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Stèles géodésiques de Sausheim et Oberhergheim

Les stèles géodésiques de Sausheim et Oberhergheim sont deux mires topographiques situées dans le département français du Haut-Rhin, dans le Grand Est, respectivement à Oberhergheim (au nord) et Sausheim (au sud), entre Mulhouse et Colmar.

Stèles géodésiques de Sausheim et Oberhergheim
Mire d'Oberhergheim.
Présentation
Type
Construction
Propriétaire
État
Patrimonialité
Logo monument historique Classé MH (1979, stèle géodésique)

Historique

Les deux stèles ont été élevées en , sous le règne de Napoléon Ier, par l'équipe de l'astronome Maurice Henry (1763-1825) dans le cadre de l'établissement d'une carte de la Suisse sous domination française[1] - [2]. Le but de l'opération était, à quelques kilomètres de la frontière franco-suisse, de mesurer la distance séparant les deux stèles (19,045 km). Cette distance, dite base d'Ensisheim (du nom de la commune d'Ensisheim située environ à mi-chemin entre les deux stèles), a ensuite servi à la triangulation. C'est à l'époque la plus longue base ainsi mesurée à la surface de la Terre[3].

La stèle de Sausheim aurait dû initialement se trouver sur la colline de Rixheim, en raison des effets de la réfraction atmosphérique[4], et une troisième stèle aurait dû être érigée à Jungholtz-Thierenbach[5].

Selon Charles Grad dans la revue Le Tour du monde en 1886, la stèle méridionale portait à l'origine un écusson à l'effigie de Bonaparte, qui a été cassé par les Autrichiens lors de l'invasion de 1813[6].

Elles ont toutes deux été classées au titre des monuments historiques par arrêté du [7] - [8] - [9] - [10]. La stèle méridionale de Sausheim a été restaurée en 1985[11] - [10].

Description

Les stèles prennent la forme d'obélisques ou de pyramides constituées de six blocs de grès rose des Vosges superposés, pour une hauteur de 5 mètres (l'ensemble étant surmonté, à Sausheim, de deux autres blocs qui portent sa hauteur à 7 mètres). Elles sont entourées par douze bornes plus petites disposées en cercle.

La mire d'Oberhergheim porte l'inscription[11] - [12] :

« Terme septentrional d'une base de 19 045 14 mètres mesurée sous le règn[e] de Napoléon I empereur des Français pour servir à la carte de l'Helvétie et à la détermination de la grandeur et de la figure de la terre en aoust MDCCCIV. »

Elles constituent une appropriation de la forme de la pyramide et de l'obélisque, après la campagne d'Égypte[13].

  • Mire d'Oberhergheim : gros plan sur l'inscription.
    Mire d'Oberhergheim : gros plan sur l'inscription.
  • Mire de Sausheim.
    Mire de Sausheim.

Coordonnées géographiques

Les coordonnées géographiques des deux stèles sont (dans le système ETRS89) :

  • 47° 57′ 42,246″ N, 7° 24′ 04,441″ E pour Oberhergheim[14].
  • 47° 47′ 26,5246″ N, 7° 23′ 14,9417″ E pour Sausheim[15].

Références

  1. Martin Rickenbacher (Swisstopo), « L'extension de la carte de France vers la « Suisse » entre 1780 et 1815 », Le CFC, no 191, , p. 25–39 (lire en ligne).
  2. Pierre Deslais, L'Alsace, géographie curieuse et insolite, Rennes, Ouest-France, , 117 p. (ISBN 978-2-7373-6364-1), p. 88.
  3. Charles De Villeudeuil, La Grande Encyclopédie : Inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts, vol. 5 : Baillière - Belgiojoso, Paris, Henri Lamirault, « Base - II. Géodésie », p. 569 [lire en ligne].
  4. François Joseph Delcros, « Notice sur les altitudes du Mont-Blanc et du Mont-Rose, déterminées par des mesures barométriques et géodésiques », Annuaire météorologique de la France, vol. 3, , p. 267 (lire en ligne).
  5. Raymond Oberlé (dir.), Lucien Sittler (dir.) et Centre de recherches et d'études rhénanes (dir.), Le Haut-Rhin, vol. 3 : R-Z, Colmar, Alsatia, , 1762 pages (ISBN 2-7032-0165-6), p. 1331–1332.
  6. Charles Grad, « À travers l'Alsace et la Lorraine », Le Tour du monde, 1er semestre 1886, p. 410 (lire en ligne), repris dans Charles Grad, L'Alsace, le pays et ses habitants, Paris, Hachette, , 632 p. (BNF 34098781), p. 194 [lire en ligne].
  7. « Stèle géodésique », notice no PA00085569, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  8. Michèle Bardout, « Stèle (stèle géodésique) », pour l'Inventaire général du patrimoine culturel, 1987, dans la base Palissy, ministère de la Culture, notice no IM68001998.
  9. « Stèle géodésique », notice no PA00085672, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  10. Michèle Bardout, « Stèle géodésique dite pyramide de Sausheim », pour l'Inventaire général du patrimoine culturel, 1991, dans la base Palissy, ministère de la Culture, notice no IM68004353.
  11. Alain Chappet, Roger Martin et Alain Pigeard, Le Guide Napoléon : 4 000 lieux de mémoire pour revivre l'épopée, Paris, Tallandier, coll. « Bibliothèque napoléonienne », , 974 p. (ISBN 2-84734-246-X), p. 283–284.
  12. Alain Chappet, Roger Martin, Alain Pigeard et André Robe, Guide napoléonien : Descriptifs des musées, monuments, stèles, curiosités sur l'histoire de 1795 à 1815 en France et à l'étranger, Paris, Lavauzelle, coll. « Biblio Clio » (no 3), , 383 p. (BNF 34661398), p. 101–102.
  13. Dominique Toursel-Harster et Bernadette Schnitzler, « À chacun son Égypte : Les manifestations de l'égyptomanie en Alsace », Cahiers alsaciens d'archéologie, d'art et d'histoire, Société pour la conservation des monuments historiques d'Alsace, vol. 42, , p. 216–217.
  14. Site no 6824209 : Oberhergheim IX (point a), Réseau géodésique français, IGN.
  15. Site no 6830002 : Sausheim II (point a), Réseau géodésique français, IGN.

Voir aussi

Bibliographie

  • Yves Bonnel, « Monuments napoléoniens d'Alsace : Les stèles géodésiques de Sausheim et d'Oberhergheim », Bulletin historique de la ville de Mulhouse, no 2, , p. 105–111.
  • (de) Martin Rickenbacher, Napoleons Karten der Schweiz : Landesvermessung als Machtfaktor, 1798–1815, Baden, Hier und Jetzt (de), , 351 p. (ISBN 978-3-03919-196-3, lire en ligne), chap. 4.4.4 (« Die Basis von Ensisheim »), p. 176–185.

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