Stanley Bréhaut Ryerson
Stanley Ryerson Brehaut (né le à Toronto, mort le à Montréal) est un historien et militant politique canadien.
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Origines idéologiques
Il nait en 1911, dans une famille de classe moyenne à Toronto. Son engagement communiste débute durant ses études à la Sorbonne à Paris en 1931. Alors qu'il prépare un Diplôme d'études supérieures avec une thèse sur les écrits du romancier réaliste sicilien Giovanni Verga, Ryerson s'implique dans des activités communistes. Lors d'un voyage à travers l'Europe, il prend connaissance des troubles politiques de l'Espagne et de l'Italie durant les premières années de dépression. Ses expériences en Europe affectent sa vision du monde capitaliste et il écrit:
"Le fait que les valeurs culturelles de l'art et de littérature aient été transformées par le capitalisme dans ce que je peux décrire comme onanisme spirituel et la découverte que le communisme, en résolvant les problèmes matériels de la société, est la seule voie vers une future renaissance créative, a été la première impulsion".
RĂ©sultats Ă©lectoraux
Nom | Parti politique | Voix | % | Majorité | |
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Frank Lennard (sortant) | P.-C. | 16 443 | 38,25 % | 3 131 | |
Henry Arnott Hicks | Libéral | 13 312 | 30,97 % | ||
David Lewis | Social démocratique | 11 638 | 27,08 % | ||
Stanley Bréhaut Ryerson | Ouvrier-progressiste | 1 028 | 2,39 % | ||
Charles Giles | Indépendant | 562 | 1,31 % | ||
Total des votes valides | 42 983 | 100 % |
Biographie
Jeunesse
Stanley Bréhaut Ryerson est né en 1911 à Toronto. Ses père est un chirugien et professeur à l'Université de Toronto alors que sa mère s'est ouverte aux arts et à la culture européenne. C'est d'ailleurs, en partie grâce à elle que B. Ryerson a développé son goût pour la langue française et pour l'Europe.
Il va faire ses études au Upper Canada College pour son primaire et son secondaire (1919-1929). En 1931, il va poursuivre son parcours scolaire à l'Université de Toronto où il va décrocher une bourse d'études de l'État français lui permettant d'aller à la Sorbonne. Là -bas, il va obtenir son diplôme d'études supérieures en langue et littérature italiennes. C'est son séjour en Europe qui lui fera découvrir les mouvements communistes, mais plus particulièrement Le Manifeste du Parti communiste. À son retour à Toronto, il va adhérer aux Jeunes communistes[2].
Carrière politique
C'est en 1934 que Stanley Bréhaut Ryerson commence réellement ses actions au sein du Parti communiste du Canada, le PCC. Durant ses premières années, il reste fidèle aux idées du parti. Dès 1935, Ryerson va occuper des places importantes. Il va notamment être élu au Comité central avant de devenir secrétaire provincial du parti puis nommé rédacteur en chef adjoint au journal communiste du Québec : Clarté. Durant cette période Ryerson voit le nationalisme comme un moyen de diviser la classe ouvrière de la classe bourgeoise. Ce qui est important n'est pas la rivalité entre les groupes linguistiques. Au contraire, il faudrait s'unir pour la classe ouvrière, mener le même combat[3].
Durant la période de la Seconde Guerre mondiale, le PCC va s'opposer au conflit le qualifiant d'impérialiste. Pour le Parti communiste du Canada, le pays ne doit pas s'impliquer dans la guerre. Cependant, Ryerson reste très peu actif entre les années 1939 et 1941. Il va tout de même développer une thèse sur l'importance de l'alliance entre la classe ouvrière et la classe bourgeoise dans la lutte pour le droit à l'autodétermination[4].
À partir de 1969, Ryerson abandonne ses responsabilités et va s'établir à Montréal, car il y a un changement dans sa façon de penser, mais surtout une divergence entre ses idées et celle du Parti. Il va commencer à croire en un Québec indépendant et va alors s'éloigner du marxisme orthodoxe pour se tourner vers un communisme international. Tout cela va faire en sorte qu'en 1971, il va définitivement quitter le PCC[3].
La question des RĂ©bellions
Placé en opposition à la pensée de Lionel Groulx sur l'idée que les différences linguistiques et culturelles de la province lors des Rébellions des Patriotes sont au centre du conflit. Pour l'homme politique, il est important de prendre en compte les intérêts économiques et sociaux de l'époque[3]. C'est en 1927 que Stanley B. Ryerson écrit 1837: The Birth of Canadian Democracy. Son discours est assez singulier alors que le sujet principal tourne autour de la motivation des Patriotes aux Rébellions en cherchant à faire une commémoration de la naissance des difficultés de la démocratie canadienne[5]. Lors de l'écriture de cet ouvrage, Ryerson ne perçoit pas l'importance d'un Québec indépendant. En fait, il voit plutôt la montée de la bourgeoisie capitaliste dans la quête de l'obtention d'un gouvernement responsable. C'est cette liberté qui permettra de créer un environnement à la survivance de la nation canadienne-française[3].
