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Spartiate (1797)

Le Spartiate est un vaisseau de 74 canons de la classe Téméraire en service pour la marine révolutionnaire française en 1798, puis de la Royal Navy de 1798 à 1842 sous le nom de HMS Spartiate.

Spartiate
illustration de Spartiate (1797)
Maquette de L'Achille, vaisseau-frère du Spartiate, exposée au Musée de la Marine à Paris.

Autres noms HMS Spartiate
Type vaisseau de ligne
Classe Classe Téméraire
Histoire
A servi dans Pavillon de la Marine de la République française Marine de la République
Lancement 1797 Ă  Toulon
Mise en service 1798
Statut capturé à la bataille d'Aboukir (1798)
Équipage
Équipage 687 marins et soldats
Caractéristiques techniques
Longueur 55,87 mètres
Maître-bau 14,90 mètres
Tirant d'eau 7,26 mètres
DĂ©placement 2 960 tonnes
Tonnage 1 600 tonneaux français
Propulsion voiles
Caractéristiques commerciales
Pont 2
Caractéristiques militaires
Armement 74 canons

plus 4 caronades de 36 disposées sur la dunette.

Carrière
Port d'attache au sein de la marine française: Toulon

Armement

Carrière

L'expédition d'Égypte et la prise de Malte

Dès sa mise en service le Spartiate, commandé par le lieutenant de vaisseau Maxime Émeriau, commandant très expérimenté (ce qui n'est pas toujours le cas à cette époque de troubles au sein du commandement de la marine française), est intégré à la flotte du Levant qui sous les ordres de l'amiral Brueys est mobilisée par le général Bonaparte en vue de son expédition d'Égypte. Le , c'est le Spartiate qui entre le premier dans le port de Malte.

Une reddition héroïque à Aboukir

La bataille du Nil, de Thomas Luny, 1830, National Maritime Museum.

Le , lors de la bataille d'Aboukir, le Spartiate est placée en troisième position sur la ligne de flotte, restée à l'ancre et qui subit l'attaque des deux bords de la part des navires de Nelson. Il affronte ainsi successivement une dizaine de vaisseaux ennemis pendant plusieurs heures leur causant des dégâts considérables, en particulier au HMS Vanguard sur lequel se trouve Nelson, lequel sera d'ailleurs blessé. Émeriau et son équipage font preuve d'une combattivité qui sera reconnue par Nelson au point que, forcé d'amener le tout nouveau pavillon tricolore, au moment de rendre son épée, Émeriau se la vit refuser par le grand amiral anglais qui aurait ordonné « qu'on rende son épée à un homme si digne de la porter. »

Dans le camp des vainqueurs Ă  Trafalgar

Capturé neuf mais endommagé par le combat, il est rapidement réparé et incorporé dans la Royal Navy sous le nom d'HMS Spartiate. Il est envoyé aux Antilles pour servir avec le HMS Northumberland au sein de la station anglaise commandée par l'amiral Cochrane[1].

Bataille de Trafalgar, situation Ă  17 h 0.

Le , commandé par Francis Laforey, il est cette fois dans la flotte de Lord Nelson qui croise au large de Cadix avec l'intention de détruire la flotte franco-espagnole des amiraux Villeneuve et Gravina. Lors de l'attaque de Nelson au large du cap Trafalgar, il est le serre file de la colonne « Nelson » qui coupe la flotte franco-espagnole en son centre. Engagé effectivement en fin de bataille, il obtiendra la reddition du Neptuno vaisseau de 80 canons espagnol. Il le prendra en remorque mais le , devant la double menace de la tempête et de la contre-attaque de Cosmao-Kerjulien, le vice-amiral Cuthbert Collingwood, qui a succédé à Nelson tué dans la bataille par un tir de mousquet provenant du Redoutable, ordonne de saborder les navires les plus ralentis par leur état de délabrement, dont le Neptuno.

De retour à Plymouth, décembre 1805, il est remis en état, puis est incorporé à l'escadre de la Manche pendant deux ans.

Retour en méditerranée

Début 1808, il est dans de l'escadre chargée de poursuivre le contre-amiral Zacharie Allemand qui a quitté Rochefort avec cinq vaisseaux pour renforcer le flotte française de Méditerranée à Toulon. C'est ainsi qu'il se retrouve en Méditerranée, incorporé à la Mediterranean Fleet rattachée à Palerme. Il opère sur ce théâtre d'opération jusqu'à la fin des hostilités, participant entre autres à la conquête de quelques iles de Dalmatie et au blocus de Toulon.

Fin de carrière : un pavillon hors de prix

Retiré du service en 1842, le Spartiate sera démoli en 1867.

En , il a Ă©tĂ© vendu Ă  Londres un pavillon aux couleurs de l’Union Jack pour quelques 384 000 ÂŁ : celui-lĂ  mĂŞme qu'arborait le vaisseau lors de la bataille de Trafalgar, avec les dĂ©chirures dues Ă  la bataille.

Notes et références

  1. RĂ©mi Monaque, Trafalgar : 21 octobre 1805, Paris, Tallandier, , 393 p. (ISBN 2-84734-236-2), p. 118

Bibliographie

  • Cucari A., Les grands voiliers, un multiguide marine, Elsevier, Ă©dition française 1976, article sur Le Spartiate: pages 144, 145.
  • Michel VergĂ©-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'Histoire maritime, Paris, Ă©ditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1508 p. (ISBN 2-221-08751-8 et 2-221-09744-0)
  • Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, Paris, Tallandier, coll. « Dictionnaires », , 537 p. [dĂ©tail de l’édition] (ISBN 978-2847340082)
  • Jean Meyer et Martine Acerra, Histoire de la marine française : des origines Ă  nos jours, Rennes, Ouest-France, , 427 p. [dĂ©tail de l’édition] (ISBN 2-7373-1129-2, BNF 35734655)
  • RĂ©mi Monaque, Une histoire de la marine de guerre française, Paris, Ă©ditions Perrin, , 526 p. (ISBN 978-2-262-03715-4)
  • Patrick Villiers, La France sur mer : De Louis XIII Ă  NapolĂ©on Ier, Paris, Fayard, coll. « Pluriel », , 286 p. (ISBN 978-2-8185-0437-6)
  • Alain Demerliac, La Marine de la RĂ©volution : nomenclature des navires français de 1792 Ă  1799, Nice, Omega, .
  • Jean-Michel Roche (dir.), Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert Ă  nos jours, t. 1, de 1671 Ă  1870, Ă©ditions LTP, , 530 p. (lire en ligne)

Articles connexes

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