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Synagogue de Saint-Avold

La synagogue de Saint-Avold est un lieu de culte juif situĂ© Ă  l’angle de la rue des AmĂ©ricains et de la rue de la Mertzelle, prĂšs de la place Paul-Collin Ă  Saint-Avold en Moselle. Elle succĂšde Ă  une synagogue plus ancienne disparue construite Ă  proximitĂ©.

Synagogue de Saint-Avold
Image illustrative de l’article Synagogue de Saint-Avold
Vue gĂ©nĂ©rale de l’édifice
Présentation
Culte JudaĂŻsme
Type Synagogue
Fin des travaux 1956
Architecte Roger Zonca
Style dominant Architecture moderne
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Grand Est
DĂ©partement Moselle
Ville Saint-Avold
CoordonnĂ©es 49° 06â€Č 13″ nord, 6° 42â€Č 29″ est[1]
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Synagogue de Saint-Avold
GĂ©olocalisation sur la carte : Moselle
(Voir situation sur carte : Moselle)
Synagogue de Saint-Avold

Contexte

La place des Juifs Ă  Saint-Avold

On ne possĂšde aucun document permettant de dater avec prĂ©cision l’implantation de la communautĂ© juive de Saint-Avold. L’implantation de Juifs dans la rĂ©gion est ancienne et leur prĂ©sence est signalĂ©e dĂšs la fin du IVe siĂšcle. L’abbaye de Saint-Nabor devint trĂšs rapidement, grĂące Ă  des privilĂšges et donations, un gros propriĂ©taire foncier et eut besoin de faire du commerce pour valoriser les produits de ses terres. On peut penser que les abbĂ©s attirĂšrent des Juifs Ă  Saint-Avold pour servir d’intermĂ©diaires de commerce dĂšs le dĂ©but du Moyen Âge. On peut d’ailleurs noter que les Juifs ont toujours rĂ©sidĂ© Ă  l’intĂ©rieur de l’enceinte fortifiĂ©e de la citĂ©, les abbĂ©s tenant certainement Ă  protĂ©ger, mais aussi Ă  contrĂŽler les Juifs qui faisaient le commerce pour leur compte.

La premiĂšre preuve formelle de la prĂ©sence juive Ă  Saint-Avold est une lettre de protection de l’évĂȘque Conrad Bayer de Boppart, seigneur de Saint-Avold, datĂ©e du 27 juin 1455 et qui autorise Sara, veuve de Gumprecht et ses domestiques Ă  rĂ©sider et Ă  circuler librement dans la ville. Au XVIe siĂšcle, plusieurs familles juives vivent Ă  Saint-Avold dont celle du cĂ©lĂšbre chirurgien Abraham et celle de Samuel Eliakim, ancĂȘtre judĂ©o-lorrain de la mĂšre de Marcel Proust[2].

Cette situation de relative tolĂ©rance devait se terminer en 1625, date Ă  laquelle les Juifs de Saint-Avold furent expulsĂ©s Ă  la demande de la bourgeoisie de la ville, Ă  la suite du rattachement au duchĂ© de Lorraine qui leur Ă©tait peu favorable. Leur retour fut permis Ă  la suite des misĂšres induites par la guerre de Trente Ans pour la pĂ©riode de 1633 Ă  1660 et les Juifs participĂšrent activement Ă  la reconstruction de la ville. La princesse de Phalsbourg, Lixheim et Saint-Avold Henriette de Lorraine leur Ă©tait particuliĂšrement favorable. Une ordonnance Ă©piscopale de 1660 renouvelant une ordonnance de l’évĂȘchĂ© de Metz de 1631, autorise les sages-femmes chrĂ©tiennes de l’archiprĂȘtrĂ© de Saint-Avold Ă  porter assistance aux parturientes Juives mais ne leur permet pas de porter les enfants Ă  la circoncision.

