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Stella Goldschlag

Stella Goldschlag, aussi connue sous le nom de Stella Kübler (1922-1994), est une Juive allemande qui collabora avec le régime nazi pour la traque des Juifs cachés à Berlin. Cette activité lui vaut d'être surnommée Greifer (« le grappin ») en Allemagne. Elle porte la responsabilité de la capture de 600 à 3 000 Juifs et est condamnée après la Seconde Guerre mondiale à 10 ans d'emprisonnement.

Stella Goldschlag
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Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Stella Goldschlag
Nationalité
Activités
Militaire, collaborateur, informer collaborator
Père
Gerhard Goldschlag (d)
Mère
Tony Goldschlag (d)
Autres informations
A travaillé pour

Biographie

Stella Goldschlag est née et élevée à Berlin, fille unique d'une famille juive assimilée de la classe moyenne[1] - [2]. Après la prise de pouvoir par les Nazis et la création du Troisième Reich, elle subit, comme tous les autres Juifs, la politique antisémite du nouveau régime. Comme les autres enfants juifs, elle est interdite d'école publique, elle poursuit donc sa scolarité à la école Goldschmidt (en), mise en place par la communauté juive locale dans les années 1930. À l'école, elle est réputée pour sa beauté et sa vivacité[1] - [2]. La famille connait des difficultés dès avril 1933 quand la loi allemande sur la restauration de la fonction publique est utilisée pour bannir les Juifs des positions d'influence et son père, Gerhard Goldschlag (de), perd son travail aux Actualités cinématographiques de la compagnie Gaumont. En 1938, après la Nuit de Cristal, la famille cherche à quitter l'Allemagne mais ne réussit pas à obtenir de visas pour d'autres pays. Après l'école primaire, en 1938, Stella suit une formation comme dessinatrice de mode dans une école des beaux-arts à Berlin à Nürnbergerstraße[3].

Peu avant le début de la guerre en 1939, elle épouse le musicien juif Manfred Kübler. Ils travaillent ensemble avec le statut de travailleurs forcés juifs dans une usine d'armement à Berlin. Trois ans plus tard, elle entre dans la clandestinité, mais son apparence « aryenne » (blonde aux yeux bleus) lui permet d'échapper aux rafles en 1942, à l'époque des grandes déportations de Juifs berlinois vers les camps d'extermination; elle n'est jamais identifiée comme une Juive et n'a par conséquent jamais à présenter ses papiers d'identité.

Elle est pourtant arrêtée au printemps 1943. Afin de protéger ses parents de la déportation, elle se déclare prête à collaborer avec les nazis. Son action consiste à passer Berlin au peigne fin, à la recherche de juifs clandestins, auprès desquels elle se fait passer pour une résistante prête à aider, ce qui lui permet d'obtenir des informations sur d'autres caches de clandestins. Elle transmet ensuite ces informations à la Gestapo.

Malgré cette collaboration importante, elle ne peut sauver ses parents de la mort. Son époux et sa belle-famille sont également déportés en 1943 vers les camps d'extermination d'Auschwitz-Birkenau. Elle poursuit pourtant son rôle de dénonciatrice : Stella Goldschlag continue sans relâche à travailler pour les Nazis ; connue sous le pseudonyme de Greiferin et crainte dans les milieux juifs de Berlin, elle continue à dénoncer les Juifs clandestins, et ce jusqu'en , date du dernier transport de déportés de Berlin vers le camp de concentration de Theresienstadt.

À la fin de la guerre, elle entre dans la clandestinité, mais est arrêtée en octobre 1945 par les Soviétiques, et condamnée à dix ans de détention dans les camps soviétiques. Après avoir purgé sa peine elle regagne Berlin-Ouest.

Elle y est condamnée une deuxième fois à dix années de détention, peine qui n'est pas appliquée en raison des années de détention déjà effectuées.

Les documents présentés lors des procès d'après-guerre indiquent que les dénonciations de Stella Goldschlag ont fait entre 600 et 3 000 victimes parmi les Juifs.

Elle se suicide en 1994, à l'âge de 72 ans.

Son histoire inspire le roman Vera Kaplan de Laurent Sagalovitsch qui parait en 2016[4], ainsi que celui de Takis Würger (de), Stella (de), paru en 2019.

Voir également

Notes et références

  1. Diana Tovar « Stella: The Story of Stella Goldschlag » (lire en ligne)
    — Université de Californie à Santa Barbara, Interdisciplinary Perspectives on the Holocaust ()
  2. Christian Dirks, Jews in Nazi Berlin: From Kristallnacht to Liberation, Chicago, Illinois, United States, University of Chicago Press, , 248–274 p. (ISBN 9780226521572, DOI 10.7208/9780226521596-017, lire en ligne), « Chapter Fifteen. Snatchers: The Berlin Gestapo’s Jewish Informants »
  3. Schönhaus 2008, Fortune oblige, p. 140-141.
  4. « L’histoire de Vera Kaplan », L'Hebdo,‎ (lire en ligne)

Annexes

Bibliographie

Documentaire

  • (de) Die Greiferin. Die Geschichte einer jüdischen Gestapo-Agentin Eine Dokumentation von Ferdinand Kroh. BRD. 1995. 43 min.

Liens externes

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