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Stations Y

Les stations « Y » étaient des sites britanniques de collecte de signaux initialement établies au cours de la Première Guerre mondiale[1] et plus tard utilisées pendant la Seconde Guerre mondiale. Ces sites ont été exploités par un large éventail d'organismes, y compris l'armée de terre, la marine, la Royal Air Force ainsi que le Foreign Office (MI6 et MI5), le General Post Office et la Compagnie Marconi.

La lettre « Y Â» est une abrĂ©viation pour wireless interception[2] (Y se prononce « ouaĂŻe » en anglais, comme la première syllabe de wireless).

Les stations « Y » étaient de deux types, d'interception ou de radiogoniométrie. Parfois, les deux fonctions ont été réalisés sur le même site avec la hutte de radiogoniométrie située à quelques centaines de mètres du bâtiment principal d’interception afin de minimiser les interférences. Ces sites ont recueilli le trafic radio qui était alors soit analysé localement ou, s’il était crypté, initialement envoyé, avant le début de la Seconde Guerre mondiale, pour traitement au bureau 40 de l'Amirauté à Londres, puis au Government Code and Cypher School à Bletchley Park, dans le Buckinghamshire.

Durant la Seconde Guerre mondiale, une grande maison appelée «Arkley View» à la périphérie de Barnet a servi de centre de collecte de données où le trafic était rassemblé et transmis à Bletchley Park, elle a également été une station «Y». Beaucoup de radioamateurs ont soutenu le travail des stations «Y», ils étaient enrôlés comme «intercepteur volontaire». Une grande partie du trafic intercepté par les stations «Y» a été enregistré manuellement et envoyé à Bletchley sur papier par des courriers à moto, plus tard, par téléscripteur sur des lignes téléphoniques terrestres de la poste[3].

Le terme a également été utilisé pour des stations similaires attachés à l’avant-poste de l'Intelligence Corps India, le Wireless Experimental Centre (WEC) à l’extérieur de Delhi.

Stations de radiogoniométrie Y

En plus de l'interception radio, des stations Y spécialement construites ont également entrepris de la radiogoniométrie des transmissions sans fil ennemies. Cela est devenu particulièrement important lors de la bataille de l'Atlantique où la localisation des sous-marins allemands est devenue un enjeu crucial. L'amiral Dönitz avait dit à ses commandants qu'ils ne pouvaient pas être localisés s’ils limitaient leurs transmissions radio à moins de 30 secondes, mais des opérateurs radiogoniométriques qualifiés ont pu localiser l'origine de signaux en 6 secondes.

La conception de stations radiogoniomĂ©triques terrestres prĂ©fĂ©rĂ©es par les AlliĂ©s dans la Seconde Guerre mondiale Ă©tait le système U-Adcock, qui consistait en une petite hutte centrale pour les opĂ©rateurs entourĂ©e de quatre mats verticaux de 10 m de haut habituellement placĂ©es aux quatre points cardinaux. Des câbles enterrĂ©s les reliaient au centre de la hutte et Ă©taient reliĂ©s Ă  un goniomètre et un rĂ©cepteur sans fil qui permettait de trouver le gisement de la source du signal. Au Royaume-Uni, certains opĂ©rateurs se trouvaient dans un « rĂ©servoir » mĂ©tallique souterrain. Ces stations Ă©taient gĂ©nĂ©ralement situĂ©es dans des endroits reculĂ©s, souvent au milieu des champs des agriculteurs. Des traces des stations radiogoniomĂ©triques de la Seconde Guerre mondiale peuvent ĂŞtre vues (ce sont des cercles) dans les champs entourant le village de Goonhavern Ă  Cornwall[4].

Sites des stations "Y" au Royaume-Uni

Le récepteur de la National Radio Company qui a été largement utilisé par le Radio Security Service et les stations Y

Station "Y" de Bump Beeston

Vestiges d'une station Y Ă  Beeston Bump

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Beeston Bump Ă©tait l'emplacement de l'une de ces stations d'Ă©coute secrètes. Des restes de bĂ©ton de cette installation top secrète peuvent encore ĂŞtre vus sur le sommet de la colline. Les vestiges se composent d'une base octogonale en bĂ©ton qui mesure 3,850 m de large avec un caniveau qui s'Ă©tend d'ouest en est et au milieu Ă  l'extrĂ©mitĂ© sud de l'octogone se trouve une zone de bĂ©ton surĂ©levĂ©e de 225 mm par rapport au reste de la base. Autour du bord de l'octogone se trouvent les restes de ce qui fut un parapet en bĂ©ton armĂ© qui a Ă©tĂ© supprimĂ© depuis longtemps. Il y a aussi des vestiges d'un mur de briques de Fletton dirigĂ© vers l'ouest loin de la zone surĂ©levĂ©e. Au cours d'un Ă©pisode de la sĂ©rie Coast de la BBC1[6] Joy Hale, une ancienne opĂ©ratrice WREN Ă  la station, a Ă©tĂ© interviewĂ©e.

La forme octogonale de la base indique que la hutte de l’opérateur de la station de radiogoniométrie se tenait là. Elle aurait été constituée d'une structure à double paroi en bois avec l’intervalle rempli de galets conçus pour être un «pare éclats» ou un «pare-balles». Deux stations « Y » ont fonctionné à Sheringham pendant la Seconde Guerre mondiale, une mise en œuvre par la RAF et l'autre par la Marine.

Voir aussi

Références

  1. Y-stations in World War I
  2. (en) Richard J. Aldrich, GCHQ : The Uncensored Story of Britain's Most Secret Intelligence Agency, Londres, HarperPress, , 666 p. (ISBN 978-0-00-727847-3 et 978-0-00-731265-8), xxi
  3. Nicholls, J., (2000) England Needs You: The Story of Beaumanor Y Station World War II Cheam, published by Joan Nicholls
  4. http://maps.google.co.uk/maps?hl=en&q=hendra%20croft&um=1&ie=UTF-8&sa=N&tab=wl The operators huts can still be seen in the centre of the circles.
  5. (en) « The National Archives - Piece details HW 50/82 » (consulté le )
  6. BBC - Coast

Bibliographie

  • Kenneth Macksey, The Searchers: Radio Intercept in Two World Wars, 2003, Londres, Cassel Military Paperbacks, 352 pages, (ISBN 978-0304365456).
  • Sinclair McKay, The Secret Listeners, how the Y service intercepted german codes for Bletchley Park, 2012, Londres, Aurum Press Ltd, 354 pages, (ISBN 978-1-84513-763-2).

Liens externes

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