L’arrivĂ©e au pouvoir du duc de Lorraine LĂ©opold Ier en 1697 modifia Ă  nouveau la situation des Juifs de Saint-Avold et de nombreuses familles partirent s’établir Ă  Metz sous la protection des Trois-ÉvĂȘchĂ©s. Durant le XVIIIe siĂšcle, les Juifs participaient activement au grand marchĂ© de bestiaux de la ville sous la protection des autoritĂ©s, face Ă  un antisĂ©mitisme latent. En 1786, le bĂ©nĂ©dictin Dom Chais de l’abbaye de Saint-Nabor de Saint-Avold rĂ©dige un mĂ©moire rĂ©pondant Ă  la question « â€Š est-il des moyens de rendre les Juifs plus utiles et plus heureux en France ? Â» destinĂ© Ă  l’AcadĂ©mie royale de Metz qui est une Ɠuvre de haine et de prĂ©jugĂ©s[3]. La RĂ©volution française leur accorda en 1791 finalement l’égalitĂ© des droits.

La plaquette des Journées européennes de la culture juive du dimanche 4 septembre 2011 nous apprend que :

« [
] Le dĂ©cret de NapolĂ©on, pris Ă  Bayonne le 28 juillet 1808, obligea les citoyens de confession israĂ©lite Ă  se doter dĂ©finitivement d’un patronyme et Ă  le dĂ©clarer Ă  l’état civil de leur lieu de rĂ©sidence. Ainsi, 53 IsraĂ©lites sont enregistrĂ©s Ă  la mairie de Saint-Avold, au cours de l’annĂ©e 1808. Outre un mĂ©decin, un chirurgien et un fonctionnaire, la plupart d’entre eux Ă©taient actifs dans le commerce. La population juive naborienne croĂźt dĂšs lors sensiblement, notamment Ă  partir de 1871 avec l’arrivĂ©e d’Allemands, Ă  la suite de l'intĂ©gration de la Moselle dans l’Empire germanique. Elle s’élĂšve Ă  159 personnes en 1900. [
] DĂšs l’entrĂ©e des nazis en France en juin 1940, les Juifs sont l’objet des persĂ©cutions que l’on sait. La communautĂ© naborienne paya un lourd tribut Ă  cette barbarie avec 44 de ses membres morts en dĂ©portation. À la LibĂ©ration, les survivants de la communautĂ© reprirent progressivement leurs activitĂ©s et contribuĂšrent au redressement de l’économie locale. En 2008, la communautĂ© juive de Saint-Avold compte environ 120 membres dont les trois quarts rĂ©sident dans l’agglomĂ©ration. Â»[4].

La communauté juive de Saint-Avold entretenait d'excellentes relations avec les synagogues voisines dont la Synagogue de Merlebach (1961-2000), aujourd'hui désaffectée par suite de la désagrégation de la communauté juive de Freyming-Merlebach. Le bùtiment a été vendu par le Consistoire à la Municipalité de cette ville[5] et transformé en habitation.

L'actuel rabbin et ministre du culte de la communauté israélite de Saint-Avold est Claude Rosenfeld.

Le rĂŽle de la synagogue

Les synagogues sont des lieux de culte juif. Ces Ă©difices possĂšdent habituellement un sanctuaire, c’est-Ă -dire un grand hall de priĂšre et de cĂ©lĂ©bration, avec une armoire oĂč sont rangĂ©s les Livres de la Torah[6]. Ils peuvent aussi comporter une salle pour les Ă©vĂ©nements communautaires et disposent Ă©galement de petites piĂšces rĂ©servĂ©es Ă  l’étude, voire un Beit midrash (« maison d’étude[6] »). La synagogue est donc devenue Ă©galement au cours de l’histoire juive, le lieu du Talmud Torah, c’est-Ă -dire l’enseignement de la tradition juive et de la langue hĂ©braĂŻque[6].

Les synagogues de Saint-Avold

La synagogue de 1956

L’ordonnance Ă©piscopale de 1660 mentionne dĂ©jĂ  l’existence d’une synagogue Ă  Saint-Avold[7].

Une ancienne synagogue avait été mise en service bien avant 1817, le local était loué à un propriétaire qui décida de vendre la maison.

Un immeuble incendiĂ© situĂ© rue des Anges fut alors acquis par trois membres de la communautĂ© juive de Saint-Avold (David Elli, Salomon Nathan et Salomon Friburg) et restaurĂ© par leurs soins. Un des niveaux de l’immeuble Ă©tait alors mis Ă  disposition de la communautĂ© pour servir de synagogue en juin 1824.

