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Stromatinia rapulum

Stromatinia rapulum, la Pézize en radis[1], est une espèce de champignons ascomycètes (Fungi) de la famille des Sclerotiniaceae et du genre Stromatinia. Cette petite pézize brune est un champignon parasite des rhizomes des Sceaux de Salomon dans les forêts de feuillus basophiles d'Europe et d'Amérique du Nord.

Stromatinia rapulum
Description de cette image, également commentée ci-après
Stromatinia rapulum (illustration d'Émile Boudier)

Espèce

Stromatinia rapulum
(Bull.) Boud., 1907

Description

Macroscopie

Stromatinia rapulum (Finlande, Uusimaa)

Stromatinia rapulum produit des apothĂ©cies d'abord en forme de coupelle et Ă  bord enroulĂ© en dedans, puis aplaties en forme de disque, rondes dans leur contour et mesurant de 3 Ă  20 mm de diamètre, voire jusqu'Ă  50 mm. La surface intĂ©rieure, fertile, est brune, molle et sèche puis ridĂ©e quand elle vieillie. La surface extĂ©rieure est plus claire ou concolore et pruineuse. L'apothĂ©cie est portĂ©e par un pied brun et pruineux dans les deux tiers supĂ©rieurs, noir en dessous qui mesure de 10 Ă  40 mm de long pour 1 Ă  3 mm de diamètre. EnterrĂ© sur quelques centimètres dans le sol, il provient de rhizomes morts Ă  la surface noire, stromatisĂ©e et momifiĂ©s mais sans produire de sclĂ©rote[2] - [3] - [4] - [5].

Microscopie

Stromatinia rapulum produit dans son hymĂ©nium des asques cylindriques mesurant de 120 Ă  175 ÎĽm de long pour 7 Ă  14 ÎĽm de large dont l'apex bleuit au rĂ©actif de Melzer. Ils produisent 8 spores alignĂ©es qui mesurent de 9,5 Ă  16,5 ÎĽm pour 5 Ă  7,5 ÎĽm. Elles sont hyalines, lisses, ellipsoĂŻdes Ă  lĂ©gèrement fusoĂŻdes, Ă  parois minces et contiennent 3 Ă  5 guttules Ă  chacune de leurs extrĂ©mitĂ©s lorsqu'elles sont jeunes et deux lorsqu'elles sont matures. Les paraphyses sont cylindriques, ramifiĂ©es ou non, cloisonnĂ©es, avec des extrĂ©mitĂ©s rondes et d'une longueur similaire Ă  celle des asques. Le revĂŞtement interne, nommĂ© excipulum, est composĂ© d'hyphes non ou peu gonflĂ©es et plutĂ´t lâches, une disposition nommĂ©e textura intricata. La structure de l'excipulum ectal est dĂ©signĂ©e par diffĂ©rents auteurs comme prismatique, globuleuse ou intermĂ©diaire[2] - [3] - [4] - [5].


  • Stromatinia rapulum (Wisconsin, USA)
  • Vue gĂ©nĂ©rale.
    Vue générale.
  • ApothĂ©cies
  • Coupe longitudinale de l'apothĂ©cie.
    Coupe longitudinale de l'apothécie.
  • Asques.
    Asques.
  • Spores biguttulĂ©es.
    Spores biguttulées.

Écologie

Stromatinia rapulum déterré (Wisconsin, USA)

Stromatinia rapulum parasite uniquement des plantes du genre Polygonatum et plus particulièrement le Sceau de Salomon multiflore[2], le Sceau de Salomon verticillé[3] et, dans une moindre mesure, le Sceau de Salomon odorant[5].

Les enregistrements de S. rapulum proviennent de forĂŞts de feuillus thermophiles de HĂŞtres, de Tilleuls, de ChĂŞnes ou de Charmes, sur des sols alcalins riches en bases, sablonneux et Ă  faible altitude. Ce biotope est plus favorable Ă  Polygonatum multiflorum, bien que P. odoratum puisse Ă©galement s'y trouver Ă  l'occasion[2].

Stromatinia rapulum pousse au printemps, Ă  partir d'avril pour les latitudes et altitudes les plus basses et jusqu'Ă  juin pour les plus hautes[2] - [3] - [4] - [5]. Les hivers peu rigoureux et les printemps humides lui sont favorables[2] - [5].

Quoique dépendant de son hôte, S. rapulum présente une aire de distribution beaucoup plus restreinte[2]. L'espèce pourrait tout de même être présente mais peu visible car elle persisterait dans et sur les rhizomes de son hôte sous forme d'hyphes et de stromas, ainsi que de sclérotes formés dans le sol, sans pour autant produire d'apothécie. En effet, cette situation est fréquemment rencontrée chez Stromatinia gladioli, sur les rhizomes de plantes ornementales du genre Gladiolus[6].

Pied accroché au rhizome d'un Sceau de Salomon (Wisconsin, USA).

