant, les technologies alors disponibles rendent les systèmes de protection active lourds, peu efficaces et dangereux pour les fantassins proches[1].
Avec la fin de la guerre froide, les armes antichar légères se généralisent dans les conflits asymétriques. Les guerres en Tchétchénie et le conflit israélo-libanais de 2006 ont vu beaucoup de chars et de véhicules de combat d'infanterie détruits. Par conséquent, les systèmes de protection active sont remis en avant[1].
Israël a mis en place le système de protection active Trophy, lequel s'est montré efficace lors de la guerre de Gaza de 2014[1].
Pendant la guerre civile syrienne, l'armée arabe syrienne met au point un système de brouillage infrarouge nommé Shtora. Celui-ci s'est montré efficace pour désorienter les BGM-71 TOW utilisés par l'armée syrienne libre[2].
Lors de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, de nombreux chars russes ont été détruits par des missiles antichars, illustrant leur fragilité face à ce type d'arme[3].
Classification
On distingue deux types de protection active : soft-kill qui vise à empêcher le missile de trouver sa cible, et hard-kill qui vise à détruire le missile qui se dirige vers sa cible[1].
Soft-kill
Les systèmes soft-kill vont utiliser des fumigènes à déploiement rapide, des lasers aveuglants ou des brouilleurs pour désorienter les missiles[1].
La mise en place de tels systèmes nécessite de bien connaître le type de missile utilisé, si une grande variété est utilisée cela peut se révéler impossible[3].
Hard-kill
Les systèmes hard-kill vont détruire le missile à quelques centaines de mètres voire plus souvent à quelques mètres du véhicule[1]. Plusieurs systèmes de hard-kill existent, tels que le système Trophy israélien, ou encore le système Quick Kill (en) américain.
Notes et références
- Yannick Smaldore, « Les solutions de protection active, quelle diffusion ? », sur aerion24.news, .
- (en) Tamir Eshel, « Home Grown Syrian Soft Kill System Successfully Defeated TOW Missiles », sur defense-update.com, .
- (en) « How tanks can survive against cheap, shoulder-fired missiles », sur economist.com, .