Une nouvelle synagogue fut construite Ă  l’emplacement de cet immeuble dĂšs 1825 sur autorisation prĂ©fectorale. Menaçant ruine, elle fut reconstruite de 1858 Ă  1860 avec l’aide d’une subvention de la ville souhaitĂ©e par le maire Charles Joseph Spinga. L’architecte Jeannin en conçu la façade. En 1871, le siĂšge rabbinique de Saint-Avold est rĂ©organisĂ© par l'autoritĂ© impĂ©riale allemande et divisĂ© en deux rabbinats: Boulay et Saint-Avold[8]. Le ministre-officiant est rĂ©munĂ©rĂ© et touche une indemnitĂ© de logement versĂ©e par l'administration. AprĂšs 1918 et le retour de l'Alsace-Moselle Ă  la France, la communautĂ© perd certains membres d'origine allemande. La synagogue est rĂ©novĂ©e de 1922 Ă  1923. La synagogue rĂ©novĂ©e fut inaugurĂ©e par le grand rabbin de Metz Nathan Netter le 19 avril 1923. SaccagĂ©e et profanĂ©e par les nazis en 1940 elle fut transformĂ©e en remise des pompiers sous le nom de Spritzenhaus avant d’ĂȘtre dĂ©truite.

On procĂ©da alors Ă  la construction (Ă  quelques mĂštres de l’ancien emplacement) d’une nouvelle synagogue achevĂ©e en 1956. Conçue par l’architecte messin Roger Zonca et le bureau d'Ă©tudes Constructa, elle est situĂ©e Ă  l’angle de la rue des AmĂ©ricains et de la rue de la Mertzelle prĂšs de la place Paul Collin. La synagogue est ouverte au culte. Dans le cadre des JournĂ©es europĂ©ennes de la culture juive, la synagogue de Saint-Avold accueille ponctuellement des concerts. La nouvelle synagogue de Saint-Avold a Ă©tĂ© incendiĂ©e et vandalisĂ©e la nuit du 31 aoĂ»t 1992[9] et a Ă©tĂ© soigneusement restaurĂ©e.

Description de la nouvelle synagogue

Synagogue de Saint-Avold, Arche sainte (ŚŚšŚ•ŚŸ Ś§Ś•Ś“Ś© (Aron kodesh).

D’un style rĂ©solument moderne, elle est de forme cubique. Ses deux façades vitrĂ©es sont recouvertes d’un treillis en bĂ©ton sous forme d’un rĂ©seau d’étoiles de David. Deux Ă©toiles de David se retrouvent sur la porte d'entrĂ©e faite de mĂ©tal ajourĂ©. L’intĂ©rieur trĂšs lumineux est Ă©galement Ă©clairĂ© d’une coupole circulaire ornĂ©e d’une Ă©toile de David. Cette coupole, actuellement de couleur blanche, Ă©tait peinte Ă  l'origine en couleur bleu cĂ©leste.

La disposition intĂ©rieure prĂ©sente une galerie rĂ©servĂ©e aux femmes. Les bancs rĂ©servĂ©s aux hommes sont orientĂ©s en direction de JĂ©rusalem et font face Ă  l’estrade et au tabernacle appelĂ©e en hĂ©breu ŚŚšŚ•ŚŸ Ś§Ś•Ś“Ś© (aron kodesh), c’est-Ă -dire l’Arche sainte. On y conserve les rouleaux de la Torah. Face Ă  l’Arche sainte se trouve un pupitre de bois appelĂ© bimah (hĂ©breu Ś‘Ś™ŚžŚ”) qui permet la lecture de la Torah durant les offices[10]. L’Arche sainte est surmontĂ©e d’une lampe allumĂ©e en permanence (signe de la prĂ©sence divine). À ses cĂŽtĂ©s se trouve un chandelier Ă  sept branches de facture moderne. L’Arche sainte est fermĂ©e d’un rideau brodĂ© qui reprĂ©sente les tables de la Loi surmontĂ©es d’une couronne et encadrĂ©es par deux chandeliers Ă  sept branches portĂ©s par deux colonnes.

