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Suite de Sidon

En thĂ©orie des nombres, une suite de Sidon est[1] une suite (finie ou infinie) d'entiers 0 < a1 < a2 < 
 dont les sommes de deux termes, ai + aj pour i ≀ j, sont toutes diffĂ©rentes. Le mathĂ©maticien hongrois Simon Sidon a introduit ce concept dans le cadre de ses recherches sur les sĂ©ries de Fourier[2].

Cette notion a été généralisée[3] : dans un groupe abélien G , une partie A est un Bh[g]-ensemble de Sidon si, pour tout élément x de G, le nombre de h-uplets d'éléments de A de somme x est inférieur ou égal à g.

Le principal problĂšme dans l'Ă©tude de ces suites, posĂ© par Sidon dans le cas originel h = g = 2, est d'estimer le cardinal maximal Rh(g, n) d'un Bh[g]-ensemble de Sidon inclus dans {1, 2, 
 , n}, oĂč n est un entier > 0. MalgrĂ© d'abondantes recherches[3] qui progressent encore[4], cette vaste question n'est toujours pas complĂštement rĂ©solue.

Premiers résultats

Paul ErdƑs et PĂĄl TurĂĄn ont trouvĂ© pour R2(2, n) un encadrement[1], dont le minorant a Ă©tĂ© affinĂ© simultanĂ©ment par ErdƑs[5] et Sarvadaman Chowla[3] en utilisant une construction de James Singer[6] :

le minorant Ă©tant valable pour n assez grand, avec Δ tel que pour un tel n, il y ait toujours un nombre premier entre n – n1 – 2Δ et n (le record mentionnĂ© dans O'Bryant 2004 correspond Ă  Δ = 0,2375).

La suite R2(2, n) est donc Ă©quivalente Ă  √n, mais aucun progrĂšs n'a Ă©tĂ© fait sur la conjecture d'ErdƑs qui prĂ©voit que la diffĂ©rence R2(2, n) – √n est non bornĂ©e, ni sur la positivitĂ© de cette diffĂ©rence[3].

Suites de Sidon infinies

Alfred Stöhr[7] a amĂ©liorĂ© un rĂ©sultat que lui avait communiquĂ© ErdƑs, en dĂ©montrant que pour toute suite de Sidon infinie, si A(n) dĂ©signe le nombre de termes infĂ©rieurs ou Ă©gaux Ă  n,

Dans la direction opposĂ©e, Fritz KrĂŒckeberg (de)[8] a amĂ©liorĂ© un autre rĂ©sultat de Stöhr, en montrant qu'il existe une suite de Sidon vĂ©rifiant

ErdƑs a demandĂ©[9] s'il existe une suite de Sidon (ak) telle que ak = o(k3 – Δ) pour un certain Δ > 0. Ajtai, KomlĂłs et SzemerĂ©di en avaient en effet construit une telle que[10]

Imre Z. Ruzsa (en)[11] en a construit une telle que

ErdƑs et RĂ©nyi ont dĂ©montrĂ©[12] que pour tout Δ > 0 et pour tout h ≄ 2, il existe des g et des Bh[g]-suites de Sidon telles que ak = O(kh + Δ).

Une autre conjecture d'ErdƑs est que la suite des puissances cinquiĂšmes d'entiers > 0 est de Sidon. Ruzsa a dĂ©montrĂ©[13] qu'il existe un nombre irrationnel c (strictement compris entre 0 et 1) tel que l'image de l'application f(x) = x5 + [cx4] soit de Sidon, mais cette application f n'est mĂȘme pas polynomiale. Cette conjecture d'ErdƑs, bien que non dĂ©montrĂ©e, a Ă©tĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ©e par Lander, Parkin et Selfridge.

Lien avec les rĂšgles de Golomb

Les suites de Sidon finies sont exactement les rĂšgles de Golomb, puisque x + y = u + v Ă©quivaut Ă  x – u = v – y.

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Sidon sequence » (voir la liste des auteurs).
  1. (en) P. ErdƑs et P. TurĂĄn, « On a problem of Sidon in additive number theory, and on some related problems », J. London Math. Soc., vol. 16,‎ , p. 212-216 (lire en ligne)
  2. (de) S. Sidon, « Ein Satz ĂŒber trigonometrische Polynome und seine Anwendungen in der Theorie der Fourier-Reihen », Math. Ann., vol. 106,‎ , p. 536-539 (lire en ligne)
  3. (en) K. O'Bryant, « A complete annotated bibliography of work related to Sidon sequences », Electron. J. Combin., vol. DS, no 11,‎ , p. 1-39 (lire en ligne)
  4. (en) J. Cilleruelo, I. Ruzsa et C. Vinuesa, « Generalized Sidon sets », Adv. Math., vol. 225,‎ , p. 2786-2807 (lire en ligne)
  5. (en) P. ErdƑs, « On a problem of Sidon in additive number theory and on some related problems. Addendum », J. London Math. Soc., vol. 19,‎ , p. 208 (lire en ligne)
  6. (en) James Singer, « A theorem in finite projective geometry and some applications to number theory », Trans. Amer. Math. Soc., vol. 43,‎ , p. 377-385 (lire en ligne)
  7. (de) Alfred Stöhr, « Gelöste und ungelöste Fragen ĂŒber Basen der natĂŒrlichen Zahlenreihe, II », J. reine angew. Math., vol. 194,‎ , p. 111-140 (lire en ligne), § 12aÎČ, p. 129-135
  8. (de) Fritz KrĂŒckeberg, « B2-Folgen und verwandte Zahlenfolgen », J. reine angew. Math., vol. 206,‎ , p. 53-60 (lire en ligne)
  9. (en) Paul ErdƑs, « Some of my favourite problems which recently have been solved », dans Proc. Int. Math. Conf. Singapore 1981, North-Holland, (lire en ligne), p. 59-79
  10. (en) M. Ajtai, J. KomlĂłs et E. SzemerĂ©di, « A dense infinite Sidon sequence », European J. Combin., vol. 2, no 1,‎ , p. 1-11
  11. (en) I. Z. Ruzsa, « An infinite Sidon sequence », J. Number Theory, vol. 68,‎ , p. 63-71 (DOI 10.1006/jnth.1997.2192)
  12. (en) P. ErdƑs et A. RĂ©nyi, « Additive properties of random sequences of positive integers », Acta Arithmetica, vol. 6,‎ , p. 83-110 (lire en ligne)
  13. (en) I. Z. Ruzsa, « An almost polynomial Sidon sequence », Studia Sci. Math. Hungar., vol. 38,‎ , p. 367-375 (DOI 10.1556/SScMath.38.2001.1-4.27)

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