Stéphane Foucart

Journaliste d'investigation, Stéphane Foucart est engagé en décembre 2008 dans une polémique après avoir révélé[2] un scandale touchant des chercheurs de l'Institut de physique du globe de Paris (IPGP), plusieurs de leurs travaux dans la revue Earth and Planetary Science Letters (EPSL) ayant été acceptés pour publication par des scientifiques qui étaient à la fois membres du même IPGP et du comité éditorial d’EPSL[3]. À la suite de ce qui a été qualifié de « liberté prise avec les règles éthiques », le mandat du français Claude Jaupart au comité éditorial d’EPSL n'a pas été reconduit[4]. Stéphane Foucart détaille cette histoire dans son livre L'Avenir du climat : Enquête sur les climato-sceptiques.

En 2008, il est un des 13 membres élus du conseil de gérance de la Société des rédacteurs du journal Le Monde (SRM)[5]. Il est réélu pour 3 ans en 2010[6].

Entre juin et octobre 2017, son enquête avec Stéphane Horel, basée sur les Monsanto papers, est publiée en 4 volets dans Le Monde[7] - [8] - [9]. Elle précise les stratégies de Monsanto pour défendre le glyphosate et mène à la création d’une commission spéciale au Parlement européen[10] - [11]. En mai 2019, il apprend que les lobbyistes de Fleishman-Hillard engagés par Monsanto le fichent avec les notes maximales en termes d’audience et de crédibilité dans leur liste (dont la légalité est mise en cause) des opposants au glyphosate ; il porte plainte[12].

En 2020, l'ouvrage Les Gardiens de la raison coécrit par Foucart, Horel et Laurens est très diversement accueilli[13] - [14]. Il suscite de nombreuses réactions dès sa sortie, notamment celles des personnes incriminées qui pour certaines nient en bloc les faits reprochés, pointent des erreurs factuelles et accusent les auteurs de tomber dans le conspirationnisme ou le « journalisme d'insinuation »[15]. Les auteurs ont répondu à ces accusations dans deux articles publiés par le quotidien en ligne AOC[16] - [17]. Mis en cause dans l'ouvrage, le sociologue Gérald Bronner attaque les auteurs pour diffamation, mais il est débouté en juin 2022[18].

Dans L'Humanité, l'historien des sciences Jérôme Lamy juge l'ouvrage « remarquable »[19]. Mediapart salue pour sa part une « enquête très précise et documentée »[20]. Le podcast du Quai des Savoirs estime de son côté que « la question de fond posée par l'ouvrage paraît pertinente et nécessaire » mais qu'il prend la forme d' une « enquête à charge, orientée, qui flirte parfois avec les règlements de compte personnels. » Il pointe par ailleurs l' « acharnement » contre l'Association française pour l'information scientifique avec « près de 40 pages de notes pour se donner l'apparence de scientificité par effet de volume »[21].

Le magazine En attendant Nadeau est plus partagé. Il y voit une « enquête journalistique passionnante » qui effectue une « démonstration efficace » des mécanismes de fonctionnement de ces nouveaux lobbies. Mais il regrette par ailleurs « quelques généralisations hâtives » et « erreurs factuelles » ainsi qu'un « usage un peu cavalier de la culpabilité par association »[22]. De son côté, La Vie des idées attribue du « mérite » aux auteurs, appréciant notamment « la précision de leurs enquêtes »[23].

• En 2012, Stéphane Foucart est, avec Sylvestre Huet, le premier journaliste à recevoir le prix Diderot-Curien, décerné par l'Association des musées et centres pour le développement de la culture scientifique, technique et industrielle[24] - [25].
• En 2015, il reçoit le prix de journalisme de la Société européenne de météorologie pour ses articles sur le changement climatique[26] et le prix Charles-Oulmont-Fondation de France de l'essai littéraire[27].
• En juin 2016, l'Association des journalistes scientifiques de la presse d’information lui décerne le «prix du journaliste scientifique de l'année»[28] - [29] et avec les « félicitations spéciales » de l'Association of British Science Writers (en)(ABSW)[30] - [31] - [32].
• En décembre 2017, il est lauréat, avec Stéphane Horel, du grand prix Varenne de la presse quotidienne nationale, pour une série d'articles sur les Monsanto Papers dans Le Monde[33].
• Il décroche, avec Stéphane Horel le Prix européen du journalisme d’enquête en mars 2018[10] - [28].
• Lauréat 2021 du prix Alliance contre le tabac (ACT)-Maurice-Tubiana (catégorie "journalistes")[34].

• Le populisme climatique : Claude Allègre et Cie, enquête sur les ennemis de la science, Paris, Denoël, 2010, 320 p. (ISBN 978-2-207-10747-8)[35] - [36] - [37] - [38] - [39] Réédité dans une version revue et augmentée, sous le titre : Stéphane Foucart, L'avenir du climat : enquête sur les climato-sceptiques, Paris, Folio, 2015, 432 p. (ISBN 978-2-07-046559-0)
• La fabrique du mensonge : comment les industriels manipulent la science et nous mettent en danger, Paris, Denoël, 2013, 304 p. (ISBN 978-2-207-11514-5)[40].
• Climat : La catastrophe annoncée, Paris, Le Monde // Histoire - Collection Comprendre un monde qui change, 2013, 104 p. (ISBN 978-2-36156-104-8)[41] - [42].
• La guerre de Troie a-t-elle eu lieu ? Enquête sur un mythe, Paris, Vuibert, 2014, 128 p. (ISBN 978-2-311-10071-6)[43].
• Des marchés et des dieux : Quand l'économie devient religion, Paris, Grasset, 2018, 272 p. (ISBN 978-2-246-86101-0) – édité en poche en 2020, sous le titre Comment l'économie est devenue une religion (ISBN 978-2-07-282664-1).
• Et le monde devint silencieux. Comment l'agrochimie a détruit les insectes, Paris, Le Seuil, 2019, 336 p. (ISBN 978-2-02-142742-4)[44] - [45].
• Les Gardiens de la raison. Enquête sur la désinformation scientifique, avec Stéphane Horel et Sylvain Laurens, La Découverte, 2020, 368 p. (ISBN 978-2-348-04615-5)[46].
• Un mauvais usage du monde, Paris, Le Seuil, 2023, 48 p. (ISBN 978-2-02-153602-7)[47].