CimetiĂšres

Dans le cadre de la religion juive, l'inhumation des membres de la communautĂ© suit les prĂ©ceptes de la Halaka. Un mort doit pouvoir reposer Ă  tout jamais dans le sol oĂč il est enterrĂ©. L'intĂ©gritĂ© de sa tombe doit ĂȘtre respectĂ©e et le cimetiĂšre est un lieu sacrĂ©.

Un cimetiĂšre israĂ©lite a Ă©tĂ© ouvert en 1902 pour remplacer celui d’Hellering. On y trouve un monument aux morts Ă©rigĂ© en souvenir des 44 dĂ©portĂ©s de la communautĂ© juive de Saint-Avold[11]. Ce monument, Ɠuvre de R. Sounillac, marbrier sculpteur Ă  Fontaines-sur-SaĂŽne, a Ă©tĂ© inaugurĂ© par Robert Schuman le 26 septembre 1954.

Deux cents tombes juives portant l’étoile de David se trouvent au sein du cimetiĂšre amĂ©ricain. Un mĂ©morial multiconfessionnel accorde une possibilitĂ© de recueillement aux personnes juives de passage. On y trouve une plaque en mosaĂŻque posĂ©e en mĂ©moire des soldats juifs inhumĂ©s dans le cimetiĂšre.

Les déportés Juifs originaires de Saint-Avold et de sa communauté

Monument aux morts du cimetiÚre israélite dédié aux 44 victimes naboriennes de la Shoah.

44 noms de déportés de la communauté juive naborienne sont inscrits sur le monument commémoratif du cimetiÚre israélite de Saint-Avold.

D'autres personnes ayant fait partie de la communauté juive de Saint-Avold ont été déportées et exterminées à Auschwitz et dans les camps de la mort:

