Sylvie Rancourt
Sylvie Rancourt, née en 1959, est une auteure de bande dessinée québécoise. Pionnière de la BD autobiographique au Québec, elle est particulièrement connue pour son comics Mélody, qui racontre sa vie de danseuse nue.
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Biographie
Originaire d’Abitibi, elle s’installe en 1980 à Montréal avec son compagnon. N'ayant aucune qualification et poussée par lui, elle devient stripteaseuse professionnelle. Elle se met rapidement à raconter sa vie en bande dessinée, avec un dessin très naïf, chose qu'elle avait déjà fait auparavant sans publier le résultat[1].
Elle photocopie les aventures de Mélody (son alter-ego) et distribue les fascicules dans les bars où elle exerce. L'accueil étant bon, elle décide de lancer une version auto-éditée en kiosque en s'associant avec le dessinateur Jacques Boivin qui réalise les couvertures. La revue obtient un succès d'estime mais s'arrête au bout de quatre numéros, en raison d'une diffusion chaotique et de ventes insuffisantes[2].
Une version anglophone voit le jour grâce à Jacques Boivin, ce qui permet à Rancourt de se faire remarquer notamment par Aline Kominsky-Crumb, mais surtout par Denis Kitchen, éditeur underground majeur. Kitchen décide de publier la série aux États-Unis mais réclame à Sylvie Rancourt un dessin plus professionnel. Elle écrit alors dix comic books dessinés par Jacques Boivin, qui sortiront entre 1988 et 1995.
Elle publie également de nombreux récits courts et comics, ainsi qu'un jeu de carte[1]. Un « Club Mélody », bar nommé en son hommage, existe même à Montréal entre 1990 et 1992. En 2001, Sylvie Rancourt publie Melody on stage, son dernier album, chez Fantagraphics.
Elle se marie en 2004 avec un fermier québécois, arrête la bande dessinée puis se consacre depuis 2007 à la peinture et à l'éducation de ses quatre enfants[1].
Réputé dans le milieu de la bande dessinée grâce à la nombreuse littérature critique à son sujet, le travail de Sylvie Rancourt était globalement invisible au public jusqu'à la réédition intégrale de ses premiers travaux par les éditions Ego comme X en 2013.
En 2019, elle a reçu le prix Albert-Chartier, récompensant « l’apport important d'un individu ou d'une institution au milieu de la bande dessinée québécoise »[3].
Œuvre en français
- Mélody, 7 fascicules autoédités, 1985.
- Édition intégrale sous le titre Archives Mélody 1 à 7, Éditions du Phylactère, 1989.
- Nouvelle édition intégrale sous le titre Mélody, préfacé par Bernard Joubert, Ego comme X, 2013.
- Club Mélody, autoédition, n.d. (après 90).
- Cheveuton, autoédition, n.d. (après 90).
- La Bible selon Sylvie Rancourt, autoédition, n.d. (après 90).
- L’Espoir, autoédition, n.d. (après 90).
- Bébé Mélody, édité par Jacques Boivin, 1996.
- MĂ©lodie burlesque, dessin de Jacques Boivin, Ă©ditions MĂ©lody, 2003.
Références
- « J’étais une fille perdue, maintenant retrouvée. », entretien avec le magazine Zoo, 2013.
- Patrick Gaumer, « Sylvie Rancourt » dans Le Larousse de la BD, Larousse, 2004. Malgré cette fin malheureuse Mélody est significative dans le monde de la BD car il s'agit de la première bande dessinée autobiographique canadienne
- « Prix Bédéis Causa 2019 : des surprises et une nouveauté », Actuabd, 13 avril 2019, consulté le 30 novembre 2019.
Annexes
Bibliographie
- Thierry Groensteen, « Melody se découvre deux fois » dans Les Cahiers de la bande dessinée no 73, janvier-, 90-91.
- Patrick Gaumer, « Sylvie Rancourt » dans Le Larousse de la BD, Larousse, à partir de 1998.
- Bernard Joubert, « Préface pour Mélody », dans Mélody, Ego comme X, 2013.
- Vincent Bernière, « Sylvie Rancourt et Jacques Boivin : Mélodie burlesque », dans Les 100 plus belles planches de la BD érotique, Beaux-Arts éditions, (ISBN 979-1020402011), p. 140-141.
- Christophe Quillien, « Femmes libres et belles rebelles : Mélody », dans Elles, grandes aventurières et femmes fatales de la bande dessinée, Huginn & Muninn, (ISBN 9782364801851), p. 89.