RĂ©partition

Stromatinia rapulum est une espèce répandue mais rare. En Europe, elle est surtout connue des régions de l'ouest et du nord ; à savoir en France, en Suisse, en Espagne, en Belgique, en Italie, aux Pays-Bas, en Norvège, en Suède et en Grande-Bretagne. En Europe centrale, l'espèce est présente en Pologne, en République tchèque, en Autriche et en Allemagne. Elle a également été signalée aux États-Unis dans les États de New York et du Wisconsin[2] - [3] - [4] - [5] - 1er_juin_2022_7-0">[7].

L'espèce est placée sur certaines listes rouges européennes, notamment en Norvège dans la catégorie « quasi-menacée »[8], aux Pays-Bas comme « en danger »[9] et localement en Allemagne dans la Saxe-Anhalt dans la catégorie « en danger critique »[10];

Espèces proches

Stromatinia paridis est une espèce étroitement liée encore plus rare qui parasite la Parisette à quatre feuilles. Elle n'est séparée de S. rapulum que sur la base de leur hôte. Les deux espèces sont à peine discernable sur le plan morphologique : la marge de S. paradis est légèrement denticulée et les dimensions de ses spores sont un peu plus réduites. Il a été proposé qu'elles appartiennent à une espèce identique[3] sans que cette idée ne soit suivie par MycoBank (1er juin 2022)1er_juin_2022_11-0">[11] et Index Fungorum (1er juin 2022)1er_juin_2022_12-0">[12].

Dumontinia tuberosa est également une espèce morphologiquement très proche tant des points de vue macrologique et micrologique, ses spores ayant des tailles et une forme similaires. Elle se différencie par son hôte, les Anémones et notamment, l'Anémone sylvie ainsi que par la présence d'un sclérote[2].

Synonymie

Stromatinia rapulum a pour synonymes1er_juin_2022_11-1">[11] :

  • Aleuria rapulum (Bull.) Gillet, 1879
  • Geopyxis rapulum (Bull.) Sacc., 1889
  • Hymenoscyphus rapaeformis Gray, 1821
  • Peziza rapula Pers., 1801
  • Peziza rapulum Bull., 1791
  • Phialea rapulum (Bull.) QuĂ©l., 1886
  • Sclerotinia rapula (Bull.) Rehm, 1893
  • Stromatinia richteriana Henn. & Staritz
  • Tarzetta cinerascens Rehm, 1904
  • Tarzetta rapulum (Bull.) Rehm, 1894

Notes et références

  1. Bulliard, Pierre (1742-1793), Histoire des champignons de la France, ou traité élémentaire. renfermant dans un ordre méthodique les descriptions et les figures des champignons qui croissent naturellement en France, Paris, Imprimerie de la Société typographique, , 424 p. (lire en ligne)
  2. (en) Chachuła, Piotr; Rutkowski, Ryszard; Mleczko, Piotr, « Presence and distribution of the rare ascomycete Stromatinia rapulum (Bull.: Fr.) Boud. (Sclerotiniaceae, Helotiales) in Central Europe with new localities from Poland », Nova Hedwigia, vol. 106, nos 3-4,‎ , p. 427–440 (DOI 10.1127/nova_hedwigia/2017/0443)
  3. (es) René Dougoud, « Stromatinia rapulum y Stromatinia paridis », Errotari (Asociación Micológica de Durango), vol. 4,‎ , p. 34–42
  4. (es) Enrique Rubio Dominguez, « Stromatinia rapulum », sur AsturNatura,
  5. (no) Trond Schumacher, « Stromatinia rapulum (Bull. ex Mérat: Fr.) Boud. (Sclerotiniaceae) funnet i Norge », Agarica, vol. 10,‎ , p. 111–116 (lire en ligne)
  6. (en) Coley-Smith et al., « Long-term survival of sclerotia of Sclerotium cepivorum and Stromatinia gladioli », Plant Pathol., vol. 39,‎ , p. 58–69
  7. 1er_juin_2022-7" class="mw-reference-text">GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 1er juin 2022
  8. (no + en) KĂĄLĂĄS, J.A., ĂĄ. Viken, S. Henriksen & S. Skjelseth, Norsk rødliste for arter (The 2010 Norwegian Red List for Species), Norge, Artsdatabanken,
  9. Rode Lijst Paddestoelen 2009, Staatscourant 13201, Koninkrijk der Nederlanden, Besluit van de Minister van Landbouw, Natuur en Voedselkwaliteit, 28 augustus 2009, chap. 25344
  10. (de) Täglich et al., « Rote Liste der Großpilze des Lands Sachsen-Anhalt », Berichte des Landesamtes für Umweltschutz Sachsen-Anhalt, vol. 39,‎ , p. 74–90
  11. 1er_juin_2022-11" class="mw-reference-text">V. Robert, G. Stegehuis and J. Stalpers. 2005. The MycoBank engine and related databases. https://www.mycobank.org/, consulté le 1er juin 2022
  12. 1er_juin_2022-12" class="mw-reference-text">Index Fungorum, consulté le 1er juin 2022

Liens externes

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