  • Louise Laure Marie Bloch, nĂ©e LĂ©vy est nĂ©e le 15 juin 1858 au domicile de ses parents Ă  Carling. Louise Laure Marie frĂ©quente ainsi que ses parents l'ancienne synagogue de Saint-Avold . Son pĂšre Joseph LĂ©vy est ingĂ©nieur des Mines et directeur des travaux des HouillĂšres de Carling et sa mĂšre Justine, nĂ©e LĂ©vi, est sans profession. À l'Ăąge de treize ans, Louise Laure Marie part se rĂ©fugier Ă  Paris avec sa famille au moment de l'occupation de 1870-1918 puis Ă©pouse plus tard Richard Bloch, ancien chef de l'Exploitation de la Compagnie du Chemin de Fer Paris-OrlĂ©ans dont elle sera veuve. Elle quitte son domicile situĂ© au 103, boulevard Malesherbes Ă  Paris (8e) pour s'installer Ă  Nice puis va suivre pour raisons de santĂ© une cure Ă  NĂ©ris-les-Bains en 1942. Elle reçoit comme beaucoup de juifs de l'Allier, une lettre du prĂ©fet datĂ©e du 27 aoĂ»t 1942 lui notifiant sa mise en demeure d'avoir Ă  quitter le dĂ©partement et d'ĂȘtre expulsĂ©e. Des cas d'exemptions sont prĂ©vus. Louise Bloch adresse donc une requĂȘte motivĂ©e dans laquelle elle exprime sa fertĂ© d'appartenir Ă  une famille juive et française depuis au moins le traitĂ© de Westphalie. Elle se considĂšre comme une Lorraine rĂ©fugiĂ©e au titre de la Guerre de 1870, aprĂšs laquelle sa famille a abandonnĂ© Ă  Carling tout ce qu'elle possĂ©dait pour demeurer française, soulignant que pendant ce temps son futur mari gagnait dans les troupes mobiles de l'Yonne la mĂ©daille militaire qu'il portait avec trois de ses camarades seulement, quand il est entrĂ© Ă  Polytechnique dans la promotion 1872. Il est devenu plus tard Officier de la LĂ©gion d'honneur, IngĂ©nieur en Chef des Ponts et ChaussĂ©es et Chef de l'Exploitation du Paris-OrlĂ©ans. Elle dit aussi dans sa requĂȘte que de ses trois fils, l'aĂźnĂ© est Officier de la LĂ©gion d'honneur au titre militaire avec 4 citations Ă  l'ordre de l'ArmĂ©e (dont 3 signĂ©es du marĂ©chal PĂ©tain). Son second fils est Ă©galement Officier de la LĂ©gion d'honneur avec plusieurs blessures et citations. Son troisiĂšme fils enfin est Chevalier de la LĂ©gion d'honneur avec plusieurs citations. Elle est arrĂȘtĂ©e par la Gestapo de Montluçon dans la rafle du 12 mai 1944 Ă  NĂ©ris-les-Bains oĂč elle a pris pension au Splendid HĂŽtel, puis elle est internĂ©e Ă  Vichy. Elle est transfĂ©rĂ©e le 26 mai 1944 dans le camp de Drancy oĂč elle reçoit le matricule no 23255. MalgrĂ© son Ăąge avancĂ©, elle fut par son attitude et son action, un modĂšle d'Ă©nergie, de confiance et de rĂ©sistance. Elle est dĂ©portĂ©e le 30 mai 1944 de Drancy au camp de concentration d'Auschwitz par le convoi no 75. Elle dĂ©cĂšde le 4 juin 1944 Ă  Auschwitz selon l'Ă©tat civil de L'HĂŽpital / Carling et le Journal Officiel no 218 du 20 septembre 1987. Une plaque des dĂ©portĂ©s morts pour la France au Monument aux Morts de NĂ©ris-les-Bains porte son nom[12] - [13] - [14]. Sa petite-fille France Bloch-SĂ©razin, fille de l'Ă©crivain Jean-Richard Bloch et de Marguerite Herzog[15], rĂ©sistante, est dĂ©portĂ©e en 1942 et dĂ©capitĂ©e par les nazis en fĂ©vrier 1943 Ă  Hambourg. Son Ă©poux FrĂ©dĂ©ric SĂ©razin, arrĂȘtĂ© en fĂ©vrier 1940 sous le gouvernement Daladier, est internĂ© Ă  la forteresse de Sisteron en mars 1940 et massacrĂ© Ă  Saint-Étienne par la Milice en juin 1944.
  • GĂ©rard Libbmann, nĂ© le 10 octobre 1931 Ă  Saint-Avold puis rĂ©sident Ă  Schirrhoffen, dĂ©portĂ© Ă  l'Ăąge de 13 ans (convoi n°71, le 13 avril 1944)[16].
  • La famille Beni Cahen-Landau de L'HĂŽpital (Moselle) dont les quatre membres faisaient partie de la communautĂ© juive de Saint-Avold. "...Elle a Ă©tĂ© dĂ©portĂ©e par les nazis et n'est jamais revenue des camps de la mort. Cette famille avait un commerce de tissus dans la rue de l'Église (Ă  L'HĂŽpital). La population spitelloise lui portait grande estime, car c'Ă©taient des commerçants honnĂȘtes, aimĂ©s et apprĂ©ciĂ©s de tous..." (Revue du Cercle d'Histoire de L'HĂŽpital et de Carling Entre Lauter et Merle n°14, juillet 2001, page 28). Cette famille Ă©tait composĂ©e de : Benjamin Landau (dit Beni Cahen-Landau) nĂ© le et mort en dĂ©portation le ; son Ă©pouse Ida Landau nĂ©e Bonnem le et morte en dĂ©portation le ; leur fille Gertrude Landau nĂ©e le et son Ă©poux Ernest David Meyer nĂ© le , tous deux morts en dĂ©portation le [17].
  • CimetiĂšre amĂ©ricain, mosaĂŻque du mĂ©morial en forme des tables de la Loi.
    CimetiÚre américain, mosaïque du mémorial en forme des tables de la Loi.
  • CimetiĂšre amĂ©ricain, tombe du First Lieutenant (Army Air Corps) Robert S. Kurth.
    CimetiÚre américain, tombe du First Lieutenant (Army Air Corps) Robert S. Kurth.

Ancienne école israélite

Synagogue de Saint-Avold, textes saints.

Vers 1800, les enfants israélites fréquentaient l'école communale catholique. Il existait en 1831 à Saint-Avold une école primaire israélite privée réglementaire liée à la synagogue, en partie subventionnée par la ville. En 1833 on y comptait un effectif de 12 élÚves. En 1852, plus de 20 élÚves y étaient scolarisés[18].