Les années 60
Avec la « crise de la Confédération », Stanley Bréhaut Ryerson va concentrer ses écrits des années 1960 autour de la question nationale québécoise. Sa pensée va subir des modifications importantes. Pour se faire, il va revisiter ses propres œuvres antérieures dans le but de poser une autocritique. Le changement majeur de sa pensée provient du fait qu'il ne croit plus que l'égalité politique a été obtenue lors de la responsabilité ministérielle (1848), ni lors de la création de la fédération canadienne (1867). Selon sa nouvelle interprétation, la Confédération n'a pas pu reconnaitre le caractère binaire du territoire ce qui en résulte par des inégalités nationales entre les Canadiens-français et les Canadiens-anglais[4].
Carrière académique
En 1934, Ryerson accepte un poste d'enseignant au Sir George William's College ainsi qu'à l'Université ouvrière de Montréal[3].
En 1970, il accepte un poste de professeur au département d'histoire de l'Université du Québec à Montréal. Ryerson démissionne du Parti communiste en 1971, près de trois ans après l'invasion de la Tchécoslovaquie par les chars d'assaut du Pacte de Varsovie. Il se consacre donc à l'enseignement durant toutes les années 1970.
En 1987, il est couronné pour sa contribution à l'histoire québécoise par l'Université de Laval, ce qui lui décroche un doctorat la même année[2].
Ĺ’uvres
- 1837: The Birth of Canadian Democracy[6], 1937 ;
- French Canada: A Study in Canadian Democracy[7], 1943 ;
- Le Canada français : sa tradition, son avenir[8], 1945 ;
- The Founding of Canada: Beginnings to 1815[9], 1960 ;
- The Open Society: Paradox and Challenge[10], 1965 ;
- Unequal union confederation and the roots of conflict un the canadas, 1815-1873[11], 1968 ;
- Capitalisme et confédération : aux sources du conflit Canada/Québec[12], 1978, première édition 1972 ;
- French Canada: a Study in Canadian Democracy[13], 1980 ;
- Les origines du Canada[14], 1997
Références
- Élections Canada, « Résultats Élection fédérale canadienne de 1949 », sur https://enr.elections.ca/ElectoralDistricts.aspx?lang=f (consulté le )
- (en) Andrée Levesque, « Stanley Bréhaut Ryerson (1911-1998) », Labour/Le Travailleur, vol. 42,‎ , p. 9–14 (ISSN 0700-3862 et 1911-4842, lire en ligne, consulté le )
- Joël Bisaillon, Stanley Bréhaut Ryerson (1911-1998) et l'analyse de sa pensée sur la question nationale au Québec de 1934 à 1991, Université du Québec à Montréal, (OCLC 757575614, lire en ligne).
- Joël Bisaillon, « Un moment décisif dans l’itinéraire intellectuel d’un militant marxiste Stanley Bréhaut Ryerson et la question nationale au Québec durant la décennie 1960 », Bulletin d'histoire politique, vol. 19, no 2,‎ , p. 20 (ISSN 1201-0421 et 1929-7653, DOI 10.7202/1054888ar, lire en ligne, consulté le ).
- (en) Stanley Bréhaut Ryerson, 1837 : The Birth of Canadian Democracy, Toronto, Francis White, , 136 p., p.10
- Stanley Bréhaut Ryerson, 1837: The Birth of Canadian Democracy, Toronto, Francis White,
- (en) Stanley Bréhaut Ryerson, French Canada: A Study in Canadian Democracy, Toronto, Progress Books,
- Stanley Bréhaut Ryerson, Le Canada français : sa tradition, son avenir, Montréal, Édition de la Victoire,
- Ryerson, Stanley B., 1911-1998., The founding of canada : beginnings to 1815., Progress Books, (ISBN 0-919396-04-6 et 978-0-919396-04-3, OCLC 757455992, lire en ligne)
- Ryerson, Stanley B. (Stanley Bréhaut), 1911-1998., The open society paradox and challenge, International Publishers, (OCLC 575892638, lire en ligne)
- (en) Stanley Bréhaut Ryerson, Unequal union confederation and the roots of conflict in the canadas, 1815-1873, Toronto, Toronto Progress Books, , 477 p.
- Ryerson, Stanley B., 1911-, Capitalisme et confédération : aux sources du conflit Canada/Québec, Parti Pris, (ISBN 0-88512-053-1 et 978-0-88512-053-6, OCLC 798877265, lire en ligne)
- Ryerson, Stanley B. (Stanley Bréhaut), 1911-1998., French Canada : a study in Canadian democracy, Progress Books, (OCLC 1149239566, lire en ligne)
- Stanley Bréhaut Ryerson, Les origines du Canada, Montréal, VLB, , 386 p. (ISBN 289005649X)
Liens internes
Liens externes
- Hommage Ă Le Devoir
- Marc-Adélard Tremblay, Présentation de M. Stanley Bréhaut Ryerson
- « Le Centre de recherche internationaliste Stanley Bréhaut Ryerson »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- Gregory S. Kealey, Ryerson, Stanley Bréhaut dans l'Encyclopédie canadienne