Les Archives israélites nous apprennent que:

" La communautĂ© israĂ©lite de Saint-Avold (Moselle) demande un instituteur, chargĂ© spĂ©cialement de l'enseiguement de la langue française et des principes Ă©lĂ©mentaires de la Religion. ll devra, en outre, officier les jours de fĂȘte seulement. La place rapporte 1 000 Ă  1 100 francs et le logement, et elle est susceptible d‘ĂȘtre plus productive. S’adresser Ă  M. Elie fils, dĂ©lĂ©guĂ© communal, Ă  Saint-Avold."[19]

L'Ă©cole de Saint-Avold se signale par l'Ă©tendue des matiĂšres enseignĂ©es[20]. Elle fut supprimĂ©e aprĂšs 1871 par les autoritĂ©s allemandes opposĂ©es aux Ă©coles confessionnelles[4]. À proximitĂ© de Saint-Avold, Ă  Hombourg-Haut et Bas ainsi qu'Ă  Freyming, les Ă©lĂšves Ă©taient scolarisĂ©s vers 1833 dans des Ă©coles israĂ©lites sans statut, de façon clandestine.

Photographies de la synagogue

  • EntrĂ©e de la synagogue.
    Entrée de la synagogue.
  • La synagogue vue de la place Paul Collin avec fontaine.
    La synagogue vue de la place Paul Collin avec fontaine.
  • Façade principale de la synagogue.
    Façade principale de la synagogue.
  • La galerie des femmes (intĂ©rieur).
    La galerie des femmes (intérieur).
  • Étoile de David de la voĂ»te intĂ©rieure.
    Étoile de David de la voĂ»te intĂ©rieure.

Mobilier

Personnalités issues de la communauté juive de Saint-Avold

Adrienne Thomas (1897-1980)
  • Adrienne Thomas (1897-1980), (pseudonyme de Hertha Adrienne Strauch), cĂ©lĂšbre femme de lettres de langue allemande nĂ©e Ă  Saint-Avold. Auteur en 1933 d’un best-seller : « Catherine soldat », livre antimilitariste condamnĂ© par les nazis. Elle meurt Ă  Vienne en Autriche, en 1980. Elle sera rĂ©habilitĂ©e par sa ville natale grĂące Ă  la crĂ©ation d'un prix attribuĂ© par la municipalitĂ© depuis fĂ©vrier 2004, Ă  de jeunes historiens mĂ©ritants, travaillant sur Saint-Avold et dĂ©livrĂ© aux journĂ©es EuropĂ©ennes du Patrimoine. Un passage de la gare de Metz porte son nom.
  • Alexandre de Saint-Avold, ancien rabbin de la synagogue de Metz et rabbin supĂ©rieur de la synagogue de Carpentras. Converti au catholicisme en 1699[21] - [22].
  • Abraham, cĂ©lĂšbre chirurgien naborien du XVIe siĂšcle[4].
  • Samuel Eliakim, ancĂȘtre judĂ©o-lorrain de la mĂšre de Marcel Proust (1871-1922)[2].
  • Joseph LĂ©vy, ingĂ©nieur des Mines et directeur des travaux des HouillĂšres de Carling (Puits Saint-Max) jusqu'en 1870, membre de la communautĂ© juive de Saint-Avold, pĂšre de Louise Laure Marie Bloch, nĂ©e LĂ©vy (1858-1944), dĂ©portĂ©e, morte pour la France[12].
  • Jean-Paul Marx (1940-2005), succĂšde au poste de Claude Rosenfeld comme hazzan Ă  la synagogue de Saint-Avold jusqu'Ă  son dĂ©part pour Bouzonville en 1964, puis en 1973 Ă  SĂ©lestat. NommĂ© hazzan Ă©mĂ©rite au cours d'une cĂ©rĂ©monie en 2003 en prĂ©sence du grand rabbin RenĂ© Gutman[23].

Bibliographie

  • J.-C. Eckert et R. Maurer, Saint-Avold, citĂ© d’Art ? Visages mĂ©connus de la Lorraine, tome 1 et 2, imprimerie LĂ©on Louis, Boulay, 1977 (Ă©dition numĂ©rotĂ©e).
  • Lucien Henrion, Pascal Flaus, Si les rues de Saint Nabor m'Ă©taient contĂ©es, imprimerie LĂ©on Louis, Boulay-Moselle, juin 2001.
  • Bulletins de la SociĂ©tĂ© d’histoire du Pays naborien (Saint-Avold et environs): Les cahiers naboriens n°6, n°8 et n°18.
  • « Saint-Avold : voir, toucher et goĂ»ter aux symboles des fĂȘtes juives Â», dans Le RĂ©publicain lorrain, 17 octobre 2013.
  • « Compte de Jean Croonders rendu Ă  la princesse de Phalsbourg et Lixheim, Henriette de Lorraine, dame de Hombourg et Saint-Avold. Recette en deniers de la veuve d’un Juif, Isaac de Saint-Avold, pour la permission de faire le trafic et change des espĂšces Â», archives dĂ©partementales de Meurthe-et-Moselle, B 6510 non foliotĂ©, 1631.
  • « Les juifs lorrains au XVIIIe siĂšcle Â», dans le Bulletin de la SociĂ©tĂ© philomatique vosgienne, 1898.
  • « La lignĂ©e d’Abraham de Saint-Avold Â», dans la Revue du Cercle de gĂ©nĂ©alogie juive, n° 66.
  • Jacques Bloch (sous l’égide du consistoire israĂ©lite de la Moselle), Le Martyrologe des Juifs de la Moselle.
  • Dominique JarassĂ©, L'Ăąge d'or des synagogues, Herscher Ă©diteur, 1991.
  • Paul LĂ©vy, Tribune Juive (Les Ă©coles juives d'Alsace et de Lorraine vers 1833), n°32 - 37, Strasbourg.
  • TĂ©moignage d'un lycĂ©en au Puy de 1939 Ă  1945, publiĂ© le 30 janvier 2009[24]. Publication de l'association fraternelle des anciens et anciennes Ă©lĂšves du lycĂ©e Charles et Adrien Dupuy (Le Puy-en-Velay).

Références

  1. Coordonnées de la synagogue trouvées sur Google Maps
  2. Richard Ayoun, Les juifs de France : de l’émancipation Ă  l’intĂ©gration (1787-1812), Ă©ditions L’Harmattan, 1997.
  3. (en) Synagogues et lieux de culte juifs sur Jewishencyclopedia.com (consulté le 22 septembre 2011).
  4. Lucien Henrion, Si les rues de Saint-Nabor m’étaient contĂ©es, page 95, imprimerie LĂ©on Louis, Boulay-Moselle, Juin 2001
  5. Pierre Birnbaum, Destins juifs : De la Révolution française à Carpentras, éditions Calmann-Lévy, 1995.
  6. Sol Steinmetz, Dictionary of Jewish Usage. A Guide To The Use Of Jewish Terms, Rowman & Littlefield Publishers, New York, 2005, p. 162.
  7. http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/merimee_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_98=LOCA&VALUE_98=%20Saint-Avold&DOM=INV&REL_SPECIFIC=3
  8. Présences féminines juives en France XIXÚ-XXÚ siÚcles. Bloch France épouse Sérazin 1913-1943
  9. Lucien Grill, La vie Ă  L'HĂŽpital (Moselle) de 1918 Ă  1931, pages 643 Ă  645, Cercle d'Histoire de L'HĂŽpital et de Carling, imprimerie LĂ©on Louis, Boulay-Moselle, 4e trimestre 2005.
  10. Cahier Naborien n°8, article de Julien Helleringer (La vie politique à Saint-Avold de 1799 à 1870).
  11. Paul Lévy, Tribune Juive (Les écoles juives d'Alsace et de Lorraine vers 1833), n°32 - 37, Strasbourg
  12. La Conversion et le baptĂȘme d'Alexandre de St-Avold, juif de naissance, rabbin de la synagogue de Metz, et ci-devant rabbin supĂ©rieur de celle de Carpentras, tenu sur les fonts de baptĂȘme au nom de monseigneur et de madame la duchesse de Bourgogne, Imprimerie de Veuve H. Lambin, 1699.
  13. [Histoire des sciences, des lettres, des arts et de la civilisation, Émile Auguste Nicolas Jules BĂ©gin, Metz, 1829.]

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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